Apulée

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Portrait d'Apulée [réf. nécessaire]
Portrait d'Apulée [réf. nécessaire]

Apulée (en latin Apuleius, certains manuscrits de la Renaissance lui prêtent le praenomen de « Lucius ») est un écrivain d'origine berbère[1] né à Madaure en Numidie[2] (aujourd'hui M'daourouch en Algérie) vers 123-125 ap. J.-C.[3]. On ignore la date exacte de sa mort (vers 170), le personnage possède d'ailleurs une part de mystère.

Sommaire

[modifier] Biographie

Apulée est né dans une famille aisée de Madaure, son père était duumvir de la cité et devait laisser à son frère et à lui un confortable héritage de 2 000 000 de sesterces[4]. Bien que totalement romain par sa culture et son œuvre, Apulée resta toujours attaché à ses origines, n'hésitant pas à se revendiquer plus tard «mi-numide et mi-gétule ». Saint Augustin a dit de lui : « chez nous, Africains, Apulée, en sa qualité d'Africain, est le plus populaire»[5]. Son degré d'adhésion à la romanitas fait l'objet d'un débat[6].

Il étudie la rhétorique et la littérature à Madaure, puis à Carthage, et enfin à Athènes, où il s'intéresse à la philosophie néo-platonicienne et au sophisme. Doué d'un talent d'orateur, il devient avocat à Rome avant de mener une carrière de conférencier itinérant dans son pays natal. Parlant aussi bien le latin que le grec, il peut même passer sans problème d'une langue à l'autre au cours du même discours.

Au cours d'un de ses voyages, il rencontre à Oea (l'actuelle Tripoli) une riche veuve, Emilia Pudentilla, qu'il épouse. Accusé par sa belle-famille d'avoir usé de magie, il plaide sa propre cause lors d'un procès à Sabratha en 158 (avec succès : il sera acquitté) et consigne sa plaidoirie dans une Apologie. De son temps, Apulée a été considéré comme un adepte de la magie, voire comme un thaumaturge. C'est surtout un homme doué d'une curiosité exceptionnelle, dans tous les domaines, initié à plusieurs cultes orientaux (dont celui de la déesse Isis) et qui fut peut-être prêtre d'Esculape[7].

[modifier] Œuvre

Apulée a écrit de nombreux ouvrages en latin, dans une langue jugée « précieuse » , mais avec une expression claire. On peut distinguer les ouvrages « rhétoriques » (Métamorphoses, Apologie, Florides) et « philosophiques » (De Deo Socratis, De Platone et eius Dogmate et De Mundo]). L'un d'eux, l'Apologie, est une œuvre de circonstance (cf. ci-dessus).

Parmi les ouvrages conservés, le plus connu est Les Métamorphoses, également connu sous le nom de L'Âne d'or : c'est le premier grand roman en prose de langue latine, en onze livres, et le seul qui ait été conservé intégralement. Le héros est transformé en âne à cause de sa curiosité pour la magie. On y trouve le conte d'Amour et Psyché et, à la fin, une glorification de la déesse Isis.

Les Florides (Florida) contiennent plusieurs de ses discours et conférences, sur des thèmes variés.

Apulée a par ailleurs rédigé plusieurs dizaines d'opuscules sur des thèmes aussi variés que la philosophie, la religion, la vulgarisation médicale ou encore les sciences. Une grande partie de ces textes sont perdus, mais ceux que nous possédons seraient les plus intéressants. Le De deo socratis (Sur le « démon » ou dieu de Socrate) est un exposé des doctrines platoniciennes concernant les dieux et les démons. Le De mundo (Sur le monde) adapte librement un traité faussement attribué à Aristote.

Plusieurs ouvrages lui ont été attribués dont des traités de médecine, d'herboristerie et d'astronomie, tel l’Asclépius ou Dialogue d'Aslcépius et d'Hermès Trismégiste, ou encore le Peri Hermeneias, traité de logique formelle.

[modifier] Résumé d' Amour et Psyché d'Apulée d'après la traduction de Claudine Sharp

Psyché, cadette d’une famille de trois jeunes filles, est réputée pour son exceptionnelle beauté qui rivalise avec celle de Vénus, d’ailleurs fort jalouse, car le peuple la délaisse pour une simple mortelle.

Pour fomenter sa vengeance, la déesse fait appel à son fils ailé Amour et lui demande de faire en sorte que Psyché s’enflamme du dernier des hommes, condamné par le sort à n’avoir ni position sociale, ni argent, ni sécurité.

La beauté de Psyché, loin d’être un atout, devient vite un poids. Tandis que ses sœurs sont mariées à deux rois, elle est condamnée au célibat et regardée par les hommes comme une simple statue. Son père, inquiet, consulte l’oracle d’Apollon qui lui répond d’exposer sa fille adorée sur un rocher afin qu’elle épouse un affreux dragon cruel et sanguinaire que les Dieux même redoutent.

En réalité, Zéphyr la conduira chez Amour, mais celui-ci ne pourra jamais montrer son visage. Heureuse, la belle Psyché coule des jours tranquilles, jusqu’à ce qu’elle invite ses sœurs qu’elle pare de bijoux. Ces dernières deviennent maladivement jalouses et souhaitent alors lui nuire. Elles inventent donc un terrible mensonge, disant à leur sœur cadette que son compagnon se cache sous les traits d’un horrible serpent qui la dévorera, une fois que l’enfant qu’elle porte, sera né. Psyché, tremblante et pâle finit par avouer son secret à ses méchantes sœurs, en leur répondant qu’en effet, elle n’a jamais vu le visage de son conjoint qui refuse de le montrer.

Influencée par ces discours perfides, Psyché décide de tuer son amant. Au moment d’accomplir cet acte criminel, elle s’aperçoit, grâce à la lampe à huile encore allumée, que cet être n’est autre qu’Amour. Ce dernier, réveillé par une goutte d’huile sur sa peau, se rend compte que Psyché l’a trahi en ayant découvert son identité. Pour la punir, il s’enfuit.

Psyché décide alors de se venger de ses sœurs qui périssent toutes deux, dévorées par des oiseaux et des bêtes sauvages, voulant charmer Amour sur le fameux rocher.

Parallèlement, Vénus apprend que son fils lui a désobéi et qu’il s’est épris de Psyché, sa rivale. Elle en est donc furieuse et le réprimande violemment.

Quelque temps après, Psyché va prier Cérès et Junon de l’aider à retrouver son amant enfui, mais les deux déesses refusent de lui apporter leur soutien, ne désirant pas trahir Vénus.

La belle jeune femme, désespérée, décide de se livrer à la déesse de l’Amour. Celle-ci lui fait passer trois épreuves dont elle sort victorieuse, grâce à l’aide d’éléments extérieurs. Amour, guéri de sa blessure, se porte à son secours. Cependant, lors de la dernière épreuve, Psyché, toujours trop curieuse, ouvre la boîte interdite qui l’endort dans le séjour des morts.

Suite aux prières insistantes de son fils Amour, Jupiter marie les deux jeunes gens éperdus et convainc Vénus de se joindre à la fête.

A l’issue des neuf mois de grossesse, Psyché accouche d’une fille, prénommée Volupté.

[modifier] Notes

  1. Berbères (Amazigh): [...] Les plus connus d'entre eux étaient l'auteur Romain Apulée, l'empereur romain Septime Sévère, et Saint-Augustin (The best known of them were the Roman author Apuleius, the Roman emperor Septimius Severus, and St. Augustine), Article Berbères dans Encyclopedia Americana, Scholastic Library Publishing, 2005, v.3, p.569
  2. Augustin, Ep. 102-32 et Cit. VIII, 14, 2 ; Sidoine, IX, 13, 3.
  3. (en) Benjamin Todd Lee, Apuleius' Florida- A Commentary, Walter de Gruyter, 2005, p. 3.
  4. Duumviralis loco principis in colonia, cunctis honoribus perfunctus, Apologie, 24, 9.
  5. Augustin, Ep. 138
  6. Voir par exemple P. Médan, La latinité d'Apulée dans les Métamorphoses, thèse, Paris, 1925 ; N. Methy, « Fronton et Apulée : romains ou africains ? », dans Rivista di cultura classica e medioevale, no 25, 1983, p. 37-47 ; (en) Keith Bradley, « Romanitas and the Roman family : The evidence of Apuleius's Apology », dans Canadian Journal of History, août 2000 [lire en ligne].
  7. (en) A. J. Rives, « The priesthood of Apuleius », dans American Journal of Philology no 115, 1994, p. 273-90 [(en) extraits en ligne].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Bibliographie

  • Géraldine Puccini-Delbey, De Magia d'Apulée, Collection Clefs Concours (Lettres Latines), Atlande, mars 2004.
    A servi de source lors de la rédaction du présent article.
  • (en) Bibliographie sur Apulée, son œuvre et la magie dans l'Antiquité par James J. O'Donnell (Georgetown University).
  • Béatrice Bakhouche, « Platonisme et magie dans l’Apologie d’Apulée », dans Vita Latina no 170, p. 147-160.
  • Marcel Le Glay, « Les religions de l’Afrique romaine au IIe siècle d’après Apulée et les inscriptions », dans L’Africa Romana, I, 1983 (1984), p. 47-61.
  • Nicole Méthy :
    • « Poésie et culture dans l’Afrique du second siècle : le témoignage de l’Apologie d’Apulée », dans Revue belge de Philologie et d’Histoire no 76, 1998, p. 87-98,
    • « La communication entre l'homme et la divinité dans les Métamorphoses d'Apulée », dans Les Études classiques, no 67, 1999, p. 43-56.
  • Henriette Pavis d’Escurac :
    • « Pour une étude sociale de l’Apologie d’Apulée », dans Antiquités Africaines no 8, 1974, p. 89-101,
    • « Apulée (IIe siècle ap. J.-C.), rhéteur africain de la province Romaine », dans Les Africains, V, Paris, 1977, p.45- 73.

[modifier] Liens externes

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Voir sur Wikisource : Apulée.

Œuvres en ligne
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