Armée des Chouans de Rennes et Fougères

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Type d'uniforme porté par les Chouans de Fougères et Vitré
Type d'uniforme porté par les Chouans de Fougères et Vitré

L'armée royale de Rennes et de Fougères fut fondée en 1795 par Joseph de Puisaye qui en remit le commandement à Aimé Picquet du Boisguy, chef des chouans de la région depuis 1793.

Sommaire

[modifier] Organisation

Les Chouans des pays de Fougères et de Vitré comptaient parmi les plus disciplinés. Chaque paroisse formait une compagnie qui comptait autour de 100 hommes, bien que parfois les effectifs réels ne soient que de quelques dizaines d'hommes. Dans ce cas-là les Chouans enrôlaient parfois des hommes de force. Chaque compagnie était dirigée par un capitaine, le plus souvent élu par ses hommes. Une compagnie comptait également d'autres gradés lieutenants, adjudants, sergents, etc. Les capitaines jouissaient d'une grande autonomie, on les laissait souvent agir de leurs propres initiatives. Lorsque les compagnies se réunissaient, elles formaient une colonne, commandée par un colonel secondé par un lieutenant de colonne. Les colonels étaient au nombre de cinq: Toussaint du Breil de Pontbriand, Henri du Boishamon, Gustave Hay de Bonteville, Larchers-Louvières et Pierre Rossignol (puis remplacé par Chabert). Plusieurs colonnes formaient une division, il y en avait deux, l'une commandée par Du Bouays de Couësbouc et l'autre par Aimé Picquet du Boisguy qui était le général en chef. En général, les chefs rassemblaient souvent leurs hommes. Ils reprenaient le combat pour une durée de 8 à 10 jours, après ce délais les chefs dispersaient leurs troupes pour une durée de 4 à 8 jours, ils ne conservaient alors plus que les transfuges républicains et les hommes étrangers au pays.

Au total, l'armée comptait 5 000 à 7 000 hommes, cependant Boisguy n'aligna jamais plus de 3 000 hommes lors d'une bataille.

[modifier] Uniformes

Les Chouans de l'armée de Rennes et de Fougères commencèrent à porter des uniformes de façon permanente à partir de la fin de l'année 1795. Les officiers chouans décidèrent de faire tailler des uniformes pour leurs troupes afin de faire la distinctions entre les chouans et les paysans, car parfois, les soldats républicains se trompaient et s'en prenaient à de simples paysans, croyant avoir affaire à des Chouans.

Dans la division de Fougères, ce sont les rapports républicains qui donnent des informations sur ces habits. En décembre 1795, suite aux affrontements du Rocher de La Piochais et de Saint-James:

« Les chouans embusqués sur quatre colonnes, l'une en uniforme gris, l'autre en uniforme rouge, l'autre en uniforme bleu et l'autre en habit de paysans, ont attaqué le convoi à hauteur du rocher de La Plochaye. »

« Ils sont organisés en compagnies, bien armés, vêtus de carmagnoles de différentes couleurs pour distinguer les compagnies. »

Pour la division de Vitré, en novembre 1795:

« Pontbriand et Boishamon [...] résolurent d'habiller leurs soldats de vêtements uniformes. Comme ils n'avaient pas d'argent, ils décidèrent de faire supporter cette charge par les acquéreurs de biens nationaux, dont ils firent dresser la liste par les capitaines de paroisses, dans leurs cantons respectifs. Ensuite, suivant la proportion du revenu de chacun, ils écrivirent aux possésseurs de ces biens d'avoir à envoyer sans délai la quantité de drap gris et vert nécessaire pour habiller le nombre de soldats auxquels ils étaient taxés, ainsi que du drap rouge pour gilets, des boutons, des chapeaux, des souliers, ou du cuir pour en faire. Les lettres portaient qu'en cas de refus, ou que les objets demandés ne fussent pas fournis au temps désigné, on ferait vendre des grains et du cidre dans leurs fermes pour la valeur de ces objets. Toutes les fermes étant louées à moitié fruits dans ce pays, les deux chefs firent publier, dans leurs paroisses, une défense à tous les fermiers de biens nationaux de porter aucune denrée aux propriétaires, sans une permission expresse, et jamais ordre ne fut mieux exécuté. Cette mesure eut l'effet qu'ils désiraient, les acquéreurs s'empressèrent d'envoyer, de Vitré, de Rennes et d'ailleurs, les articles demandés, et se trouvèrent trop heureux, à ce prix, de recevoir le produit de leurs terres, en sorte que, dans très peu de temps, les officiers et les soldats de ces deux colonnes furent passablement habillés.[1] »

[modifier] Division du Pays de Fougères


      • Compagnie d’élite de Grenadiers.
        Capitaine: François Louis Angenard-Boismartel dit Francœur (1770-1812)
      • Compagnie d’élite de Chasseurs.
        Captaine: Joseph Rault dit Barbe–blanche[2]
        Capitaine: Lacroix dit Préaux.
        Lieutenant: Guillaume Berthelot.[3]
    • Colonne ou Canton de Fougères Nord et Parigné, dite Centre.
      Colonel: Michel Larcher–Louvières dit Hoche. (1772-?)
      Lieutenant-Colonel:Jean Isidore de Saint-Gilles dit Du Guesclin[8]
      Effectif: ~ 1 000 à 1 200 hommes
      • Compagnie d’élite de Grenadiers.
        Captaine: Jean Foubert[9]
        Sous-Lieutenant: François Gervi (parfois écrit Hervé)[10]
      • Compagnie d’élite de Chasseurs.
        Capitaine: Vincent Lenoble
        Lieutenant: François Mézéray [11]
      • Compagnie ? .
        Capitaine: François Poirier dit Sans–Chagrin[12]
      • Compagnie de Laignelet.
        Capitaine: Louis Oger dit Vainqueur ou Capitaine Laliette
      • Compagnie ? .
        Capitaine: Louis Vigron (ou Vigrou).[13]
      • Compagnie ?.
        Capitaine: Pierre Collin, dit Sans-Rémission[14]


      • Compagnie ? .
        Capitaine: Marie-Eugène Tuffin de La Rouërie († 1796)
      • Compagnie de Fleurigné.
        Captaine: Pierre Montembault dit Capitaine Thérèse [15]
      • Compagnie ?.
        Capitaine: Julien Saulcet dit Duval (1765-1833)
      • Compagnie ?.
        Capitaine: Thomas Renou dit Alexandre
      • Compagnie de Landéan.
        Capitaine: François Despas dit Gauchet (1767-?)
      • Compagnie du Ferré.
        Capitaine: Louis Salmond dit Le Blond
      • Compagnie ?.
        Capitaine: Joseph Boismartel dit Joli-Cœur (1771-1798)
      • Compagnie de Parcé.
        Capitaine: Joseph Bucheron[16]
      • Compagnie ?.
        Capitaine: François Pilet[17]
    • Colonne ou Canton de Saint-James dite Normandie.
      Colonel: Dauguet dit Fleur de Rose.
      Lieutenant-Colonel: Louis du Pontavice.
      Effectif: 800 à 1 100hommes
      • Compagnie de Saint-James.
        Capitaine: Jean Dauguet dit Cœur de Roi[18]
      • Compagnie de Parigné?.
        Capitaine: N. dit Blanc d’amour
      • Compagnie ?. Capitaine: Lemoyne
      • Compagnie de Landivy. Capitaine: Louis du Pontavice
      • Compagnie ?. Capitaine: Jacques Gauchet
      • Compagnie ?. Capitaine: Angeard
      • Compagnie ?. Capitaine: Riché
      • Compagnie ?. Capitaine: Chauvin
      • Compagnie ?. Capitaine: Bertin
      • Compagnie de La Croix-Avranchin.
        Capitaine: Jean-François Davy
        Lieutenant: Jean-Pierre Davy

[modifier] Divisions du Pays de Vitré

      • Compagnie de Saint-M'Hervé.
        Capitaine: Pierre Carré dit Piquet
        Lieutenant: Noël Coeffé
        Lieutenant: Pierre Hodeyer
        Lieutenant: Mathurin Combois
      • Compagnie d'Argentré.
        Capitaine: Jacques Blondiau dit Laval
        Sous-Lieutenant: Julien Helbert, dit La Soie
        Lieutenant: Louis Meneust
        Lieutenant François Helbert
      • Compagnie d'Erbrée.
        Capitaine: Malhère
      • Compagnie de La Chapelle-Erbrée.
        Capitaine: Julien Genoueil dit Farreau[19]
        Lieutenant: Paul Travers
        Sous-Lieutenant: Pierre Jolivet
      • Compagnie d'Étrelles.
        Capitaine: Pierre (ou Louis) Judget dit L’Intrépide[20]
        Lieutenant: Louis (ou René) Rétif, dit La Douceur
        Lieutenant: François Berhaut
      • Compagnie du Pertre.
        Capitaine: Jean Plâtier (ou Plâtrier) dit Briseville [21]
        Lieutenant: René Quinerie
        Sous-Lieutenant: Joseph Bruno, dit La Chasse
      • Compagnie de Vitré.
        Capitaine: Pierre–François Lépinay, dit Mayence
        Lieutenant: Jean-Baptiste Lépinay, dit Luxembourg
        Lieutenant: Pierre-René Coeffé
        Lieutenant: Soustaine



    • Colonne ou Canton de La Guerche.
      Colonel: Louis de La Haye Saint-Hilaire
      • Compagnie de Domalain.
        Capitaine: Chéruau
        Capitaine: Pierre Gendron, dit Boishardy
      • Compagnie de Gennes.
        Capitaine: René–François Griel dit Brion
      • Compagnie de Saint-Germain-du-Pinel.
        Capitaine: Julien Theude
      • Compagnie de Princé et Montautour.
        Capitaine: Picot l’âiné
        Caoitaine: Julien Picot
      • Compagnie de Balazé.
        Capitaine: Louis Guillet dit Sans–Malice[23]
        Lieutenant: Louis Moquet, dit Sans-Rémission
        Lieutenant: Jean Mottier
      • Compagnie de Champeaux et Taillis.
        Capitaine: Louis Dufeu, dit Cœur de Roi[24]
        Lieutenant: Pierre Gandon
        Lieutenant:André Gilbert
      • Compagnie de Izé.
        Capitaine: Legendre
        Lieutenant: Pierre Masson
        Lieutenant: Pierre Gendrot
        Lieutenant: Étienne Bouvy
      • Compagnie de Montreuil-sous-Pérouse et Saint-Christophe-des-Bois.
        Capitaine: Michel Chauvin [25]
        Lieutenant: Jean-Baptiste Aubrée
        Lieutenant: François Fouillet
      • Compagnie de Saint-Jean-sur-Vilaine.
        Capitaine: François Huet, dit La Fleur
        Capitaine: Charles Lelièvre
    • Colonne ou Canton de Saint–Didier et Pocé
      Colonel: Chabert ainé.
      Lieutenant-Colonel: Gueffier.
      Major-Colonel: Chevalier Payen.
      Adjudant-Colonel: Pierre Rossignol, dit Brunswick.
      Adjudant-Colonel: Joseph Mercier dit Coltort
      Effectif: 400 hommes
      • Compagnie de Pocé.
        Capitaine: Jean Allaire, dit La Russie
        Lieutenant: Pierre Enault
        Lieutenant: Jean Chatelais
      • Compagnie de Torcé.
        Capitaine: René Martin
        Lieutenant: Louis Cordé
      • Compagnie de Saint-Didier.
        Capitaine: René Aubrée
        Lieutenant: François Bru
        Lieutenant: Olivier d'Artois
      • Compagnie de Cornillé.
        Capitaine: François N.
        Capitaine: Gilles Méret, dit Point du Jour
        Lieutenant: Nicolas Gicquel, dit Briseville
        Lieutenant: Georges Freuraux
        Lieutenant: Pierre Olivier
        Lieutenant:François Cosson

[modifier] Autres divisions

Divisions que Joseph de Puisaye plaça en 1796 sous les ordres de Boisguy mais dont le réel le commandement n’eut pas le temps d’être effectif. Ces divisions comptaient au total environ 7 000 hommes.

[modifier] Division de La Guerche

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
La Guerche-de-Bretagne La Haye Saint Hilaire

[modifier] Division de Mordelles

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
Mordelles Ruaut de la Tribonnière puis
La Massüe de la Sillandais et Louis Roger

[modifier] Division de Bécherel

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
Bécherel Du Bouays de Couësbouc fils

[modifier] Division de Saint–Gilles

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
Saint-Gilles Aubert de Trégomain

[modifier] Division de Bain

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
Bain-de-Bretagne Sévère de la Bourdonnaye

[modifier] Division de Médréac

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
Médréac Félix de Botherel

[modifier] Division de Dol et Saint–Malo

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
Dol et Saint-Malo dite Clos–Poulet Baude de la Vieuville

[modifier] Division de Dinan

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
Dinan Malo Colas de la Baronnais puis
Victor de la Baronnais

[modifier] Division de Lamballe et Montcontour

Division Colonel Surnom Nombre d’hommes
Lamballe et Montcontour Guillaume Le Gris–Duval

[modifier] Bibliographie

  • Marie-Paul Du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy, édition Honoré Champion, Paris, 1904 (réimpr. La Découvrance, 1994)
  • Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand, édition Plon, Paris, 1897 (réimpr. Y. Salmon, 1988)
  • Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissemnet de Fougères, 1989

[modifier] Note

  1. ↑ Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand, édition Plon, Paris, 1897 (réimpr. Y. Salmon, 1988)
  2. ↑ Joseph Rault, de Parigné, né vers 1771, blessé au Combat de Saint-Hilaire-des-Landes. Veuf en 1814.
  3. ↑ Guillaume Berthelot, de Coglès, blessé au Combat de La Croix-Avranchin.
  4. ↑ Pierre-René Maupillé, de Louvigné-du-Désert, né vers 1776
  5. ↑ René Angenard, né à Fleurigné en 1776, mort en 1832
  6. ↑ René Loutre, tué pendant la guerre
  7. ↑ Pierre Blot, de Saint-Jean-sur-Couesnon, né vers 1765, estropié d'un coup de feu reçu au bras droit, sans doute lors de la bataille d'Argentré. Père de 6 enfants en 1814.
  8. ↑ Le chevalier Jean Isidore de Saint-Gilles, né à Trévérien vers 1774. Périt assassiné près de Vitré par des Faux chouans en décembre 1798.
  9. ↑ Jean Foubert, né vers 1770. Grièvement blessé au combat de Fleurigné où il fut laissé pour mort sur le champ de bataille, il fut amputé de la jambe droite. Vivait à Lécousse en 1814, père de 5 enfants.
  10. ↑ François Gervi, de Lécousse, né vers 1778, blessé de deux balles au Combat de La Bazouge-du-Désert. Père de quatre enfants en 1814.
  11. ↑ François Mézéray, né vers 1771. Père de 6 enfants en 1814.
  12. ↑ François Poirier, né vers 1776. Surnommé Sans–Chagrin en raison de son caractère jovial. Homme de confiance de Boisguy qu'il ne quittait jamais. Capturé et fusillé par les Républicains le 5 mai 1796.
  13. ↑ Louis Vigron, né vers 1772, blessé de deux coups de feu au Combat de La Croix-Avranchin.
  14. ↑ Pierre Collin, né à Romagné vers 1768. Sa conduite ne serait pas exempte de tous reproches. Estropié de la clavicule gauche à Saint-Sauveur-des-Landes, peut-être le Combat de Saint-Hilaire-des-Landes. Encore vivant en 1815.
  15. ↑ Pierre Montembault, né à Laignelet vers 1770. A laissé le souvenir d'une figure chevaleresque et sympatique. Son surnom Capitaine Thérèse, était du au fait qu'il aimait se déguiser en femme. En 1814, il vivait à Nantes, marié, père de quatre enfants.
  16. ↑ Joseph Bucheron, très estimé par les habitants du pays, était encore vivant en 1825.
  17. ↑ François Pilet, de Saint-Étienne-en-Coglès, capitaine puis chef de canton. Il prit part à la Chouannerie de 1815 où il reçut le grade de chef de bataillon.
  18. ↑ Jean Dauguet, né à Macey vers 1772. Marié et père de 5 enfants en 1814.
  19. ↑ Julien André Genoueil, fit parti de l'Association bretonne et participa à la Virée de Galerne. Marié le 30 avril 1800 à Jeanne-Marie Boubruche. Père de 5 enfants, mort avant 1825.
  20. ↑ Pierre Judget, encore vivant en 1825.
  21. ↑ Jean Plâtier, encore vivnt en 1825
  22. ↑ Joseph du Boishamon, né le 14 mai 1777 à Montauban-de-Bretagne au manoir de la Lande, frère d'Henri du Boishamon.
  23. ↑ Louis Guillet, né à Balazé le 31 juillet 1771. Fils de Louis Guillet et de Perrine Blanchet, à laissé une nombreuse descendance.
  24. ↑ Louis Dufeu, de Saint-Christophe-des-Bois, encore vivant en 1825.
  25. ↑ Michel Chauvin, de Montreuil-sous-Pérouse, encore vivant en 1825.

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