Bataille d'Argentré
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Le combat d'Argentré est une petite bataille, qui opposa les Chouans et les Républicains.
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[modifier] Combat à Balazé
Le 5 juin 1795, la garnison républicaine commandée par le général de brigade Jean Humbert manque de vivres, car les convois de ravitaillements ont été interceptés par les Chouans, aussi il tente une sortie à l'extérieur de la ville avec 800 hommes afin de s'approvisionner à Balazé et à Saint-M'Hervé. À Balazé, Alexis du Bouays de Couësbouc réunit alors 600 hommes, dont seulement les deux tiers sont équipés de fusils, et tente malgré tout de s'opposer à Humbert. Le combat à lieu au château du Chatelet, il dure une heure et se termine sur une victoire républicaine. Les Chouans se replient sur Saint-M'Hervé, tandis que Humbert préfère regagner Vitré.
Pendant le combat, les Chouans de la division de Fougères, commandés par Boisguy, se trouvaient à Javené. Ayant entendus la fusillade au loin, ils voulurent rejoindre le combat mais furent trompés par le vent qui apportait le bruit du combat. Lorsqu'ils arrivèrent à Saint-Christophe-des-Bois, l'affrontement était fini. Boisguy écrivit alors à Couësbouc, lui proposant de se réunir le lendemain à Saint-M'Hervé. Couësbouc reçut le message dans la soirée et fit camper sa troupe à Erbrée.
[modifier] Combat à Argentré
Le lendemain, Humbert tente une nouvelle sortie avec cette fois 1.500 grenadiers pour attaquer les troupes de Couëbouc et marche sur Étrelles. Couësbouc espère l'arrivée de Boisguy et fait embusquer ses hommes au village du Bois-Béziers, il reçoit entre-temps les compagnies du Pertre, d'Étrelles et d'Argentré en renfort. Ses forces s'élèvent alors à 800 hommes, mais beaucoup sont sans armes.
Les Républicains lancent alors la charge et font plier leurs ennemis, plusieurs Chouans prennent la fuite, mais une poignée d'hommes armés parvient à résister pendant deux heures. Boisguy arrive alors en renfort avec 700 hommes et rééquilibre les forces. Il attaque par la chaussée de l'étang du Rocher des Bouliers et repousse les Grenadiers qui perdent 30 hommes dans une contre-attaque. Pendant ce temps, Guy du Boisguy, passe le marais de l'étang, que les Républicains croyaient infranchissables et les attaque sur leur flanc droit. Les Républicains battent alors en retraite en bon ordre et rejoignent le général Humbert, aux prises avec Couësbouc. Les Chouans de Vitré se défendent vigoureusement, mais plus de la moitié du bois tombe aux mains des Républicains. Mais Boisguy et les Chouans de Fougères font leur jonction avec ceux de Couëbouc et rééquilibrent le combat.
Républicains et Chouans s'abritent alors derrière les arbres, chaque parti cherche à rester maître du bois, mais aucun ne prend l'avantage. L'affrontement dure jusqu'à deux heures de l'après midi, les tirs se font de plus en plus rare et les soldats des deux camps, fatigués, cessent de combattre, cherchant plutôt à rester maîtres de leurs positions qu'à attaquer.
Toussaint Du Breil de Pontbriand dit dans ses Mémoires, qu'à ce moment, les généraux Boisguy et Humbert s'aperçoivent et s'interpellent :
« Eh bien, monsieur du Boisguy, la journée est chaude et je vous rends toute justice, vos hommes se battent très bien.
- Et les vôtres, général ! Ce sont les plus intrépides soldats que j'aie encore rencontrés, quel malheur que nous soyons ennemis.
- Ce n'est pas ma faute, si j'avais été consulté, on n'eut jamais recommencé la guerre. Mais le vin est tiré, il faut bien le boire. Prenons un quart d'heure pour souffler et nous recommencerons la danse... »
Mais alors que les soldats se reposent, une foule de paysans accourt des environs et environne le champ de bataille, tout en restant suffisamment éloignés des combattants.
Au bout d'un quart d'heure, le feu reprend, les paysans poussent alors des exclamations et encouragent les Chouans. Mais les Républicains n'ont plus l'initiative et se retrouvent en position de défenseurs. Seules trois compagnies de grenadiers tentent une charge sur le flanc gauche contre un poste que les Républicains devaient prendre s'ils voulaient éviter d'être pris de flanc, mais les Chouans repoussent l'attaque. Les cris des paysans font également croire à Humbert que les Chouans sont plus nombreux qu'ils ne le sont réellement, il ordonne alors la retraite qui s'opère en bon ordre sur la route de Vitré. Sur le chemin du retour, il croise 500 hommes venus en renfort depuis la ville. Mais ils arrivaient trop tard, Humbert ne voulut pas reprendre le combat et toute la troupe regagna Vitré.
[modifier] Conséquences
Le combat avait duré 10 heures, dont 6 dans le bois d'Argentré. Le butin des Chouans fut de 150 fusils. A Vitré, le général Humbert fit publiquement l'éloge de l'ennemi qu'il venait de combattre. Suite au combat, Boisguy regagna le pays de Fougères, de son côté, Couësbouc donna quelques jours de repos à ses hommes.
[modifier] Carte
[modifier] Bibliographie
- Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissemnet de Fougères, 1989
- Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand, 1897