Augustinisme politique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cet article est une ébauche à compléter concernant la politique, la littérature, et la religion. Vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant.

La notion d'augustinisme politique a été proposée par Henri-Xavier Arquillière[1] en 1934 dans son ouvrage intitulé L'augustinisme politique, essai sur la formation des théories politiques au Moyen Age[2].

Sommaire

[modifier] La thèse

Etudiant la formation des théories politiques au Moyen Âge et examinant l’élaboration d’une indéfectible alliance entre l’Église et l’État, Mgr Arquillière définit l'augustinisme politique comme une « tendance à absorber le droit naturel dans la justice surnaturelle, le droit de l'État dans celui de l'Église », une « tendance à absorber le droit naturel de l'État dans la justice surnaturelle et le droit ecclésiastique. » Cet augustinisme politique serait le prolongement naturel de l'augustinisme philosophique et théologique, issue de la pensée de saint Augustin, et caractérisé comme tendance « à effacer la séparation formelle de la nature et de la grâce », à absorber l’ordre naturel dans l’ordre surnaturel. Cependant, cet augustinisme politique ne correspondrait pas à la vraie doctrine augustinienne, mais en serait une déformation ultérieure selon H.-X. Arquillière.

Le père Henri de Lubac a fortement contesté la pertinence historique et théologique de la notion d’augustinisme politique[3]. Il estime qu’il y avait place chez Augustin pour une justice naturelle autonome, la justice surnaturelle étant essentiellement d’ordre spirituel ; il conteste aussi l’idée qu’il y ait chez Augustin une théologie politique fondant la théocratie, et que les théoriciens médiévaux de la théocratie pontificale, tels Gilles de Rome (1247-1316), aient spécialement été augustiniens (l'augustinisme est à l'époque en perte de vitesse face à la montée de l'aristotélisme).

La Cité de Dieu vue par saint Augustin n'est pas à confondre avec l'Église hic et nunc, et cette notion implique encore moins que le « glaive temporel » (pouvoir temporel) soit soumis au « glaive spirituel » (pouvoir spirituel) ou soit son instrument.

[modifier] Notes et régérences

  1. H.-X. Arquillière fut directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études (Sorbonne) et doyen de la Faculté de théologie de l'Institut catholique de Paris.
  2. Henri-Xavier Arquillière, L'augustinisme politique : essai sur la formation des théories politiques du Moyen-Âge, Paris, Vrin, 1934
  3. Henri de Lubac, « Augustinisme politique ? », in Théologies d’occasion, Paris, Desclée de Brouwer, 1984, pp. 255-308

[modifier] Bibliographie

  • Henri-Xavier Arquillière, L'augustinisme politique : essai sur la formation des théories politiques du Moyen-Âge, Paris, Vrin, 1934
  • Religion et politique : Les avatars de l'augustinisme, actes du colloque organisé par l'Institut Claude Longeon à l'Université Jean Monnet Saint-Etienne du 4 au 7 octobre 1995, Presses Universitaires de Saint-Etienne, 1999
  • Henri de Lubac, « Augustinisme politique ? », in Théologies d’occasion, Paris, Desclée de Brouwer, 1984, pp. 255-308
  • Bedouelle Guy, « Le désir de voir Jérusalem. Histoire du thème des deux cités », Communio, n. XI, 3, mai-juin 1986, p. 38-52
  • Beyer de Ryke Benoît, « L'apport augustinien : Augustin et l'augustinisme politique », in A. Renaut, dir., Histoire de la philosophie politique, t. II, Naissance de la Modernité, Calmann-Lévy, Paris, 1999, 43-86
  • Yves Congar, L'Église, De saint Augustin à l'époque moderne, Paris, Cerf, 1997

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Wikipedia HTML 2008 in other languages

100 000 +

Česká (Czech)  •  English  •  Deutsch (German)  •  日本語 (Japanese)  •  Français (French)  •  Polski (Polish)  •  Suomi (Finnish)  •  Svenska (Swedish)  •  Nederlands (Dutch)  •  Español (Spanish)  •  Italiano (Italian)  •  Norsk (Norwegian Bokmål)  •  Português (Portuguese)  •  Română (Romanian)  •  Русский (Russian)  •  Türkçe (Turkish)  •  Українська (Ukrainian)  •  中文 (Chinese)

10 000 +

العربية (Arabic)  •  Български (Bulgarian)  •  Bosanski (Bosnian)  •  Català (Catalan)  •  Cymraeg (Welsh)  •  Dansk (Danish)  •  Ελληνικά (Greek)  •  Esperanto  •  Eesti (Estonian)  •  Euskara (Basque)  •  Galego (Galician)  •  עברית (Hebrew)  •  हिन्दी (Hindi)  •  Hrvatski (Croatian)  •  Magyar (Hungarian)  •  Ido  •  Bahasa Indonesia (Indonesian)  •  Íslenska (Icelandic)  •  Basa Jawa (Javanese)  •  한국어 (Korean)  •  Latina (Latin)  •  Lëtzebuergesch (Luxembourgish)  •  Lietuvių (Lithuanian)  •  Latviešu (Latvian)  •  Bahasa Melayu (Malay)  •  Plattdüütsch (Low Saxon)  •  Norsk (Norwegian Nynorsk)  •  فارسی (Persian)  •  Sicilianu (Sicilian)  •  Slovenčina (Slovak)  •  Slovenščina (Slovenian)  •  Српски (Serbian)  •  Basa Sunda (Sundanese)  •  தமிழ் (Tamil)  •  ไทย (Thai)  •  Tiếng Việt (Vietnamese)

1 000 +

Afrikaans  •  Asturianu (Asturian)  •  Беларуская (Belarusian)  •  Kaszëbsczi (Kashubian)  •  Frysk (Western Frisian)  •  Gaeilge (Irish)  •  Interlingua  •  Kurdî (Kurdish)  •  Kernewek (Cornish)  •  Māori  •  Bân-lâm-gú (Southern Min)  •  Occitan  •  संस्कृत (Sanskrit)  •  Scots  •  Tatarça (Tatar)  •  اردو (Urdu) Walon (Walloon)  •  יידיש (Yiddish)  •  古文/文言文 (Classical Chinese)

100 +

Nehiyaw (Cree)  •  словѣньскъ (Old Church Slavonic)  •  gutisk (Gothic)  •  ລາວ (Laos)