Bismarck (cuirassé)
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Bismarck | |
Maquette du Bismarck | |
Histoire | |
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A servi dans : | Kriegsmarine |
Commandé : | 16 novembre 1935 |
Quille posée : | 1er juillet 1936 |
Lancement : | 14 février 1939 |
Armé : | 20 août 1940 |
Statut : | Sabordé le 27 mai 1941 |
Caractéristiques techniques | |
Type : | Cuirassé |
Longueur : | 250,5 m |
Maître-bau : | 36 m |
Tirant d’eau : | 8,7 m |
Déplacement : | 41 700 t normal, 50 900 t à pleine charge |
Puissance : | 150 000 ch (110 MW) |
Vitesse : | 30,8 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Blindage : | 20 à 360 mm ; 320 mm (ceinture) |
Armement : | 8x380mm (4x2), 12x150mm (6x2), 16x105mm, 16x37mm (8x2), 12x20mm cannon |
Aéronefs : | 6, avec 2 catapultes |
Autres caractéristiques | |
Équipage : | 2 000 – 2 200 hommes |
Chantier : | Blohm & Voss, Hambourg |
Le Bismarck est un cuirassé allemand de la Seconde Guerre mondiale, fleuron de la Kriegsmarine du IIIe Reich et qui porte le nom du Chancelier Otto von Bismarck (1815-1898). Il est célèbre pour avoir coulé le HMS Hood et sa poursuite par les Britanniques. Il fut, avec son sister-ship le Tirpitz, le bâtiment allemand le plus puissant et la fierté de son pays.
Sommaire |
[modifier] La menace
La conception du navire commence en 1934. Pendant cette période le déplacement passa de 35 000 à 42 600 tonnes, bien au-dessus de la limite autorisée par le traité de Versailles. Sa quille fut installée à la cale sèche Blohm + Voss à Hambourg le 1er juillet 1936. Son lancement eut lieu le 14 février 1939 et il prit son service le 24 août 1940 avec le capitaine de vaisseau Ernst Lindemann.
À cause de la suprématie britannique en navires de combat de surface, Adolf Hitler ordonna à la Kriegsmarine de cibler les navires de transport alliés. Le Bismarck prit la mer pour son voyage inaugural quittant le port de Gotenhafen (maintenant Gdynia) le 18 mai 1941 accompagné du Prinz Eugen, croiseur lourd de classe Admiral Hipper.
L'amirauté britannique apprit son départ d'espions qui le virent passer les détroits entre le Danemark et la Norvège. Trois jours plus tard, il fut repéré par un avion de reconnaissance allié alors qu'il se ravitaillait dans un fjord norvégien et fut rapidement suivi par les navires patrouilleurs Norfolk et Suffolk. Les Alliés prennent de suite la mesure de la menace que fait peser ce navire, plus puissant et moderne que n'importe quel autre bâtiment existant à l'époque, sur les lignes de ravitaillement et décident, dès sa première sortie, de lancer une vaste opération maritime et aérienne afin de le mettre hors de combat.
[modifier] L'humiliation britannique
Le 24 mai 1941, six jours après sa sortie en mer et dans son premier engagement le Bismarck coule en quelques salves de ses obus de 380 mm (pesant près d’une tonne et allant à une fois et demi la vitesse du son) le fleuron de la Royal Navy, le HMS Hood, provoquant la mort de 1416 hommes sur les 1419 que comportait l'équipage.
Le Bismarck était alors accompagné par le croiseur lourd Prinz Eugen et son navire de ravitaillement lorsque les croiseurs de bataille britanniques Hood et le très récent (mais pas complètement fini) Prince of Wales les interceptèrent.
Le Hood avait un blindage de pont relativement faible et donc il lui fallait s'approcher pour éviter les tirs courbes mais il fut touché par un obus qui passa peut-être par une cheminée, toucha un magasin de poudre, explosa et coula rapidement entrainant son équipage de 1 419 hommes dans la mort, à l'exception de trois d'entre eux.
Le Prince of Wales, avec tous sauf un de ses canons principaux rendus inutilisables s'enfuit derrière un rideau de fumée. Il avait toutefois touché le Bismarck trois fois dont une créant une fuite amenant une infiltration d'eau dans une réserve de carburant. Le Bismarck ne fit pas le plein de carburant mais préféra aller le plus vite possible au port de Brest.
Les Britanniques furent consternés par l'événement. Pour se laver de cet affront ainsi que redonner courage à l'ensemble de son peuple et de ses combattants, le Premier ministre Winston Churchill donne l'ordre « Sink the Bismarck ! » (coulez le Bismarck !).
[modifier] La bataille finale
Une attaque par des avions torpilleurs biplan Swordfish du porte-avions Victorious a lieu au début de la soirée du 24 mai. Le Bismarck parvint néanmoins à rompre le contact radar mais sans que son équipage ne se rende compte que le retour d'ondes était trop faible pour être capté. Il fut cependant retrouvé notamment grâce à l'incroyable comportement de l'amiral Günther Lütjens (1889-1941) qui, malgré les objections du capitaine, trahit sa position en faisant transmettre un message d'une demi-heure. Le 26 mai, des Swordfish du porte-avions Ark Royal parvinrent à placer une torpille qui endommagea le gouvernail et le régulateur de direction rendant le navire non manœuvrable. Pendant toute la nuit suivante une série d'attaques par des destroyers harcelèrent le géant blessé. Le 27 mai 1941 au matin, suite à de nombreuses avaries et à un sabordage pour éviter qu'il ne tombe entre les mains des Alliés, le Bismarck sombre par près de 4 800 m de fond environ 650 km à l'ouest de Brest. Seuls 115 des 2 206 marins furent recueillis par crainte des sous-marins. Le croiseur espagnol Canarias tenta d'en sauver certains. Plusieurs sous-marins allemands eurent des opportunités d'intervenir mais ils étaient à cours de munition.
Près d'une centaine de vaisseaux furent déployés pour opérer avec, contre, ou à cause du Bismarck. Voir la liste sur le wiki anglophone.
[modifier] La légende
Avec les années, le navire entra dans la légende. Son histoire fut popularisée par un film en 1960 Coulez le Bismarck !, puis une chanson homonyme la même année de Johnny Horton.
L'épave fut découverte le 8 juin 1989 par une expédition menée par Robert D. Ballard, également découvreur de l'épave du Titanic, à une profondeur d'environ 4 700 m, 650 km au nord-ouest de Brest. L'analyse de l'épave montre des dommages nombreux sur la superstructure causés par les obus et quelques dégats mineurs causés par les tirs de torpille mais suggère aussi que les Allemands aient pu saboter le navire pour hâter son naufrage. Cela n'avait jamais été prouvé auparavant par des investigations marines mais toujours affirmé par les marins survivants. Ballard garda secret l'emplacement exact de l'épave pour prévenir d'autres plongées et d'éventuels prélévements sur l'épave, pratiques qu'il considère comme une forme de vol aggravé.
Plus tard, une autre plongée identifia l'épave et ramena des images pour un documentaire sponsorisé par la chaine britannique Channel 4 sur le Bismarck et le Hood.
Une troisième plongée sur l'épave est réalisée en 2002 à l'initiative du réalisateur canadien James Cameron pour la réalisation d'un film documentaire, Expedition: Bismarck, sorti la même année. Ce film raconte l'histoire du cuirassé allemand, en associant images de la plongée sur et dans l'épave et reconstitution numérique de la bataille, du naufrage jusqu'à son glissement sur le fond de l'océan. Ses découvertes étaient qu'il n'y avait pas assez de dommages sous la ligne de flottaison pour confirmer que le Bismarck ait été coulé par les obus ou les torpilles britanniques, confirmant même après une inspection sous-marine à l'intérieur du navire qu'aucun obus ou torpille n'avait pénétré la partie blindée de la coque, renforçant la thèse allemande de sabordage du navire.
[modifier] Liens externes
- (en) KBismarck.com - The Battleship Bismarck
- (en) Des photos et dessins du Bismarck et de l'épave
- (fr) - Liste complète de l'équipage
- (fr) - Documentaire: Expedition Bismarck, sur Dailymotion.com
[modifier] Bibliographie
- The Battleship Bismarck. The Complete History of a Legendary Ship, livre sous format électronique de José M Rico, avril 2004.
- Philippe Caresse, Le Bismarck, éditions Lela Presse, 2004.
- Coulez le Bismarck ! de C.S. Forester; Editions "J'ai lu leur aventure" n°A25