Bloc de l'Est
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Le bloc de l'Est (aussi appelé pays de l'Est ou simplement Est, mais aussi monde communiste, bloc communiste ou bloc soviétique) est le nom qui fut donné, après la Seconde Guerre mondiale, à l'ensemble de pays dont les régimes se réclamaient du socialisme et ayant été sous le contrôle plus ou moins direct de l'Union soviétique, membres du pacte de Varsovie et du COMECON.
Pendant la guerre froide, et après la prise du pouvoir par les communistes dans divers pays du monde et spécialement en Chine, l'habitude a été couramment prise en « Occident » (« pays capitalistes », etc.) de désigner ainsi les ennemis du « monde libre », en dépit du fait que cet ensemble ne constituait pas vraiment un bloc (à cause des divergences internes : Yougoslavie de Tito, République populaire de Chine, etc.).
Il s'agit d'une dénomination à usage essentiellement diplomatique et militaire, ou de communication voire propagande interne à l'Occident. Par suite, cette dénomination s'embarrasse peu des subtilités de politique intérieure à ces pays, au-delà de l'étiquette « communiste ».
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[modifier] Liste des pays membres du bloc de l'Est
Les pays membres du bloc de l'Est étaient :
- Union des républiques socialistes soviétiques ;
- Bulgarie ;
- Roumanie ;
- Hongrie ;
- République démocratique allemande ;
- République populaire de Pologne ;
- Albanie (jusqu'au début des années 1960, car à partir de cette date elle a rejoint la Chine maoïste) ;
- Tchécoslovaquie.
On peut également rajouter la Mongolie dans cette liste. Aussi, bien qu'étant dirigée par un « parti communiste », la Yougoslavie de Tito n'a jamais été membre du Pacte de Varsovie.
[modifier] Histoire
Après la guerre, les régimes dits communistes connaissent une forte avancée dans le monde, avec le soutien soviétique.
[modifier] En Europe
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique profite de ses succès militaire pour exporter son régime, conformément aux idées initialement développées par Lénine (progression du communisme, non par une révolution mondiale, mais pays par pays, à partir de l'URSS considéré comme une place forte). Dès cette époque, Tito reste maître chez lui et à l'écart, puisqu'il a vaincu l'Allemagne sans l'aide des troupes russes.
Lors des accords de Yalta et de Potsdam, aucune zone d'influence n'est officiellement reconnue à aucune partie en présence. Au contraire, la tenue d'élections libres est prévue dans l'Europe libérée. Mais Staline veut constituer un glacis en Europe de l'Est. Il soutient les communistes de l'Europe de l'Est qui appliquent la stratégie du Cheval de Troie et du salami (noyautage de l'administration, élimination des adversaires un à un en menant des campagnes de provocation ou de diffamation, fraude électorale).
Les communistes gagnent ainsi les élections et s'emparent du pouvoir dans la plupart des pays de l'Europe de l'Est : Yougoslavie, Bulgarie, Roumanie, Pologne, Tchécoslovaquie, RDA, Hongrie.
Progressivement, Staline accroit son hégémonie. La crise de Berlin (1948-1949) provoque la fermeture des frontières et force les pays de lest à regarder exclusivement vers l'URSS. Par réaction au plan Marshall et la création de l'OTAN (1949), il met en place le COMECON puis le pacte de Varsovie. Le Russe est systématiquement enseigné, et devient seconde langue du bloc. Le rouble convertible devient monnaie d'échange. Les forces du Pacte de Varsovie écrasent l'insurrection de Budapest (Hongrie, 1956) et le printemps de Prague (Tchécoslovaquie, 1968), des dirigeant plus dociles remplacent ceux qui ont fait montre de trop d'indépendance.
[modifier] En Asie
Le 1er octobre 1949, Mao proclame la République populaire de Chine. Le nationaliste Tchang Kaï-chek, soutenu par les occidentaux, se réfugie sur l'île de Taïwan (reconnue comme la seule Chine à l'ONU jusqu'en 1971, considérée aujourd'hui encore comme une province renégate par la RPC).
La Chine de Mao considère alors l'URSS comme un modèle à suivre. Elle entame des réformes avec l'aide de conseillers soviétiques (planification...). Par la suite, il se produit une rupture entre la Chine et l'URSS. Pour Mao "La Chine est trop lourde pour être un simple satellite de l'URSS". Mao reproche à Nikita Khrouchtchev la déstalinisation (il craint des répercussions dans son pays) et la doctrine de la "coexistence pacifique". La condamnation par les soviétiques du "Grand Bond en avant" (1958-1960) marque la rupture entre les deux pays. En 1960, Moscou interrompt toute aide à Pékin. Zhou Enlai rend la crise publique en 1961 à l'occasion du XXIIe congrès du PCUS. Désormais il n'existe plus un bloc « communiste » mais diverses zones d'influence. Le mouvement communiste international a désormais plusieurs pôles : Belgrade avec Tito, Moscou, et Pékin.
La Corée du Nord rejoint le bloc de l'Est dès 1948, sous le commandement de Kim Il Sung. Dès lors deux républiques indépendantes sont proclamées : la Corée du Nord stalinienne, et la Corée du Sud : une dictature sous influence américaine, qui devient dans les années 1980 une démocratie. Enfin, l'URSS soutient Hô Chi Minh dans sa lutte pour l'indépendance de l'Indochine française.
[modifier] COMECON
[modifier] Pacte de Varsovie
Outre le bloc soviétique et les pays sous influence chinoise, le bloc de l'Est comprenait les signataires du Pacte de Varsovie créé en 1955 (Albanie, Bulgarie, Roumanie, RDA, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie), ainsi que l'Afghanistan, le Cambodge, la Corée du Nord, Cuba, le Viêt Nam.
Cette alliance militaire était concurrente de l'OTAN.
[modifier] Effondrement
En tant que premier secrétaire du Parti, Mikhaïl Gorbatchev organise des réformes (Glasnost et Perestroïka), ces dernières entraînent l'accélération de l'effondrement du Bloc de l'Est et se terminent avec la chute du Mur de Berlin en 1989 occasionnant la fin de la Guerre froide. Les anciens pays d'Europe de l'Est se tournent rapidement vers l'économie de marché et la démocratie parlementaire.
En 1991, la création de la Communauté des États indépendants (CEI) dissocie officiellement la Russie de ses pays satellites. L'URSS n'existe plus.
Au début du XXIe siècle, les seuls pays dans le monde se réclamant encore du communisme sont la République populaire de Chine, Cuba, la Corée du Nord, le Viêt Nam et le Laos. Encore faut-il noter que la Chine et la Viêt Nam ont fait une large place à l'économie de marché.
[modifier] Bibliographie
- Georges Mink, Vie et mort du bloc soviétique, Casterman, 1997 (ISBN 2203610131)
- Jean-François Soulet, L'Empire stalinien. L'URSS et les pays de l'Est depuis 1945, LGF, coll. Références, 2000 (ISBN 2253905658)