Cannibal Holocaust

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Cannibal Holocaust
Titre original Cannibal Holocaust
Réalisation Ruggero Deodato
Acteur(s) Robert Kerman, Carl Gabriel Yorke, Francesca Ciardi
Scénario Gianfranco Clerici, Giorgio Stegani
Musique Riz Ortolani
Décors Massimo Antonello Geleng
Costumes Aldo Gasparri
Montage Vincenzo Tomassi
Production F.D. Cinematografica
Distribution Transcontinental, United Artists, Grindhouse Releasing (version 2006 restauré)
Budget 200 000 $
Genre Film d'horreur
Durée 95 minutes (1h35)
Sortie 7 février 1980 (Italie), 22 avril 1981 (France)
Langue originale Anglais / Espagnole
Pays d'origine Italie Italie
 Colombie
Fiche IMDb

Cannibal Holocaust est un film italo-colombien réalisé en 1980 par Ruggero Deodato, d'après un scénario de Gianfranco Clerici et Giorgio Stegani. Filmé dans la forêt amazonienne, le film suit les pérégrinations de quatre reporters qui s'enfoncent dans la jungle pour réaliser un documentaire sur les tribus indiennes. Le groupe disparait et deux mois plus tard, une expédition de secours dirigée par l'anthropologue Harold Monroe part à sa recherche.

Très controversé dès sa sortie, le film est saisi par un magistrat italien après sa première en Italie tandis que Deodato est arrêté pour délit d'obscénité. Il est accusé ensuite d'avoir réalisé un snuff movie en raison de rumeurs grandissantes de meurtres d'acteurs devant la caméra, pour les besoins du tournage. Quoique Deodato soit parvenu à se disculper de ces accusations, le film a été interdit dans plusieurs pays dont l'Italie, le Royaume-Uni, et l'Australie, pour l'extrême violence de ses images (sadisme, viols, tortures filmés de manière très réaliste) et parce que six animaux ont vraiment été tués pendant sa réalisation. Malgré sa réputation sulfureuse, certains critiques voient dans Cannibal Holocaust une charge féroce à l'encontre de la société dite civilisée[1].

Sommaire

[modifier] L'intrigue

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Le film est divisé en deux parties qui ne se suivent pas chronologiquement. La première accompagne l'expédition de Monroe partie à la recherche des reporters américains disparus et la seconde, la plus importante, consiste dans la visualisation des pellicules appartenant à ces derniers, retrouvées par Monroe, et qui retracent leur périple et élucident le mystère de leur sort.

L'histoire commence par la diffusion à la télévision d'un reportage sur une équipe de cinéastes disparue en Amazonie alors qu'elle tournait un documentaire sur des tribus anthropophages. L'équipe se compose d'Alan Yates, le réalisateur, de Faye Daniels, sa compagne et la scripte, et de leurs deux amis Jack Anders et Mark Tomaso, tous deux caméramans. Le professeur Harold Monroe, anthropologue à l'Université de New York accepte de partir à la recherche des disparus. Il s'envole pour l'Amazonie et rencontre sur place Chaco et Miguel, deux guides qui vont l'assister dans son entreprise. L'expédition emmène un otage, un indien Yacumo, capturé par des militaires, et qui doit faciliter les relations et les échanges avec les populations autochtones. Après un long voyage dans la jungle et moult péripéties, le groupe tombe sur un indien Yacumo qui viole puis tue à coups de pierre sa femme, coupable d'adultère. Les aventuriers suivent le Yacumo jusqu'à une vaste clairière où sont embusqués des guerriers. Miguel négocie avec eux la libération de l'otage en contrepartie de l'autorisation de les laisser pénétrer dans leur village où ils sont accueillis avec des marques de franche hostilité. Ils ne tardent pas à comprendre que les derniers hommes blancs venus visiter la tribu sont les membres de l'équipe disparue et qu'ils se sont comportés de manière inadmissible.

Miguel parvient à calmer les appréhensions du chef de la tribu et à nouer des relations amicales avec lui en lui offrant un couteau. Le jour suivant, les Yacumos emmènent le groupe jusqu'à la limite de leur territoire, dans une région où deux féroces tribus cannibales, les Yanomamos et les Shamataris se livrent une guerre sans fin. Monroe et ses compagnons suivent une troupe de guerriers Shamatoris jusqu'au bord d'une rivière et se portent au secours d'un petit groupe de Yanomamos qui aurait succombé sous le nombre de leurs ennemis, sans cette intervention. Reconnaissants, les Yanomamos invitent les trois hommes à les suivre dans leur village, où là encore, ils sont reçus avec hostilité. Afin de gagner la confiance des habitants, Monroe se baigne nu dans une rivière, à la plus grande joie de femmes Yanomamos qui l'emmènent après jusqu'à un sanctuaire composé d'ossements et de pellicules de films. Cette macabre découverte confirme ses pires craintes. Monroe échange les pellicules contre un magnétophone, puis le soir, il est invité ainsi que ses compagnons à un banquet cannibale.

De retour à New York, Monroe est contacté par les dirigeants de la Pan American Broadcast Company, la société de production pour qui travaillaient les quatre reporters, pour animer les séances de projection publique du documentaire retrouvé. Monroe subordonne son accord à la vision préalable des bobines. Ses interlocuteurs donnent leur accord et pour le familiariser avec les travaux et le style d'Alan Yates, ils lui projettent un extrait de l'un de ses documentaires, La dernière route pour l'enfer. À l'issue de la projection, l'une des dirigeantes lui explique que Yates avait l'habitude de mettre en scène ses documentaires afin d'en augmenter l'impact sur le public. Perplexe, Monroe regarde le film tourné en Amazonie.

La première bobine commence par le début du voyage. Les reporters et leur guide, Felipe, s'enfoncent dans la forêt en direction du village des Yacumo, dressent un bivouac la nuit venant et tuent une tortue pour se nourrir. Le lendemain, Felipe est mordu au pied par un serpent venimeux. Jack lui coupe la jambe avec une machète pour empêcher le poison de se répandre dans le corps, mais Felipe décède. Après l'avoir enterré, l'équipe décide de poursuivre l'aventure. Les reporters aperçoivent des Yacumos dans une clairière. Jack blesse l'un d'eux à la jambe d'un coup de fusil afin que lui-même et ses équipiers soient en mesure de le suivre vers son village.

Comme le projectionniste passe à la seconde bobine, Monroe exprime clairement aux dirigeants de la Pan American Broadcast Company son désaccord avec les méthodes employées par les reporters et souligne qu'il y avait tout de même d'autres façons de faire pour entrer en contact avec les Yacumos. La projection des rushs reprend. Le groupe est arrivé au village. Les reporters forcent la quasi totalité de ses habitants à pénétrer dans une grande hutte à laquelle ils mettent le feu, mettant ainsi en scène un soi-disant massacre de Yacumos par les Yanomamos. Monroe est scandalisé à la fois par l'horrible traitement infligé aux Yacumos et le manque d'éthique professionnelle des reporters, mais ses protestations sont ignorées des producteurs. Le lendemain, le documentaire révèle une nouvelle abomination: les cameramans ont filmé une Yacumo enceinte à qui l'on arrache le fœtus du ventre.

Dans le studio, Monroe s'indigne de la volonté persistante des producteurs à vouloir diffuser publiquement le documentaire. Afin de leur faire changer d'avis, il les invite à regarder les deux dernières bobines qu'il est le seul à avoir vues avec les monteurs. Les spectateurs assistent alors au viol d'une jeune fille Yanomano par les reporters, malgré l'opposition de Faye, puis, la dernière bobine débute par l'arrivée du groupe dans un endroit où la jeune fille qu'ils ont violé est empalée sur une perche, les reporters affirmant que les indiens l'ont tuée pour satisfaire un “rite sexuel obscur”. Le groupe poursuit sa route et est attaqué par les Yanomanos qui veulent venger la mort de la fille. Jack est transpercé par une lance, mais au lieu de lui porter secours, Alan filme son émasculation, puis son démembrement par les Yanomanos qui le dévorent. Les trois survivants tentent alors de fuir, mais Faye est rattrapée et capturée. Alan essaie de persuader Mark de l'aider à la sauver. Mark filme d'une cachette le viol collectif de Faye puis sa décapitation. Alan et Mark sont ensuite localisés par les cannibales. La caméra tombe sur le sol et la dernière prise de vue montre la tête sanguinolente d'Alan qui roule devant l'objectif. Dans la salle de projection, c'est le silence. Puis les producteurs donnent l'ordre de brûler les pellicules tandis que Monroe quitte le studio.

[modifier] La production

La production commence en 1979, lorsque Deodato est contacté par un producteur allemand pour réaliser un film dans le genre d'Ultimo mondo cannibale (Le Dernier monde cannibale), tourné par le cinéaste en 1977. Il accepte et contacte son ami Francesco Palaggi pour en assurer la production. Il partent tous deux en Colombie pour effectuer des repérages et choisissent la ville de Leticia comme base de tournage, sur les conseils d'un documentariste colombien rencontré à l'aéroport de Bogota. D'autres sites ont été envisagés, notamment celui où a été tourné Queimada par Gillo Pontecorvo, mais ils ont été écartés parce qu'il n'y avait pas assez de forêt vierge aux alentours[2]. Leticia n'est accessible que par avion et de là, toute l'équipe du film doit prendre le bateau pour rejoindre les lieux du tournage[3][4]. Les conditions locales posent de nombreux problèmes à la production, en particulier la chaleur et surtout les pluies torrentielles soudaines qui empêchent les prises de vue et entraînent des retards[3][5].

Le tournage commence le 4 juin 1979, mais il est brièvement interrompu dans l'attente de l'arrivée de Yorke[6]. Les premières scènes tournées sont celles qui concernent l'équipe de reporters. Des caméras de 16mm portées à l'épaule sont utilisées, dans un style de cinéma vérité, afin de renforcer l'impression de véritable documentaire. Cette partie du film terminée, Kerman est arrivé pour tourner ses scènes dans la forêt vierge, puis toute la production s'est rendue à New-York pour filmer les scènes d'extérieur se déroulant dans cette ville. Les scènes d'intérieur ont été réalisées en studio à Rome[7][8]


[modifier] Distribution

  • Robert Kerman : Le professeur Harold Monroe
  • Carl Gabriel Yorke : Alan Yates (reporter)
  • Francesca Ciardi : Faye Daniels (reporter et petite amie d'Alan)
  • Perry Pirkanen : Jack Anders : (reporter et cameraman)
  • Luca Barbareschi : Mark Tomaso : (reporter et assistant cameraman)
  • Salvatore Basile : Chaco Losojos
  • Ricardo Fuentes : Felipe Ocanya (guide)
  • Luigina Rocchi : le chef Yacumo ; le chef Yanomamo

[modifier] Scènes célèbres

Parmi les scènes les plus marquantes :

  • la scène de la tortue : une tortue de rivière est capturée, décapitée puis décortiquée, avant d'être cuite puis mangée ;
  • le piquet : une femme est empalée sur un pieu vertical ; Ruggero Deodato se vit contraint à prouver devant une cour de justice que l'actrice était encore en vie ;
  • les scènes de viol, où rien n'est caché dans la version non-censurée ;
  • la scène où le bébé est arraché du ventre de sa mère ;
  • l'émasculation de Jack ;
  • la scène de la rivière : les journalistes filment un homme souffrant et se refusent à aider.

Dans le film, la sensation de malaise est entretenue, par la forme documentaire de la seconde partie. L'effet de la caméra renforce le réalisme des mises à mort et nombreuses tueries.

[modifier] Controverse

Le film provoqua un grand scandale à sa sortie. En Italie, le réalisateur Ruggero Deodato eut des ennuis avec la censure. Une rumeur circulait, faisant croire que les acteurs avaient vraiment été mangés vivants durant le tournage. Le réalisateur décida de passer à la télé avec eux pour montrer qu'ils n'avaient pas été tués.

Le film contient des images crues (simulacre d'une découpe de carcasse humaine, castration, amputation) ou encore de pornographie (viol d'une indigène). Par contre, des animaux ont effectivement été tués durant le tournage. Interrogé à ce sujet, le réalisateur répondit simplement que « les quotas de chasse avaient été respectés ». Ce dernier point entraîna pourtant sa censure en Italie.

Le film a été censuré en Allemagne de l'Ouest, en Australie, en Finlande, en Irlande, et en Norvège. Il a également été classé X, interdit aux moins de 16 ou 18 ans dans de nombreux pays. Interdit aux moins de 16 ans en France pour sa version censurée lors de sa sortie en salles à l'époque et récemment interdit aux moins de 18 ans pour sa version intégrale et inédite en France.

[modifier] La sortie du film

Avec la sortie du film sur les écrans[9], les critiques ne se font pas attendre, de nombreuses personnes ayant cru que les acteurs s'étaient réellement fait manger, le réalisateur est amené devant les tribunaux. Les problèmes s'enchaînent[9], le réalisateur est arrêté et est obligé de prouver que les bandes vidéo sont fausses, que les acteurs sont toujours en vie et que l'actrice dans la scène de l'empalement est toujours en vie. Le réalisateur parviendra à prouver tout cela, mais son film sera interdit dans plus de 60 pays. De nombreuses personnes se sont interrogées sur les raisons qui avaient pu motiver la réalisateur à réaliser un film aussi violent[10]. D'après le réalisateur, il voulait réaliser un film parlant de la déontologie du journalisme moderne. Le réalisateur posera d'ailleurs cette question dans ce film, mais en voulant dénoncer la violence et les médias, le réalisateur réalise un film très violent, qui, pour ses détracteurs, n'arrive pas à se justifier.

[modifier] Notes et références

  1. Goodall, Mark (2006). Sweet and Savage: The World Through the Shockumentary Film Lens. London, UK: Headpress. ISBN 1-900486-49-0. 
  2. Deodato, Ruggero (interviewee). (2003). In the Jungle: The Making of Cannibal Holocaust [Documentary]. Italy: Alan Young Pictures.
  3. ab Gelend, Antonio (interviewee). (2003). In the Jungle: The Making of Cannibal Holocaust [Documentary]. Italy: Alan Young Pictures.
  4. Interview de Carl Gabriel Yorke par Sage Stallone. .Cannibal Holocaust DVD Extras. Palo Alto, California. 2005-05-12.
  5. D'Offizi, Sergio (interviewee). (2003). In the Jungle: The Making of Cannibal Holocaust [Documentary]. Italy: Alan Young Pictures.
  6. http://www.imdb.com/title/tt0078935/business | title=Business Data for Cannibal Holocaust | publisher=Internet Movie Database | accessdate=2006-11-18}}
  7. Modèle:Cite interview
  8. Modèle:Cite interview
  9. ab « Les réactions et le passage en justice »
  10. « Les motivations du réalisateur »

[modifier] Anecdotes

  • En 1961, Michael Rockefeller disparaissait dans la jungle en Nouvelle-Guinée, peut-être capturé par des guerriers cannibales.
  • Il existe un peuple cannibale en Amazonie, les Tupinamba, qui pratiquerait le cannibalisme rituel.
  • Les cannibales filmés sont de véritables indigènes de la forêt amazonienne.
  • Deodato déclara avoir décidé de tourner ce film après avoir vu son fils confronté à la violence des médias télévisés, souhaitant montrer à quel point les journalistes se servent de la violence pour obtenir du sensationnalisme.
  • Cannibal Holocaust est le film le plus censuré de l'histoire du cinéma. Il aurait été interdit dans plus de soixante pays, sortant la plupart du temps dans des versions lourdement censurées.
  • Avant de partir pour l'Amazonie, Gabriel Yorke n'avait aucune idée du script. Lorsqu'il tourna la première scène (celle de l'amputation), il ne savait pas s'il s'était alors embarqué dans une production hollywoodienne ou alors un snuff movie.
  • La scène où un singe se fait trancher la tête a été tournée deux fois. Deux singes ont par conséquent été sacrifiés.
  • Deodato déclara regretter avoir tourné ce film, notamment en raison des animaux sacrifiés, pourtant, une suite est prévue pour 2009 : Cannibal Holocaust 2, qu'il dirigera en personne.
  • Le film aurait rapporté 200 millions de dollars hors inflation.
  • L'acteur principal, Robert Kerman, n'est autre que Richard Bolla, acteur pornographique apparu dans plus de 100 films.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes


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