Chandernagor
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Chandernagor (en Bengalî চন্দননগর) est une ville du Bengale occidental située sur les rives du Gange, à une trentaine de kilomètres de Calcutta. Le nom actuel de Chandernagor est Chandannagar. C'est l'un des anciens Établissements français de l'Inde. La ville comptait 150 000 habitants au recensement de 2001.
On donne deux étymologies à Chandernagor, le faisant venir de chandra, « lune », car la ville se trouve sur une courbe du Gange ou de chandan, « santal », car on en faisait le commerce dans la région, et nagar, « ville ». Elle a été aussi appelée Farasdanga, nom provenant du nom français.
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[modifier] Histoire
La ville ne semble pas avoir existé avant l'arrivée des Français, mais comme Calcutta, trouve son origine dans trois villages du bord du Gange, Borokishanpur, Khalisani et Gondalpara. La première référence y est faite dans une lettre datée du 21 novembre 1696, signée François Martin, Deslandes et le marchand Pellé, adressée au directeur de la Compagnie française des Indes orientales (CFIO).
En 1674, la CFIO envoie le gentilhomme Duplessis pour acheter un terrain — 20 arpents pour 401 roupies, les comptes ronds portent malheur en Inde — sur la Hûghlî un bras du Gange. Il négocie avec Ibrahim Khan, le nabab du Bengale et construit un bâtiment, au nord de la ville actuelle. Mais bientôt, les Hollandais, installés à peu de distance, obtiennent, au moyen de cadeaux, les bonnes grâces du nabab et les Français abandonnent la zone, en 1677, pour manque de profit.
Le deuxième contact a lieu en 1684, lorsque un vaisseau chargé de marchandises parti de Pondichéry à destination de l'île de Joncelang - aujourd'hui l'île de Phuket en Thaïlande - est pris dans une tempête, se déroute et atteint la Hûghlî. Le marchand Bertrand qui était sur le bateau rentre à Pondichéry en 1685 et se voit confier la mission de retourner au Bengale. Il atteint Balassor, parcourt le pays et rend un rapport à la CFIO extrêmement favorable au commerce dans le Bengale.
Le 30 août 1688, François Martin, le gouverneur de Pondichéry, missionne son gendre André Bourreau-Deslandes, sur ordre de la CFIO, pour fonder des comptoirs au Bengale. Le nabab vient d'accorder à la France le droit de faire commerce au Bengale, au Bihar et en Orissa contre le paiement de 40 001 roupies, sans frais annexes. La ville sera entourée d'un mur de clôture et d'un fossé, conçus par l'architecte et jésuite Duchatz.
De 1694 à 1699, François Martin séjourne dans la ville lors de prise de Pondichéry par les Hollandais en 1693, elle sera restituée en 1697 par le traité de Ryswick, mais le conflit met à mal le commerce français au Bengale car les Hollandais bloquent l'embouchure du Gange.
Un firman de l'empereur Aurangzeb confirme, en 1698, le droit de la CFIO à commercer au Bengale. Elle compte, en 1703, 29 employés à Chandernagor. À cette époque, Pondichéry est le principal centre administratif et Chandernagor le principal centre commercial et rapportera jusqu'à un million de roupies par an. La moitié du budget dévolu à l'Inde par la France est investi dans le développement de la ville et la présence des autres puissances européennes se faisant plus manifeste, on y construit le Fort d'Orléans en 1696-97.
Lorsque le 16 août 1731, Joseph François Dupleix s'installe à Pondichéry, il devient par la même occasion l'administrateur en chef de Chandernagor. Sous son administration, le réseau routier est amélioré, des hôtels particuliers sont construits. Mais la ville chute avec sa disparition et ne survit plus que par le travail des marchands locaux. Le plus fameux d'entre eux est Indranarayan Chowdhury. Appointé comme courtier de la CFIO en 1730, deux ans plus tard, il loue le territoire du comptoir pour 12 000 roupies par an. En 1735, il reçoit une médaille de Louis XV.
Le colonel Robert Clive de la Compagnie anglaise des Indes orientales et l'amiral Watson de l'armée britannique prennent Chandernagor le 23 mars 1757.
En 1790, à Chandernagor, le commandant Montigny est arrêté. Lord Cornwallis doit le libérer et ils se réfugient à Calcutta. Benoît Mottet de La Fontaine au nom de l'Assemblée coloniale de Pondichéry vient remplacer Montigny, comme gouverneur de Chandernagor. Un certain Canaples fait la même demande au nom de l'Assemblée coloniale de l'Île de France : « Il est déclaré traître à la patrie[1] ».
Le sort de l'Inde française est joué. Les Français récupèreront la ville par traité, la perdront à nouveau en 1794, pour finalement la gouverner de 1816 à 1950, année où elle est intégrée à l'Union indienne, la population locale ayant voté à 97% son rattachement.
Avant de s'installer à Pondichéry, Aurobindo Ghose se réfugia à Chandernagor.
[modifier] Patrimoine
- le Chandannagar Museum and Institute qui conserve des souvenirs de la présence française
- l'église de Chandannagar et les ruines de l'église Saint-Louis
[modifier] Notes et références de l'article
- ↑ Histoire maritime de France contenant l'histoire des provinces et villes maritimes, des combats ..., Léon Guérin, p. 264