Chartreuse de La Valsainte

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Chartreuse de la Valsainte (2007, état après les travaux)
Chartreuse de la Valsainte (2007, état après les travaux)

En latin "Vallis sanctorum omnium", puis "Vallis Sancta", La Valsainte est l'unique maison suisse de l'ordre Chartreux encore vivante. Située sur le territoire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, La Valsainte a été fondée en 1295 par Girard I, seigneur de Corbières sur le territoire de l'actuel canton de Fribourg (district de la Gruyère, commune de Cerniat).

Au Moyen-Âge, le couvent jouissait des droits seigneuriaux de haute et basse justice sur tout le val de Charmey. En 1381 elle fut détruite par un incendie.

Elle fut supprimée en 1778 par le gouvernement patricien fribourgeois qui voulait en utiliser les revenus fonciers pour entretenir l'évêque de Lausanne dont il avait la charge. Sous la Révolution française, la Valsainte abrita des Trappistes, puis des Rédemptoristes. Au XXe siècle, elle abrita des religieux français qui exercèrent un grand rayonnement sur la culture religieuse suisse et française.

En 1863, les intérêts politiques locaux facilitèrent le retour des moines et le couvent, ruiné, fut restauré et rebâti. Les anciens religieux de la chartreuse voisine de la Part-Dieu, elle-même supprimée en 1848, constituèrent le noyau de la communauté restaurée. Les bâtiments actuels datent pour l'essentiel du XVIIIe siècle (corps de bâtiment principal) et de la fin du XIXe siècle (cellules des moines, bâtiment des convers, chapelle et hôtellerie extérieure). Dans l'église, les modernisations entreprises en 1970 permirent la restauration d'une belle voûte de tuf de la région, datant du XIVe siècle. C'est le vestige le plus ancien du monastère.

[modifier] La Valsainte au XXe siècle

Dans la dernière décennie du XIXe siècle, puis au début du XXe siècle, on bâtit à la hâte deux nouvelles rangées de cellules pour accueillir les chartreux expulsés de France par les lois anticléricales. La maison abrita même une fois le chapitre général de l'ordre. Au cours du XXe siècle, elle bénéficia des vocations qui ne pouvait être accueillies en France et de plusieurs vocations d'origine suisse. La chartreuse devint un foyer spirituel important de la vie catholique suisse et française.

Deux prieurs contribuèrent largement au rayonnement de la maison.

  • Dans les années 1920, Dom Florent Miège, religieux français, père spirituel de Raïssa Maritain et conseiller de son époux le philosophe Jacques Maritain. Mais la communauté, étrangère en majorité, était mal intégrée dans la population locale.
  • De 1934 à 1981, Dom Nicolas Barras, enfant du pays, contribua grandement par ses qualités humaines à attirer au monastère la sympathie de ceux qui le fréquentaient et à favoriser les bonnes relations avec le voisinage, notamment avec les paysans et tenanciers d'alpages, locataires du monastère. Doué de sens pratique, il veilla à l'entretien et à la modernisation des bâtiments et joua un rôle important, quoique de second plan, dans la vie de son ordre durant près de 50 ans. Intraitable sur les questions de disciplines, il sut néanmoins accompagner une certaine évolution des observances de son ordre, notamment dans le domaine de l'hygiène de vie (installation de l'électricité et du chauffage central dans les parties communes, adaptation du régime alimentaire). Toutefois ce dynamisme ouvert vieillit avec lui et s'épuisa dans les fatigues d'un trop long priorat. Doué d'un certain bon sens, il savait reconnaître la valeur des hommes, du moins dans le domaine administratif et pratique ; l'insuffisance de la formation intellectuelle dispensée en chartreuse l'a laissé plus démuni dans les domaines théologiques et historiques, comme il le déplorait lui-même à la fin de sa vie.

Des moines de La Valsainte comptent parmi les auteurs cartusiens les plus célèbres du XXe siècle, tel Dom Augustin Guillerand (Silence cartusien) et Dom Jean-Baptiste Porion (Amour et Silence).

Les dernières décennies du XXe siècle et le début du siècle suivant furent pour la maison une période de crise humaine et matérielle, préparée par la raréfaction des vocations qui se faisait sentir depuis les années 70.

À la suite de l'effondrement d'un mur de clôture et de fissures importantes dans la rangée de cellules inférieures, on dut se rendre à l'évidence : Les bâtiments construits entre 1890 et 1902 avaient été élevés sur un terrain rapporté insuffisamment stabilisé et devaient être démolis. Il s'agit d'une aile de la maison, appelée cloître du noviciat parce qu'elle abritait les cellules des religieux non profès solennels, ainsi qu'un petit ensemble appelé 'Noviciat' situé près de la route d'accès, comprenant la cellule du maître des novices, flanquée d'une chapelle et d'une petite bibliothèque à l'usage des novices. Ce 'noviciat' avait été restructuré dans les années 60 par le Père Maître des novices de l'époque, Dom Claude Besson. Transformant la cellule originale du Maître des novices en bibliothèque, il installa le cubiculum et l'Ave Maria (voir article Chartreux : architecture) dans la partie sud de la chapelle pour lui faire bénéficier d'une orientation différente (fenêtre vers le sud au lieu d'être orientée vers l'ouest comme toutes celles de la rangée). Le mur nord de la chapelle fut recouvert de galets du Javroz (torrent voisin coulant au fond de la vallée); l'autel en T fut réédifié contre le mur dans le même matériau, surmonté d'un beau crucifix de bois. Le sol et les autres parois furent recouverts d'un plancher ciré et habillé des meubles usuels menuisés sur place. A l'époque, le groupe du noviciat était encore nombreux, et la chapelle servait de salle de chapitre pour l'unique conférence hebdomadaire du Maître des novices et la célébration des coulpes des novices. Le Maître des novices cessa d'habiter le 'Noviciat' à la fin des années quatre-vingt, mais la bibliothèque et la chapelle continuèrent d'être utilisées pratiquement jusqu'à la destruction. De cet ensemble, il ne reste aujourd'hui plus que le souvenir.

La Valsainte est la dernière Chartreuse vivante de Suisse. Elle comprend aujourd'hui un peu moins de vingt moines, pour la majorité profès de la maison (12 Pères et 8 Frères).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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