Charybde et Scylla

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Charybde et Scylla sont deux monstres marins de la mythologie grecque, dont la légende est à l'origine de l'expression "voguer de Charybde en Scylla", qui signifie "éviter un péril pour tomber sur un autre". Plus précisément Charybde symbolise le « tout ou rien », la mort pour tous ou la vie pour tous, selon un jeu de probabilité. Et Scylla incarne la mort certaine pour une partie de l'équipage, mais la vie pour les autres. Il s'agit d'un choix entre le sacrifice calculé ou l'avenir aléatoire de la vie de tous.

Sommaire

[modifier] Mythologie grecque

D'après la mythologie grecque, Charybde était la fille de Poséidon et de Gaïa. Elle était perpétuellement affamée. Lorsqu'elle dévora le bétail d'Héraclès, Zeus la punit en l'envoyant au fond d'un détroit. Elle se mit à avaler la mer et les bateaux trois fois par jour.

Or, non loin de là vivait Scylla. À l'origine, Scylla était une nymphe dont Glaucus était follement amoureux. Celui-ci alla demander à la magicienne Circé un philtre d'amour, mais celle ci était folle amoureuse de Glaucus et jalouse de Scylla, et profita de l'occasion pour la changer en un monstre terrifiant, ayant douze moignons pour pieds et six têtes emmanchées de longs cous.

Ainsi, un marin qui réussissait à échapper à l'un des monstres risquait fort de tomber dans la gueule de l'autre. Charybde et Scylla symbolisent respectivement les marées et les récifs du détroit.

[modifier] Localisation du détroit

La légende, exprimée à l'origine dans l'Odyssée d'Homère, ne permet pas de définir avec précision de quel détroit il s'agit.On la retrouve aussi dans l'Enéide de Virgile aux le passage aux enfers. Dans l'Odyssée, Ulysse est appelé à franchir un détroit que certains ont identifié aujourd'hui comme celui de Messine, d'autres comme étant le Bosphore au moment de sa formation, il y a douze mille ans, telle que relaté dans les récits de "Jason et les Argonautes", "L'épopée de Gilgamesh" ainsi que dans le Mahabharata.

Deux terribles dangers menaçaient les marins : un tourbillon et un récif, qui ont été personnifiés sous les traits des deux monstres.

Une des dernières théories liée au Mythe de l'Atlantide, dite pont-euxine, place les deux créatures dans le détroit du Bosphore, portant alors les noms Sanskrits de Kâlî et Shiva sur les tablettes cimmérienes retrouvées en 1972 à Ploiesti, en Roumanie.

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[modifier] Origine de locutions adverbiales

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Quand Jason revint de Colchide et quand Enée fit route vers sa future patrie, Charybde et Scylla étaient ensemble un remous et un îlot rocheux qui étaient situés l'un en face de l'autre au nord d’un détroit, donné comme celui de Messine. Ces deux héros si l'on en croit les récits les plus connus, ont pu éviter ces deux périls. Il est vrai qu'ils étaient alors l'un et l'autre favorisés par des dieux bienveillants.

C'est Homère qui, dans l'Odyssée, a repris et embelli la légende de Charybde et de Scylla. Au cours de ses aventures, Ulysse fut mis en présence de deux îlots abrupts qui en ce temps-là abritaient chacun un monstre éponyme vivant dans ses parages. Le premier monstre, trois fois par jour, aspirait assez d'eau de mer pour créer un tourbillon qui engouffrait les navires imprudents et qui en recrachait plus tard les débris dans un geyser. La seconde créature habitait à mi-hauteur d'une falaise et était armée de trois rangées de dents dans chacune de ses douze bouches de chacune de ses six têtes, lesquelles bénéficiaient de cous longs de douze pieds leur permettant d'atteindre plus facilement leurs proies à travers les ponts et les haubans des navires aventureux. Le héros grec y perdit six hommes d'équipage. C'est ce que tente d’illustrer le film de Chondalowski, « L'Odyssée » sorti en 1999, qui s'efforce de suivre assez fidèlement le récit homérique mais n'évite pas malheureusement pour cet épisode l'écueil de la magie hollywoodienne en faisant succéder sans transition au passage du défilé mortel de Scylla une chute surprise du bateau dans le gouffre de Charybde. Selon cet enchaînement des faits, il nous faudrait donc dire: « tomber de Scylla en Charybde »

Selon l'aède aveugle, Ulysse eut d'abord à peser une alternative: ou passer par Charybde ou passer par Scylla. Comme il n'avait pu trouver une idée de parade à un maelstrom, il préféra affronter un être plus palpable. L'épopée tendrait donc à discréditer la précédente expression pour homologuer « choisir entre Charybde et Scylla ».

La formule connue « tomber de Charybde en Scylla » semble avoir été ancrée dans la langue par La Fontaine avec sa fable « La Vieille et les deux servantes » où la mise en place de l'expression tient peut-être davantage de l'harmonie du vers. Il avait été pourtant devancé par Gaultier de Châtillon dans son roman latin de l'Alexandréide, avec une phrase plus fidèle: « ...incidis in Scyllam cupiens vitare Charybdin... » (tombant sur Scylla en voulant éviter Charybde)

D'un autre côté, l'expression accueillie par tous les dictionnaires se trouve inversée et n'être que partiellement justifiée. En effet, plus tard, à la suite de vents contraires suscités par Zeus courroucé et vengeur - il avait déjà foudroyé tous les compagnons du navigateur qui venaient d’exterminer les troupeaux d'Hélios - le navire d'Ulysse fut bel et bien entraîné vers Charybde sans sauvegarde possible et sans autre issue. Ulysse survécut au désastre en s'accrochant de justesse à un figuier qui avait crû en surplomb au-dessus de la paroi. Il dut ensuite surnager, agrippé à un morceau de mât que la formidable expiration du phénomène marin avait fini par rejeter. Son naufrage et la perte de la totalité de ses compagnons mit un terme à son périple maritime.

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[modifier] sources

[modifier] Voir aussi


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