Chute Montmorency
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La chute Montmorency est située à l'embouchure de la rivière Montmorency, où elle se déverse par le rivage en falaise dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis de l'extrémité ouest de l'Île d'Orléans. Elle est administrativement partagée entre la ville de Québec et la municipalité de Boischatel. La chute, d'une hauteur de 83 mètres, est la plus haute de la province du Québec et plus haute de trente mètres que les fameuses chutes Niagara. La profondeur du bassin au pied de la chute est de dix-sept mètres.
La chute est située à l'intérieur du Parc de la Chute-Montmorency, centre touristique géré par la SÉPAQ. Des escaliers permettent aux nombreux touristes de l'observer sous différents angles. Un pont suspendu offrant un point de vue spectaculaire relie les deux côtés du parc. Il y a également un téléphérique qui transporte les visiteurs entre la base et le sommet de la chute. Pendant l'été, le parc accueille une compétition internationale de feux d'artifices, Les grands Feux Loto-Québec. L'hiver, les vapeurs d'eau se solidifient en périphérie de la chute en une importante masse de glace (le pain de sucre) qui devient alors un site populaire d'escalade sur glace.
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[modifier] Histoire
La chute a été nommée par Samuel Champlain en l'honneur de l’amiral Charles de Montmorency, duc de Damville, à qui il a dédié le rapport de son expédition de 1603 lors de son premier voyage. Les restes des fortifications de terre construites par le Général Wolfe sont situés dans la partie orientale du parc. Ces fortifications ont été construites en 1759. Les atterrissages au-dessous de la ville de Québec ont été repoussés par le Général Montcalm à la chute Montmorency. Finalement un assaut victorieux a été lancé quand Wolfe a fait une attaque-surprise en escaladant les falaises sous les Plaines d'Abraham, durant la bataille des Plaines d'Abraham.
[modifier] Trois chutes
Dans ses 1300 pièges du français parlé et écrit, Camil Chouinard explique que « La Commission de toponymie du Québec ne connaît que LA CHUTE MONTMORENCY, et, en fait, il n'y en a qu'une. » Cette idée fausse a été reprise par Yvon Delisle, dans son Mieux dire : Mieux écrire le second fondant manifestement sa critique sur le livre du premier. Si la population de Québec a senti le besoin d'utiliser l'expression chute Montmorency au pluriel, il y a bien une raison. Il y a bien plusieurs chutes à cet endroit, trois exactement. Ce sont les deux plus petites qu'on ne montre jamais en image. Il y a le Voile de la Mariée, nom bien connu des habitants du secteur Montmorency qui figure d'ailleurs sur un panneau d'indication, mais qui n'est pas reconnu par la Commission de toponymie du Québec, une toute petite chute qui ne semble pas avoir de nom et, finalement, la chute Montmorency, qu'on appelle plus rarement Grand Sault. Ces deux petites chutes ne sont pas bien connues comparativement à la grande notamment parce qu'une voie ferrée les rend difficiles d'accès. Le nom Grand Sault est d'ailleurs bien utile. Pour bien comprendre l'ambiguïté qu'il permet d'éviter à certaines occasions, on n'a qu'à imaginer une phrase du type : « Des trois chutes Montmorency, celle que je préfère est la chute Montmorency. » Si les deux autres chutes sont méconnues, c'est que le Parc de la chute n'est aménagé qu'en fonction du Grand Sault. En effet, une voie ferrée passe directement devant le Voile de la Mariée et la petite chute qui ne semble pas avoir de nom. Ces chutes sont peut-être artificielles, ce qui n'empêche pas leur existence et le fait qu'un panneau d'indication désigne l'une d'entre elles par l'appellation Voile de la Mariée.
[modifier] Le Voile de la Mariée et la légende de la Dame blanche
Plus d'articles sur ce sujet à la page d'homonymie Dame blanche.
- Légende
L’histoire de la Dame blanche de la chute Montmorency est une légende. Celle-ci ce déroule durant l’époque de la Nouvelle-France, en1759, à la frontière de Boischâtel et de Beauport, à quelques kilomètres de la ville de Québec. Mathilde et Louis, deux amoureux, se fréquentaient souvent au haut de la chute Montmorency. Ils s’aimaient tellement que Louis demanda la main de Mathilde. Le père de la jeune fille connaissait déjà très bien Louis et accepta avec sont plus grand bonheur. Le mariage devait avoir lieux en juillet et Mathilde avait choisi la plus belle des robes. Malheureusement, à cette époque, la guerre faisait rage en Amérique, et quelques jours avant la fameuse date, les Anglais débarquèrent et essayèrent de prendre la chute et ses environs. Louis, s’étant engager dans la milice, parti pour la bataille. Après des heures acharnées de combats, l’armée et la milice française finirent par contenir les avancés anglaises et se firent aider par la mauvaise température. La pluie mis fin au combat. Sachant la bonne nouvelle, Mathilde se dirigea vers le champ de bataille, sourire au lèvre. Mais rendu sur place, elle découvrit le corps livide de son amant. Pris d’une tristesse plus grosse que son cœur ne pouvait le prendre, elle décida de se rendre à sa ferme, enfila sa magnifique robe et se jeta dans le vide de la chute.
Encore aujourd’hui, les habitants des environs et de l’île d’Orléans voient, principalement en été et en automne, une forme blanchâtre courir sur ce qui était le champ de bataille pour finalement tomber dans la chute.
- Le voile de la Mariée
Le nom Voile de la Mariée doit être très ancien, car il est intimement lié à la légende de la Dame blanche, qui devait précisément se marier avant son suicide. En vérité, le nom Voile de la Mariée n'est pas rare et les légendes de dames blanches lui sont souvent rattachées, peut-être même toujours. La Commission de toponymie répertorie deux endroits dont c'est le nom au Québec : le Belvédère du Voile-de-la-Mariée, en Gaspésie, et le Voile de la Mariée, une chute dans la région de Lanaudière. L'île de la Réunion, la Corse, la Provence, le Mali et la Norvège ont une cascade du Voile de la Mariée, quoique dans le cas de la Norvège, il s'agirait vraisemblablement de la traduction française d'un nom officiel norvégien. Ce qui est vrai du Voile de la Mariée l'est aussi du Grand Sault : ce nom n'est pas unique. Il se trouve aussi au Nouveau-Brunswick. C'est le nom d'une chute qui est devenu, plus tard, un nom de ville. Selon ce qu'on raconte, une jeune Amérindienne y serait tombée en tâchant de sauver sa tribu. Certaines circonstances de cette histoire (ou légende?) rappellent celle de la Dame blanche. Grand Sault est aussi le nom d'une chute en Gaspésie. Il est possible qu'une ambiguïté entre « sault », qui a déjà désigné des rapides et « saut » au sens d'action de sauter, soit en partie à l'origine de ces légendes.
- Origine
Les légendes de Dame blanche ne sont pas particulières au Parc de la chute Montmorency, ni au Québec d'ailleurs. En fait, ces fées sont très connues en France. Elles ont pour origine la mythologie celtique, qui a imprégné l'Europe en entier (la chasse-galerie est aussi d'origine celtique). La francophonie n'a donc pas le privilège de connaître les dames blanches. Les Anglophones les connaissent très bien, mieux encore que les Québécois. S'ils les connaissent si bien, c'est qu'ils possèdent l'expression : « to wail like a banshee » (littéralement : « crier comme une dame blanche ») qui signifie « crier à tue-tête », car dans la mythologie irlandaise(banshee est d'origine irlandaise), ces dames blanches préviennent les familles importantes d'une mort imminente par des cris.Il faut quand même faire différence entre les deux. Pour cela voyez: banshee et Dame blanche (légende).
Elles pourraient d'ailleurs être de proches parentes de la fée Mélusine, qui elle-même poussait des cris caractéristiques : « Cris de Mélusine. Cris violents » (Littré, 1876) annonciateurs de morts. Quant aux germanophones et aux hispanophones, ils utilisent respectivement les termes : Weiße Frau et la Llorona. La traduction officielle qu'utilise le Parc de la chute Montmorency pour Dame blanche (White Lady) paraît donc un peu maladroite.
[modifier] La chute dans la littérature
La chute Montmorency apparaît dans la littérature. On la trouve mentionnée dans Au large de l'écueil, d'Hector Bernier, publié en 1912. On peut consulter l'oeuvre complète en ligne sur Project Gutenberg :
«Une sourde angoisse les serre à la gorge, enveloppe leur âme d'ils ne savent quelle terreur indicible. Ils sont presque pétrifiés, tous trois, Jeanne, Marguerite et Jules, devant la Chute Montmorency géante, et leurs mains convulsives se cramponnent au garde-fou qui les sépare de l'abîme. La clameur des eaux, s'écrasant dans le vide et rugissant sur les rocs, fait trembler la gorge de la montagne, et, la vaste plainte aux gémissements sans nombre épouvante. L'écume, à gros bouillons immaculés, se précipite sur les rochers qu'elle gruge, galope sur les croupes arrondies, se tord dans les sillons creux, se déchire aux pointes aiguës, s'effondre en une vague colossale dans le gouffre hurlant sous terre. [...]»
[modifier] Liens externes
- Parc de la Chute-Montmorency Site officiel (SÉPAQ).
- Article Chute Montmorency sur le site de la Commission de toponymie du Québec.