Cinéma bulgare

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Le spectateur francophone a peu d’occasions de découvrir le cinéma bulgare, dont les films sont rarement projetés en France par exemple, à l’exception de quelques cycles proposés par les salles d’art et d’essai, alors que les festivals internationaux ont pourtant salué un certain nombre d’entre eux.

Sommaire

[modifier] Histoire du cinéma bulgare

[modifier] Une existence embryonnaire avant la guerre

Même si les premières projections du cinématographe Lumière ont eu lieu dès 1897, le cinéma a connu des débuts assez laborieux en Bulgarie, notamment par comparaison avec d'autres pays voisins, et l'on ne dénombre que 55 longs métrages avant la nationalisation de l'industrie cinématographique en 1948.

Il n'est pas facile d'identifier des tendances ou des mouvements avant la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup de films semblent avoir été des adaptations littéraires sommaires ou des comédies bourgeoises, telle cette pochade de Vasil Zendov, Le Bulgare est un homme galant (1915) ou encore Le Diable à Sofia en 1923. Zendov est aussi l’auteur du premier film bulgare sonore, La Révolte des esclaves (Bunt Rabov), en 1933.

De fait les Bulgares sont submergés alors par les films étrangers (surtout allemands, et, dans une moindre mesure à ce moment-là, américains, voire français).

Quelques titres de cette période :

  • 1923 : Sous le ciel d'antan de Nicola Larin ; Le Rocher des jeunes filles de Boris Grezov
  • 1931 : Tombes sans croix de Boris Grezov
  • 1936 : Le Tumulus d'Aleksandar Vazov
  • 1938 : Strahil le Voïvode (Strahil Vojvoda) de Iosip Novak

[modifier] Un cinéma très contrôlé

Le 5 avril 1948 une loi nationalise l'industrie cinématographique bulgare. Les documentaires, les films historiques et idéologiques sont alors encouragés. Cette tendance s'atténue après 1956.

Quelques titres de cette période :

  • 1950 : L'Aigle Kaline (Kaline Orelat) de Boris Borozanov
  • 1951 : Alerte (Trevoga) de Zacharie Jandov
  • 1958 : Favori n° 13 (Lubimetz N° 13) de Vladimir Yantchev ; Sur une petite île (Na Malkia Ostrov) de Rangel Valchanov
  • 1961 : Nous étions jeunes (A biahme mladi) de Binka Jeliazkova
  • 1962 : Le Tabac (Tyutyun) de Nicola Korabov (nominé pour la Palme d'or au Festival de Cannes de 1963)
  • 1964 : Le Voleur de pêches (Kradetzat Na Praskovi) de Vulo Radev
  • 1968 : Oiseaux et lévriers (Ptitzi i Khratki) de Georgi Stoianov
  • 1969 : L'Iconostase (Ikonostassat) de Christo Christov et Todor Dinov

[modifier] Diversification de la production

Les problèmes cntemporains commencent à être abordés et l'on perçoit même une certaine forme de critique sociale.

Quelques films de cette période :

  • 1972 : La Corne de la chèvre (Kozijat Rog) de Methodi Andonov
  • 1973 : Hommes sans travail d'Ivan Terziev ; Affection (Obitch) de Ludmil Staikov
  • 1974 : Le Dernier Eté (Posledno Liato) de Christo Christov
  • 1975 : Osadeni Dushi de Vulo Radev
  • 1975 : Svatbite na Yoan Asen de Vili Tzankov
  • 1977 : L'Avantage de Georgi Djulgerov ; Temps virils d'Edouard Zakhariev
  • 1978 : Panteleï de Georgi Stoianov ; Toplo
  • 1979 : Les Chaussures vernies du soldat inconnu de Rangel Valchanov ; La Barrière de Christo Christov
  • 1980 : Illusion de Ludmil Staikov ; Dami Kanyat d'Ivan Antonov

[modifier] Intermède historique et problèmes contemporains

En 1981 l'État bulgare célèbre le 1300ème anniversaire de sa fondation et commande à cette occasion une série de superproductions épiques célébrant tel ou tel épisode de l'histoire du pays. Toutefois le cinéma bulgare — influencé par les nouvelles vagues de l'Europe occidentale — se penche également sur l'évolution de la société.

Quelques films de cette période :

  • 1981 : Aune pour aune de Georgi Djulgerov ; Aszparuh de Ludmil Staikov
  • 1982 : Magie blanche d'Ivan Andonov ; Orkestar Bez Ime
  • 1983 : Hôtel central de Veselin Branev ; Gospodin za Edin Den de Nicolai Volev
  • 1984 : Opasen Char d'Ivan Andonov
  • 1987 : Retour sur terre de Rumyana Petkova
  • 1988 : Ivan et Alexandre d'Ivan Nicev ; Vchera d'Ivan Andonov ; Vreme Na Nasilie de Ludmil Staikov
  • 1989 : Moi, la comtesse (Az, grafinyata) de Peter Popzlatev
  • 1990 : Le Camp de Georgi Djulgerov

[modifier] L'après-communisme

L'effondrement du communisme en 1990, avec les bouleversements politiques qui suivent, s'ajoute aux phénomènes que l'on observe dans les autres pays occidentaux : concurrence de la télévision, fréquentation en baisse, hégémonie du cinéma américain. Tout cela ne favorise guère l'essor du cinéma bulgare.

Pourtant cette liberté nouvelle permet d’aborder des thèmes jusque là tabous et de dénoncer les excès antérieurs.

  • 1993 : Quelque chose dans l’air (Necto vav vazducha) de Peter Popzlatev
  • 1995 : L'Hirondelle noire de Georgi Djulgerov

[modifier] Aujourd’hui

  • 2001 : Opashkata Na Diavola
  • 2001 : Pismo do Amerika

Sans parler des coproductions, la production bulgare actuelle est de trois ou quatre films par an. Les plus gros succès de films nationaux en Bulgarie ont été pour l’année 2004 : Patuvane kam Yerusalim d'Ivan Nitchev, Izpepelyavane de Stanimir Trifonov et Mila ot Mars de Zornitsa Sophia.

Les meilleurs résultats de 2005 sont : Georgi i peperudite d'Andrey Paounov, Mila ot Mars de Zornitsa Sophia, Otkradnati ochi de Radoslav Spasov et Leydi Zi de Georgi Djulgerov.

[modifier] Le cinéma d'animation

En Bulgarie le cinéma d'animation apparaît avec Todor Dinov dans les années années 1950 et 60, suivi par Donio Donev et Stoian Dukov dans les années 1970.

Au Festival international du film d'animation d'Annecy de 2006, Andrey Tsevtkov remporte le prix UNICEF pour son court métrage Cherno na byalo (Black on White), une protestation contre une société qui rejette les différences.

[modifier] Acteurs et actrices

Stoyan Bachvarov - Rusi Chanev - Georgi Cherkelov - Stefan Danailov - Itzhak Fintzi - Georgi Georgiev - Stanislav Ianevski - Georgi Kalojanchev - Velko Kanev - Apostol Karamitev - Nevena Kokanova - Todor Kolev - Marius Kurkinski - Tatyana Lolova - Georgi Mamalev - Hristo Mutafchiev - Stoyanka Mutafova - Lyubomir Neikov - Georgi Partsalev - Katya Paskaleva - Pavel Popandov - Petar Popyordanov - Krastiu Petrov Sarafov - Josif Sarchadjiev - Hristo Shopov - Naum Shopov - Petar Slabakov - Kosta Tsonev - Grigor Vachkov - Martina Vachkova - Ani Valchanova

[modifier] Festival

  • Festival international du film de Sofia
  • Festival "Regards sur le cinéma Bulgare" Paris : du 31 janvier au 5 février 2007. Cinéma le Reflet Médicis.

[modifier] Formation

  • L'École supérieure du théâtre et du cinéma (VITIS) est créée à Sofia en 1973.

[modifier] Revues de cinéma

  • Kinoiskousstvo (fondée en 1945)
  • Filmovi Novini (fondée en 1954)
  • Bulgarski Filmi (fondée en 1963)

[modifier] Bibliographie

  • (de) Maria Ratschewa et Klaus Eder, Der bulgarische Film : Geschichte und Gegenwart einer Kinematografie, Francfort, Kommunales Kino, 1977, 174 p.
  • (en) Bulgarian National Film Center, Bulgarian feature films (filmographie), Sofia, 2003, 48 p.
  • (en) Ronald Holloway, The Bulgarian Cinema, Rutherford, N.J., Fairleigh Dickinson University Press, 1986
  • (fr) Alexandre Alexandrov, 50 années de cinéma bulgare, Sofia, sans date ; "A l'est du nouveau : Bulgarie", Cinéma n° 29, p. 61.
  • (fr) Georges-Albert Astre, "Le renouveau du cinéma bulgare", Cinéma n° 269, p. 36.
  • (fr) Jean-Pierre Brossard, Aspects nouveaux du cinema bulgare, 1986.
  • (fr) Albert Cervoni, Les Ecrans de Sofia : Voyage français dans le cinéma bulgare, L'Herminier, 1976, 204 p.
  • (fr) Albert Cervoni, "Les Bulgares à Paris", Cinéma n° 176, p. 16.
  • (fr) Collectif, Liste des films bulgares, édité par l'Ambassade de Bulgarie à Bruxelles, 1968.
  • (fr) Collectif, Aspects nouveaux du cinéma bulgare, Cinédiffusion, 1983.
  • (fr) Nelly Constantinova, "Un cinéma qui reste à découvrir", Cinéma n° 156, p. 64.
  • (fr) Dino Cortelazzo, "Le cinéma bulgare a conquis le droit de vivre", L'Écran français n° 313, p. 16.
  • (fr) Gaston Haustrate, "Prélude pour une découverte qui ne fait que commencer", Cinéma n° 282, p. 120.
  • (fr) Jean-Louis Manceau, "Label Sofia sur un écran parisien", Cinéma n° 404, p. 8.
  • (fr) Jean-Louis Manceau, "Sofia dévoile ses dessous", Cinéma n° 462, p. 23.
  • (fr) Nicolas Spivev, Athanase Ioutchev et Tzanco Belev, Cinématographie bulgare (trad. de Georges Dzivgov), Sofia, Éd. du Comité de cinématographie, 1953, 56 p.
  • (fr) Yvan Stoyanovitch, "Regards sur le cinéma bulgare", Cinéma n° 209, p. 75.
  • (fr) Pierre Veronneau, Actualité du cinéma bulgare, Montréal, 1978.
  • (fr) Ivaïlo Znepolsky, "Sur le cinéma bulgare actuel", Écran n° 49, p. 15.
  • (it) Sergio Micheli, Il cinema bulgaro degli anni settanta, Rome, Bulzoni, 1979, 221 p.
  • (it) Vittorio Boarini (sous la direction de), Il nuovo cinema bulgaro : IX Mostra Internazionale Cinema Libero, Poretta Terme, Mostra Internazionale del Cinema Libero, 1978, 23 p.
  • (pt) Jose de Matos-Cruz, Semana do cinema bulgaro, Lisbonne, 1983.

[modifier] Liens externes

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