Collioure
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Collioure
Cotlliure |
|
Pays | France |
---|---|
Région | Languedoc-Roussillon |
Département | Pyrénées-Orientales |
Arrondissement | Céret |
Canton | Côte Vermeille |
Code Insee | 66053 |
Code postal | 66190 |
Maire Mandat en cours |
Michel Moly 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Côte Vermeille |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 0 m (mini) – 655 m (maxi) |
Superficie | 13,02 km² |
Population sans doubles comptes |
2 944 hab. (2007) |
Densité | 226,5 hab./km² |
Collioure (en catalan Cotlliure, en ibère Cauco Iliberis) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon. Ses habitants sont appelés les Colliourencs.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Ville touristique du Roussillon située sur la Côte Vermeille, Collioure (en catalan Cotlliure) a pour communes limitrophes : Argelès-sur-Mer, Banyuls-sur-Mer et Port-Vendres. Ancien village de pêcheurs, renommé pour ses anchois, Collioure est également prisée des artistes peintres qui se plaisent à immortaliser son château royal, ses ruelles et son église pittoresque accolée à un clocher bâti sur une ancienne tour de guet médiévale.
[modifier] Histoire
ORIGINE DU NOM
Collioure est citée pour la première fois en 673 sous la forme castrum Caucoliberi. Un texte plus tardif (IXe siècle), mais reprenant une mention du Ve siècle, donne à peu près la même forme (Caucholiberi).
Par la suite, se développent des graphies du type Cochliure, Cocliure, parfois transformées en Cobliure ou Copliure (également Coblliure, Coplliure). La graphie catalane actuelle Cotlliure avec un "t" n'a jamais été la plus fréquente. La forme française s'est développée au XIXe siècle.
D'après certains auteurs, le nom est d'origine ibère (ibéro-basque pour les uns, ibéro-ligure pour d'autres). Il serait composé de la racine kauk (= creux, baie) et de illiberi , ce dernier terme ayant aussi servi à désigner la ville d'Elne jusqu'au IVe siècle. Voir l'article correspondant.
Certes l'étymologie du mot basque actuel "golko" = "baie" , ainsi que celle des mots français "conche" (baie) et catalan "conca" = "dépression, creux sur un terrain" peuvent donner une crédibilité à cette interprétation conduisant à une logique apparente. Cependant le lecteur est supposer associer l'idée de port à l'idée de baie, et il est supposé aussi admettre que des gens qui donnaient il y a 3000 ans un nom de baie lié à un nom de ville le faisait pour une ville distante de 15 kms; est-ce que cela s'est déjà vu ailleurs, sachant qu'en l'occurence la ville d'Illiberis était par ailleurs à 4 kms de la mer ?
Une autre interprétation récente existe. Elle rend compte du "t" du nom catalan, ainsi que de l'évolution de "-liberi" vers "-lliure", comme le mt latin liber a évolué vers le catalan "lliure". Son sens peut surprendra, car elle date de la christianisation des noms de villages au 4e siècle qui fut complètement atypique, puisque les noms étaient regroupés par trois pour former des phrases. Ainsi le nom latin original de Collioure vers 340-350 était "cautione liber erit " = "par la garantie qu'il sera libre". Il était probablement compacté dès l'origine en "cautio liberit". La phrase totale contenait le nom latin du village précédent Latour-Bas-Elne ( "Adligatus" = "Un prisonnier", attesté par l'Azilago médiéval) et celui de Taxo ( "Tectus" = "couvert") . Elle évoquait une règle adoptée par les chrétiens à cette époque "Tout prisonnier doit être rassuré par la garantie du jour où il sera libre".
Cela laisse le champ libre pour que Collioure ait eu un nom avant, et on pense à celui de Pyrène. Sur ce sujet le lecteur trouvera des explications dans l'article sur Elne. Cet article exclu que Pyrène soit l'ancien nom de Collioure, mais n'exclue pas totalement que Collioure ait été la "cité à la riche destinée", si Aviénus parlait vraiment d'une cité et pas d'un territoire plus large.
AUTRES INFORMATIONS HISTORIQUES
Le site de Collioure était déjà occupé par les hommes préhistoriques, si l'on en croit les divers dolmens recensés : près du hameau du Rimbau (assez bien conservé) au col del Molló (ruiné) et sans doute au lieu-dit l'Arqueta.
Des fouilles menées dans le glacis du château ont montré que la ville existait déjà au VIe siècle av. J.-C.. Elle a joué un rôle important dans l'Antiquité, servant de port à la ville d'Elne. Son château est déjà cité en 673, preuve du rôle stratégique et commercial tenu par la cité à l'époque wisigothique.
Le château et la ville appartiendront ensuite aux comtes de Roussillon, puis aux divers rois qui se succéderont en Roussillon : rois d'Aragon de 1172 à 1276, puis rois de Majorque jusqu'en 1343, avant de revenir aux rois d'Aragon. Sous le règne des rois de Majorque, le château, entièrement renconstruit entre 1242 et 1280 au détriment d'une maison templière qui lui était accolée, devint résidence royale, la ville étant pour sa part le premier port du Roussillon. Le commerce, surtout au temps des rois d'Aragon, y était intense : on exportait notamment des draps, de l'huile et du vin, et l'on importait des épices, des tissus orientaux et d'autres produits exotiques.
La province fut occupée de 1475 à 1481 par le roi de France Louis XI, qui fit bâtir des fortifications à Collioure, rebaptisée Saint-Michel, fortifications aujourd'hui dissimulées par les constructions postérieures. Son successeur, Charles VIII, rendit le Roussillon à Ferdinand le Catholique, dont le successeur Charles Quint renforça les fortifications de la ville.
En 1643, la ville fut prise par les armées de Louis XIV, avant d'être annexée officiellement à la France en 1659 par le traité des Pyrénées. Son rôle stratégique fut redéfini par Vauban, qui voulant en faire une ville de garnison, rasa la vieille ville pour accroître le château, et construisit de nouveaux forts — Saint-Elme et le Mirador. La population, menacée de déportation à Port-Vendres, obtint de reconstruire la ville à son emplacement actuel. L'église, dotée d'un clocher aménagé dans une ancienne tour de guet de l'époque majorquine, fut consacrée au début du XVIIIe siècle.
En 1793, la ville fut occupée par les troupes espagnoles, et reprise par le général Dugommier en mai 1794.
Au XIXe siècle, on note un important essor économique lié à l'expansion de la pêche — succès des anchois de Collioure — et à la production viticole. Ce progrès s'essouffle cependant au début du XXe siècle : après un maximum de 3 846 habitants en 1857, on tombe à 2 830 habitants en 1901, soit une perte de 1 000 habitants en une cinquantaine d'années. Le développement de Port-Vendres y est sans doute pour beaucoup.
Mais, à cette époque, Collioure connaît un tournant essentiel, qui contribuera grandement à son développement touristique. C'est en effet en 1905 que Matisse vient peindre à Collioure, où, en compagnie de Derain, il crée le fauvisme. D'autres peintres suivront, notamment Albert Marquet, Juan Gris, Braque, Picasso, Dufy, Foujita et bien d'autres.
Matisse arrive à Collioure en mai 1905, quelques mois avant que le terme de « fauves » soit lancé par un critique d'art au salon d'automne. L'artiste a quitté Saint-Tropez et Paul Signac, bien décidé à en finir avec le pointillisme. Il invite le jeune André Derain à le rejoindre ; ce fut le départ d'une amitié et d'une collaboration féconde. Pour les deux peintres, l'été 1905 est un moment d'intense ouvrage et ils produisent énormément, en utilisant « les couleurs qui sortent du tube ». Tout dans le village les inspire : le port, le clocher, les toits et les coins des ruelles. Ils ont aussi produit six portraits et autoportraits.
La population s'est aujourd'hui stabilisée entre 2 500 et 2 900 habitants permanents, mais bien souvent submergés par le flot des dizaines de milliers de touristes qui visitent chaque année cette petite cité méditerranéenne.
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 2001 | Michel Moly | PS | ||
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2007 |
---|---|---|---|---|---|---|
2 398 | 2 525 | 2 516 | 2 527 | 2 726 | 2 763 | 2 944 |
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
[modifier] Lieux et monuments
L'église Notre-Dame-des-Anges et son célèbre clocher, pratiquement entourée par la mer sur ses trois cotés.
Au départ, le clocher est un ancien phare médiéval, annonçant la position du port de Collioure par des fumées le jour et par des feux la nuit. À la fin du XVIIe siècle, l'église médiévale sur les hauteurs de Collioure fut rasée sur l'ordre de Vauban. Les consuls de Collioure obtinrent tout de même de Vauban l'autorisation de construire une nouvelle église sur les récifs qui ferment la passe. Cette église s’appuie alors contre le phare. Entre-temps, Vauban ne veut plus de port à Collioure, il préfère la baie en eau profonde de Port-Vendres. Du fait, Collioure n'a plus besoin d'un phare. Il devient dès lors le clocher de l'église. Mais, ce n'est que 100 ans plus tard, vers 1809 qu'une décision municipale est prise pour le couvrir d'une coupole en s'inspirant d'un modèle originaire de Toscane.
[modifier] Fêtes
Chaque année, les fêtes de la Saint Vincent se déroulent dans les rues de Collioure, du 14 au 18 août. Historiquement, la procession sur mer du 16 août constituait l'événement majeur des fêtes. La première eut lieu le 16 août 1701, afin de célébrer l'arrivée dans la ville des reliques de Saint Vincent. Cette célébration eut alors lieu chaque année jusqu'à l'instauration de la loi de séparation de l'Église et de l'État en 1905. Depuis 2001 (à l'occasion du tricentenaire des fêtes), la procession sur mer à lieu à nouveau.
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Antonio Machado, qui y mourut.
- Les peintres Henri Matisse, André Derain et leurs amis y créèrent le fauvisme durant l'été 1905.
- Pablo Picasso, séjourna ponctuellement à Collioure de 1950 à 1952 à la Miranda.
- De 1953 à 1957, Salvador Dali participe régulièrement aux fêtes de la ville.
- Dans les années 1950, l’écrivain Patrick O'Brian (auteur du roman De l'autre côté du monde dont est inspiré le film Master and Commander) habite à Collioure avec sa femme Mary, où il cultive la vigne. Sa tombe est au cimitière du village.
- François Beaudire, baron Berge, (né à Collioure 11 mars 1779, Paris 11 mai 1832), fut un général de Napoléon 1e.
[modifier] Jumelage
[modifier] Voir aussi
[modifier] Images
[modifier] Notes et références
[modifier] Liens externes
- Ville de Collioure
- Collioure sur le site de l'Institut géographique national
- Commune de Collioure
- Port sportif