Compositrice

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En 1913, lorsque Lili Boulanger est la première femme à recevoir le Prix de Rome, la Villa Médicis n'est pas conçue pour recevoir de jeune femme : le Conservatoire National Français, embarrassé, doit alors l'installer en ville. Cette anecdote atteste de la condition féminine dans la pratique de la composition musicale, durablement marquée par des barrières sociales et éducatives, que quelques femmes parvinrent cependant, au fil de l'histoire, à surmonter au gré d'occasions et de circonstances exceptionnelles.

Sommaire

[modifier] De l'intimité à l'espace public

Si la pratique musicale dans l'espace privé était vue comme une distraction ou une lubie ajoutant du charme à la femme au foyer, une sorte d'ornement [1], la pratique publique de cet art signifiait en revanche, depuis l'Antiquité, l'assimilation à la pratique de la prostitution.

Au Moyen-Âge, la mise au ban des femmes pratiquant la musique connaissait cependant une exception notable : les moniales pouvaient en effet produire des pièces pour leur communauté [2]. Néanmoins, ces pratiques ne restent qu'une enclave au sein des institutions religieuses, les femmes étant exclues de la production musicale au sein des églises et des cathédrales (choeurs [3], composition). Cette exclusion de la place publique explique alors la méconnaissance historique des pièces musicales écrites par des femmes. Les compositions féminines de cette époque n'ont retrouvé une relative reconnaissance que par le développement des études sur la place des femmes dans les arts [4] et par l'enregistrement tout récent de ces pièces par des ensembles médiévaux.

[modifier] Trobairitz

Néanmoins, dans l'Occident des XIIe et XIIIe siècles, c'est en dehors du cadre des communautés religieuses qu'on trouve les premières compositrices de musique profane ou sacrée. Les trobairitz, poétesses du Sud de la France issues de la noblesse, appartiennent en effet à la société courtoise.

Diverses thèses tentent d'expliquer la situation particulière de ces femmes dans la pratique de la composition musicale : la composition serait devenue un accompagnement logique des talents musicaux indispensables à la vie de cour dans la France occitane[5] (chant, instruments), ou encore le pouvoir particulier que tenaient les femmes dans le sud de la France aux XII et XIIIe siècles leur aurait permis d'accéder à ces pratiques artistiques [6].

La seule composition d'une trobairitz dont la musique soit aujourd'hui connue est un canso de la comtesse Beatritz de Dia, intitulé A chantar m'er de so qu'eu no volria [7].

[modifier] Au XVIIème siècle

Francesca Caccini
Francesca Caccini

Le XVIIe siècle voit fleurir de nombreux compositeurs, dont trois femmes : Francesca Caccini, Barbara Strozzi et Isabella Leonarda.

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. « La musique deviendra peut-être pour lui <Félix Mendelssohn> son métier, alors qu'elle doit pour toi seulement demeurer un agrément, mais jamais la base de ton existence et de tes actes. » Lettre d’Abraham Mendelssohn à sa fille Fanny, 16 juillet 1820
  2. Hildegarde de Bingen en est à ce titre un exemple célèbre.
  3. L'interdiction pour les femmes de chanter dans les églises durera au moins jusqu'à la fin du XIXème siècle
  4. L'International encyclopedia of women composers d'Aaron Cohen recensait à la date de sa première publication, en 1981, environ 4900 biographies de compositrices dont les oeuvres avaient fait l'objet d'enregistrements. 6 ans plus tard, à la date de sa seconde édition (1987), il recensait environ 1300 biographies supplémentaires.
  5. Judith Tick, Women in music, 500-1500, Grove Music Online
  6. Matilda Tomaryn Bruckner, Fictions of the Female Voice:The Women Troubadours. Speculum vol. 67 (no. 4), octobre 1992 : pages 865 à 891. ISSN 0038-7134.
  7. Elizabeth Aubrey, Comtessa de Dia, Grove Music Online.

[modifier] Bibliographie

  • Aaron Cohen, International encyclopedia of women composers, 1987, New York, Books & Music, 2e édition
  • Danielle Roster, Les Femmes et la création musicale : les compositrices européennes du Moyen-Age au milieu du XXe siècle, Paris, L'Harmattan, 1998.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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