Cyrénaïsme
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Le Cyrénaïsme est une école de philosophie grecque fondée par Aristippe de Cyrène, un des « Socratiques », les disciples de Socrate. L'école est surtout associée à l'hédonisme en éthique. L'école demeura surtout dans la cité de Cyrène, en Libye, ce qui explique qu'on les appelle Cyrénaïques (ou Cyrénéens).
Ils se fondirent avec les Épicuriens.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Aristippe de Cyrène fut le fondateur de cette école. La seconde génération, d'après Diogène Laërce, fut sa fille Arété de Cyrène, Ptolémée d'Éthiopie et Antipatros de Cyrène. Puis la troisième génération comprend Aristippe le Jeune (dit aussi le Matrodidacte, car sa mère Arété l'éduqua), Théodore, surnommé d’abord l’Athée, puis le Divin, et des disciples d'Antipatros qui furent Épiménide de Cyrène, Parébate, Hégésias de Cyrène, qui conseillait le suicide, et Annicéris, qui délivra Platon.
Certains historiens pensent que c'est en fait Aristippe le Jeune qui formula la plupart des thèses attribuées traditionnellement à son aïeul, peut-être en réaction aux doctrines d'Épicure (341-270) qui fut peut-être contemporain de cette troisième génération. D'autres pensent au contraire que certains hédonistes modérés comme Annicéris ou Théodore l'Athée inspirèrent les idées d'Épicure, qui fit la synthèse de l'atomisme abdéritain et des Cyrénéens.
Il ne nous reste aucun document des Cyrénaïques et nous n'avons accès qu'à des citations indirectes.
[modifier] Doctrine
[modifier] Éthique
Selon les Cyrénaïques (ou les témoignages que nous avons sur eux), le plaisir est le souverain bien, la fin de la vie humaine.
Ils définissent ce bien suprême comme « un mouvement doux accompagné de sensation ».
Le plaisir est un mouvement doux, alors que la douleur est un mouvement rude. Cette définition s'oppose donc à la version modérée d'Épicure pour qui la fin est une ataraxie, une privation de douleur et une sorte de repos.
Ce repos serait insuffisant pour les Cyrénaïques, semblable à un sommeil, une apathie s'il n'y a pas de sensation, et non un vrai bonheur. Il est très original dans la pensée grecque de faire d'un mouvement (un mouvement doux) le but de la vie alors que le repos est d'habitude conçu comme la fin et le but de tout mouvement (par exemple chez Aristote).
La fin est ce qui est recherché pour soi-même, ce qui a ce que la morale appelle une valeur intrinsèque. La vraie fin est donc le plaisir et c'est toujours un bien.
On ne peut ressentir le plaisir d'autrui et son plaisir personnel seul est un bien. C'est donc un hédonisme et un égoïsme (voir aussi Hégésias pour une forme extrême de cette critique de l'amitié).
Ils admettent une distinction entre plaisirs du corps et plaisirs de l'âme mais insistent que les premiers sont les plus importants (même si certains textes semblent dire qu'ils sont tous égaux).
Ils vont jusqu'à dire que la fin de la vie est le plaisir et non pas le bonheur (alors que l'eudémonisme est une constante de la plupart des éthiques grecques chez Aristote ou les Epicuriens). Pour eux, un bonheur n'est rien d'autre qu'une somme de plaisirs particuliers et on ne peut donc pas mettre un bonheur futur au-dessus d'un plaisir actuel.
[modifier] Canonique
Leur sensualisme et leur relativisme (inspiré d'arguments de Protagoras) ont influencé le Scepticisme et sont parfois cités dans les textes pyrrhoniens.
[modifier] Sources
- Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] [lire en ligne] (II, « Vie d'Aristippe ») ;
- Sextus Empiricus, Contre les Professeurs (VII, 190-200) ;
- Plutarque, Contre Colotes (1120c-1121e).
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