Danse bretonne

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Ce que l'on appelle aujourd'hui "danse bretonne" est constitué de l'ancienne danse traditionnelle pratiquée par les milieux paysans de Bretagne jusque dans l'entre-deux-guerres.

La grande majorité des danses, surtout les plus anciennes, sont des danses de groupe, en rond ou en cortège.

Cependant des danses-jeux existent ou ont été importées : galop nantais, jilgodenn, an-dro retourné, ...

Sommaire

[modifier] Contexte et prétextes

Dans la société paysanne du XIXe siècle, les grandes occasions de danse étaient principalement les noces, qui pouvaient parfois réunir 2 à 300 personnes (parfois jusqu'à 1 000 personnes) : gavottes d'honneurs, etc. Outre ces réjouissances, seuls les dimanches pouvaient donner lieu à des danses, particulièrement lorsqu'il y avait des pardons, qui étaient toujours accompagnés de fêtes profanes.

Travail et loisirs étaient intimement liés. On chantait et on dansait entre voisins pour se délasser après les travaux agricoles et les corvées. Aussi les paysans se donnèrent-ils des prétextes pour danser :

  • battre sur l'aire à battre
  • durcir le sol de terre battue d'une maison neuve
  • réparer un sol de terre battue
  • les corvées
  • les fêtes les soirs de travaux agricoles
  • les noces

Si l'on excepte les noces, les autres occasions n'étaient que des prétextes ; il est évident qu'afin de tasser et durcir un sol meuble, danser n'est pas la manière la plus efficace d'y arriver[réf. nécessaire].

Aujourd'hui, les danses bretonnes se pratiquent dans les bals folk en France et ailleurs, dans les festoù-noz et les festoù-deiz, dans les cercles celtiques où elles représentent la principale activité, ainsi que dans une moindre mesure lors les mariages. Elles restent une distraction populaire.

[modifier] Accompagnement

Traditionnellement, les danses bretonnes étaient accompagnées soit par un couple de sonneurs (biniou-bombarde ou une combinaison entre biniou, bombarde, accordéon et vielle à roue) soit par un ou plusieurs chanteurs. La clarinette et le violon ont eux aussi une place importante dans l'histoire de la musique bretonne même si leur arrivée est plus tardive.

Dans certains terroirs, les deux types d'accompagnement (chanté et musical) se rencontraient, notamment en Haute-Bretagne et dans le Pays vannetais.

Aujourd'hui, de nouveaux instruments de musique ont intégré les groupes de fest-noz, du plus traditionnel au plus moderne : percussions africaines, guitares du monde entier, violon aux accents de l'est, électro, cuivres... autant de sons différents et originaux mais qui intègrent et servent à merveille l'esprit des danses bretonnes.

[modifier] Les instruments

Le biniou kozh est apparu au XVIIIe siècle et a supplanté la veuze avant d'être lui-même plus ou moins supplanté par le biniou braz écossais au XXe siècle.

Au XIXe siècle le violon a supplanté le biniou dans certaines régions avant d'être remplacé par l'accordéon. A la même époque, la clarinette fait sont apparition.

La vielle à roue était utilisée dans les Côtes-d'Armor.

Sans oublier bien évidemment la bombarde, instrument à vent ressemble (d'un point de vue esthétique) à une courte clarinette. Elle produit un son particulièrement fort.

[modifier] Le chant

Hommes et femmes pouvaient chanter en kan ha diskan, l'un et l'autre tuilant le phrasé du partenaire en reprenant la fin. Le Kan ha diskan était pratiqué (à l'exclusion du couple biniou-bombarde ou non) sur une très large aire recouvrant plus ou moins la Cornouaille.

En Haute Bretagne existaient des chants à répondre (qui diffèrent du kan-ha-diskan par l'absence de tuilage ) ainsi que des chansons à dizaines. Les chansons à dizaines se sont développé au XIXe siècle. Elles comprennent un couplet qui est répété : à chaque itération, le nombre est décrémenté de un. En vannetais gallo, le chant l'emportait nettement sur les accompagnement instrumentaux.

Les sonneurs étaient souvent des professionnels qui officiaient en pays bretonnant et en pays gallo. Il s'agissait souvent de meuniers (qui avaient plus de temps libres) et qui étaient assez mal vu car ils étaient réputés pour séduire les jeunes filles.

[modifier] Les meneurs

En Kan ha diskan, les chanteurs et/ou musiciens font l'appel (mélodie lente ou air chantonné à vitesse réduite sur les lalalala) afin d'attirer les danseurs dans la ronde. Hommes et femmes s'attachent bras-dessus / bras-dessous et forment une chaine traditionnellement menée et fermée par un homme à chaque bout.

En haute Bretagne, le chanteur (qui intègre souvent la danse) est le meneur de la danse et tout le groupe "réponds" en chœur.

Cependant, lorsqu'il y avait des danseurs réputés (souvent une même famille de génération en génération), il y avait deux meneurs : l'un, le chanteur, pour l'air à chanter, entraînant les danseurs à répondre, l'autre, le danseur réputé, afin de mener la chaîne ou la ronde.

[modifier] Origine

Les origines des danses bretonnes sont très variées. La multiplicité des variantes, des évolutions, l'existence de danses-mères et de danses-filles fait des danses bretonnes un tableau très embrouillé.

[modifier] Le Moyen Âge

Historiquement, aussi loin que l'on peut remonter (c'est-à-dire à la Renaissance), il existait deux danses bretonnes :

Les gavottes (y compris le kost ar c'hoad et la suite fisel), dérivent peut-être des trihoris bretons décrits dans l'Orchésographie de Thoinot Arbeau.

Les passepieds viendraient du Moyen Âge (ainsi que probablement l'équivalent en territoire bretonnant, le pach pi).

[modifier] Influences des branles de la Renaissance

À partir de la Renaissance, les branles se sont peu à peu propagés de la cour vers les classes populaires, probablement par l'entremise des nobles et de l'imitation.

Les branles simples ont donné l'hanter-dro, la trigotine gallo,...

Les branles doubles (qui dérivent de ronds plus anciens) ont donné l'an-dro, le tour, le pilé-menu, le rond de Saint-Vincent, les ronds guérandais, les contre-ronds, le rond pagan,...

La dañs Plinn, le rond de Landeda et le rond de Loudéac dériveraient également des branles gays d'influence française.

Les avant-deux, comme les guédennes, descendent des quadrilles (qui elles-mêmes dérivent des carrés lesquels dérivent eux-mêmes des contredanses d'influence française). Dans certaines guédennes, le cavalier soulève sa cavalière.

Il faut noter que les branles ont influencé les terroirs de danse dans toute l'Europe (Asturies, Roumanie,...) et même le Brésil.

[modifier] Des danses de groupe aux danses individuelles

Les danses bretonnes sont des danses dîtes communautaires : tout le monde danse ensemble. Mais aujourd'hui, rondes et chaines cotoient également danses en couple ou en quadrette.

À partir du milieu du XIXe siècle, l'évolution des danses a été de plus en plus rapide, suivant l'évolution de la société (révolution industrielle, modification des moyens de transport, influence grandissante des villes,...). En ce qui concerne la danse, on note l'apparition de nouvelles danses, la création de variantes locales (à mettre en parallèle avec la diversification et l'évolution brutale des coiffes) et une uniformisation des costumes dans chaque pays qui ont ainsi au final créé une identification à un terroir beaucoup plus marquée.

L'accélération des transports et le décloisonnement des pays (par exemple, le défrichement des landes de Lanvaux par des Nantais) ont permis un brassage des danses et des airs les accompagnant. Le collectage ainsi que le travail des cercles celtiques ont aussi beaucoup contribué à cette diffusion à travers toute la Bretagne.

À côté des ces nouvelles danses apparaissent des danses individuelles, qui permettent de mettre en valeur les cavalières. Elles sont soit :

  • créées à partir de danses traditionnelles
  • introduites depuis d'autres terroirs (le plus souvent sous l'influence de la mode des villes) : avants-deux, mazurkas, polkas, scottishes.

[modifier] Autres dérivations

Les ridées dérivent de l'hanter-dro : elles sont apparues au XIXe siècle.

Le Rond de Landeda a pour danse-mère le laridé 6 temps du pays vannetais dont il se différencie par un mouvement de bras réduit à un simple balancement. Il est ainsi plus proche de la danse mère de l'ensemble des laridés qui est l'hanter dro.

La dañs Leon est sans doute la danse la plus ancienne du Léon. Identique à la suite de danse du Trégor dans sa forme, elle en diffère par un pas en 8 temps de la famille des gavottes tandis que la suite de danse du Trégor utilise le pas des terroirs du Penthièvre, du pays Plinn et de Loudéac.

La dañs Sizun et le bal de Jugon dérivent des bals et aéroplanes anciens.

Le kas-a-barh dérive de l'an-dro sous l'influence de l'évolution de la société.

[modifier] Évolution

La plupart des danses anciennes étaient en ronds ; les danses en couples (dañs kof a kof) étant mal vues dans la plupart des endroits.

Depuis la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, la mode et le style des danses suivent l'évolution de la société qui passe progressivement de la vie en communauté à l'individualisme. Les rondes s'ouvrent en chaînes, les couples ont droit de cité dans la danse, les bals à 2, les danses en couples... se multiplient.

Un certain nombre de rondes (notamment les gavottes) se sont ouvertes et ont donc accéléré.

La ronde du Bas-Léon devient un cortège de couples dans la Gavotte de Lannilis.

A la veille de la Première Guerre mondiale, l'an-dro a évolué avec des figures en couple (retournement l'un vers l'autre, saut de la cavalière, faire tournoyer sa cavalière, ...). Après la guerre, cette évolution avait abouti en Kas-a-barh qui était devenu une danse distincte de l'an-dro.

Le Kas-a-barh et le cercle circassien connaissent des évolutions en cortèges.

La dérobée de Guingamp (fin du XIXe), la Dañs Kef et le Jimnaska (début du XXe) sont également des danses récentes.

[modifier] Liens externes

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