Asturies
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Principauté des Asturies fr | |
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Devise : HOC SIGNO TUETUR PIUS HOC SIGNO VINCITUR INIMICUS (latin) Avec ce signe on défend le pie, avec ce signe on vainc l'ennemi (français) |
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Pays | Espagne |
Capitale | Oviedo |
Superficie - total - % de l'Espagne |
10e rang 10 604 km² 2,1 % |
Population - Totale (2006) - % de l'Espagne - Densité |
13er rang 1 076 896 hab 2,4 % 101,53 hab./km² |
Gentilé - Français - Espagnol - Asturien |
asturien/ienne astur, asturiano/a asturianu/a |
Statut d'autonomie | 11 janvier 1982 |
ISO 3166-2:ES | O (pour Oviedo) |
Sièges au Parlement | 8 députés 6 sénateurs |
Président | Vicente Álvarez Areces (FSA-PSOE) |
Indicatif téléphonique | 884, 984, 985 |
Localisation | |
La Principauté des Asturies (Principáu d'Asturies en asturien, Principado de Asturias en espagnol) est une communauté autonome uniprovinciale d’Espagne. Elle a obtenu le statut de principauté à l’obtention de l’héritier de la couronne d’Espagne du titre de prince des Asturies. Sa capitale est la ville d’Oviedo (Uviéu).
Son territoire compte une superficie de dix mille kilomètres carrés et accueille une population en régression qui dépasse légèrement le million d’habitants. La langue officielle est l’espagnol, même si l’asturien, aussi appelé bable, s’utilise beaucoup. Cette dernière ne jouit pas d’un statut officiel, mais bénéficie d’une protection du Statut d’Autonomie des Asturies.
Les principales populations asturiennes se concentrent dans la zone centrale de la principauté, depuis la côte à l’intérieur en suivant les vallées rocheuses. La ville la plus peuplée est Gijón (Xixón), avec 273 931 habitants, suivi de la capitale de la communauté autonome, Oviedo, avec 212 174 habitant et d'Avilés, qui compte 84 171 habitants. Cette dernière ville a une zone métropolitaine de 130 000 habitants et est en tête d’une région comptant près de 200 000 habitants. Les communes ou « conseils » dont la population est d'environ 50 000 habitants sont Siero (48 991 hab.), Langreo (avec La Felguera et Sama) « Llangréu », 46 558 hab. et Mieres (45 943 hab.). Les données proviennent de l’Institut National de la Statistique d’Espagne (INE) et datent de 2005.
Sommaire |
[modifier] Localisation
Les Asturies sont situées sur la côte Septentrionale de l’Espagne, délimitées à la frontière Ouest par la Galice, à l’Est par la Cantabrie, au Sud par la Castille-et-León et au Nord par la mer cantabrique.
Après la mort du roi Pélage (Pélage le conquérant ou Don Pelayo) vers l’an 737, le territoire asturien s’étend jusqu’à sa frontière traditionnelle entre les rivières Eo et Asón.
Sur la majorité des cartes géographiques faite depuis le XVIe siècle on peut voir des Asturies divisées en deux : Les Asturies d’Oviedo et Asturies de Santillana. Le territoire des Asturies d’Oviedo s’étend de la rivière Eo, sa frontière occidentale, jusqu’à la commune de Ribadesella, où commencent les Asturies de Santillana. Celles-ci arriveraient juste un peu plus loin que Santander, ses frontières orientales se situant à la rivière Asón. Pour le Sud les Asturies se limitent aux Monts Cantabriques.
Sur la carte géographique éditée en 1700 par Charles Hubert (premier géographe du roi d’Espagne) on commença d’appeler « Principauté des Asturies » les deux Asturies toujours divisées.
Les contours actuels se dessinent à l’implantation en 1835 de la division provinciale calquée sur le modèle français, amenant au même moment la disparition des Asturies de Santillana, ce qui fait que le territoire partant de la rivière Deva s’intègre à la province de Santander, l’actuelle Cantabrie.
[modifier] Étymologie
Le terme Asturias provient du nom de ses peuples antiques, les Astures, habitants primitifs des bords de la rivière Astura (aujourd’hui appelée Esla) jusqu’à la domination romaine. Le nom “Astures” n’englobait pas seulement les peuples du plateau (les Cisalpins), mais aussi ceux du Nord (les Transalpins).
“Astura”, qui antérieurement se disait “Estura” ou “Estula”), vient de la racine celte “-stour”, qui signifie “rivière”. Ce même toponyme apparaît en Bretagne, ou Pline parle de la rivière “Stur”. Il existe aujourd’hui trois rivières au nom de “Stour” à Kent, Suffolk et Dorset. A l’embouchure de l’Elbe se trouve une autre rivière, “Stör”, autrefois appelée “Sturia”. Dans le Piémont se situait le peuple celte des “Esturi” ainsi qu’un fleuve, le “Stura”. La même racine perdure encore en gaélique et en breton dans les mots “ster” et “stour” qui signifient “rivière”, “fleuve”.
[modifier] Histoire
Occupée par des groupes d’humains depuis le Paléolithique inférieur, les Asturies se caractérisent durant le Paléolithique supérieur par des peintures rupestres à l’est du territoire. Au Mésolithique on vit se développer une culture nouvelle, l’Asturiense ; puis s’est introduit l’âge du bronze, caractérisée par les mégalithes et les tumulus. À l’âge du fer, le territoire fut soumis à l’influence culturelle celte. Le peuple celte des Astures comprenait des tribus comme les Lugons (en espagnol, Luggones), les Pésicos, et d’autres qui peuplèrent tout le territoire asturien des castros, peuples celtes antérieurs. L’influence celte perdure encore aujourd’hui avec les toponymes de rivières et de montagnes ainsi que des noms de peuples et certains prénoms.
La conquête romaine entre 29 et 19 av. J.-C. fit entrer les Asturies dans l’Histoire.
Après plusieurs siècles sans présence étrangère, les Suèves et les Wisigoths tentèrent d’occuper le territoire au VIe siècle, ce qui se serait terminé au début du VIIIe siècle avec l’invasion musulmane. Le territoire, comme cela était arrivé à Rome et à Tolède, ne fut pas facile à soumettre ; les derniers partisans de la monarchie wisigothique fondèrent en 718 un royaume chrétien, s'établissant en 722 comme le Royaume indépendant des Asturies. Le premier roi des Asturies, Pélage (Pelayo), fut l'initiateur de la reconquista chrétienne. Il gagna la Bataille de Covadonga en 722.
Sous le règne d'Alphonse II le Chaste (791-835), le royaume néo-wisigoth des Asturies s’appuie toujours sur les lois de Receswinthe (653-672), le Liber Iudiciorum, et sur une noblesse de fidèles et d’hommes libres entretenus par le roi ou payés par des dons de terre révocables. Le roi, toujours à court de soldats, n’hésite pas à donner des armes à tout homme libre et à l’intégrer dans ses gardingos'. Il accorde à ces hommes libres des terres vacantes à défricher, dont ils deviennent propriétaires au terme de trente ans de mise en valeur (contrat de pressura). La haute vallée du Minho et la haute vallée de l’Èbre se repeuplent.
Au Xe siècle, la monarchie asturienne laissa place au royaume de León.
L’isolement dont la Cordillère cantabrique fut l'objet durant les siècles médiévaux fait que les références historiques restent maigres.
C’est suite à la rébellion du fils d’Henri II de Trastamare que s’est établie la Principauté des Asturies. S’il y eut plusieurs tentatives d’indépendance, les plus connues furent celles de la part du comte Gonzalo Peláez ou de la reine Urraca (l’Asturienne), qui malgré des victoires importantes, furent mis en échec par les troupes castillanes.
Au XVIe siècle, la population atteint pour la première fois 100 000 habitants, chiffre qui se multiplie avec l'arrivée, le siècle suivant, du maïs américain. Le 8 mai 1808, l'Assemblée Générale de la Principauté des Asturies déclare la guerre à la France et se proclame souveraine en levant sa propre armée et en envoyant des ambassadeurs à l'étranger, se faisant le premier organisme espagnol officiel à faire ce pas. Le 1er janvier 1820, Rafael de Riego se soulève à Cadiz et proclame la Constitution de 1812.
Dès 1830 commence l'extraction du charbon, initiée par la Révolution industrielle. Plus tard s'établiront les industries sidérurgiques et navales.
Sous la IIe République espagnole, le 6 octobre 1934, une grève générale pour protester contre le gouvernement de la CEDA dégénère en de graves affrontements entre les grévistes et l'armée envoyée pour réprimer la révolte, sous le commandement de Francisco Franco Bahamonde.
La guerre civile entraîne la division de l'Asturie en deux camps.
La Guerre civile espagnole
La guerre civile espagnole ne fut pas un événement spontané ; ni la conséquence intrinsèque du régime républicain ; ni une malédiction tombée du ciel. Elle fut provoquée par un coup d’État déclenché par un groupe de militaires de haut rang, dirigé par le général Mola, « Le Directeur », qui n’hésita pas à lancer les troupes sous ses ordres contre l’Espagne fidèle au gouvernement de la République. Son éclatement ne surprit personne. Ce fut le dernier acte d’un long processus commencé avec la révolution d’octobre 1934 dans les Asturies, suivi par les élections de février 1936 qui divisèrent l’Espagne en deux blocs antagonistes pratiquement équilibrés. La bourgeoisie, qui avait frémi d’horreur lors des événements de 1934, en était arrivée à penser qu’une dictature militaire valait mieux que la chienlit rouge qui gouvernait le pays. Deux événements corollaires provoquèrent l’étincelle qui allait conduire à la guerre civile. Le 12 juillet, un lieutenant de la Garde d’assaut, José Castillo, fut abattu par des phalangistes en plein centre de Madrid. Le 13 juillet, en représailles, un groupe de gardes d’assaut républicains enleva et assassina le député Calvo Sotelo, chef de l’opposition parlementaire, proche des courants fascisants. La classe dirigeante et les milieux d’affaires, horrifiés par cet événement, encouragèrent les éléments les plus conservateurs de l’armée à intensifier les préparatifs pour un soulèvement. L’insurrection fut déclenchée à Melilla le 17 juillet 1936, quelques heures avant la date prévue. L’avion du vieux général Sanjurjo, le professionnel des pronunciamientos qui devait prendre la tête du soulèvement, s’écrasa peu après son décollage près de Lisbonne, laissant le champ libre au général Franco. Le 18 au matin, le général Franco proclama la loi martiale dans l’archipel des Canaries avant de partir à bord de l’avion le Dragon Rapide pour le Maroc où il devait prendre la tête du soulèvement. Le même jour l’insurrection militaire s’étendait à toutes les régions d’Espagne. Extrait de "La vallée du Nalón".
"La vallée du Nalón" de José Maria Fernandez, publiée par Le Manuscrit, traite de la révolution d'octobre 1934 et de la guerre civile en Asturies.
Très affectée par la reconversion industrielle des années 1990, la Principauté tente actuellement de mettre en valeur son patrimoine touristique et naturel.
[modifier] Langue
L’espagnol est la langue officielle des Asturies. L’asturien est également employé, même si cette langue n’est pas officialisée, elle bénéficie d’une protection spéciale avec l’accord du Statut d’Autonomie des Asturies. L’asturien est une langue qui dérive directement du latin. Elle trouve son origine dans la langue romane utilisée dans les royaumes d'Asturies et de León.
Le premier texte connu en asturien est le Noticia de Kesos, qui date de 974. Le premier document écrit dans les règles en asturien est le « Fuero de Avilés » de 1085. L'asturien possède quelques variantes à l'intérieur de la Principauté. Il existe également des dialectes de la même racine asturléonaise dans les anciennes zones de domination du Royaume des Asturies, par exemple dans les provinces de León, de Zamora ou de Tras-os-Montes au Portugal.
Depuis la Transition il existe un mouvement social qui tente de faire revivre la langue et de la réintégrer en tant que langue officielle. En 1981 se crée l’Académie de la Langue Asturienne, institution de la Principauté des Asturies dont le but est l’étude, la promotion et la défense de l’asturien. Aujourd'hui, la langue la plus utilisée est le castillan, la seule qui soit officielle.
[modifier] Organisation territoriale
Selon le Statut d’Autonomie des Asturies, pour raison administratives, la Communauté est divisée en 78 Communes qui ont actuellement la même valeur légale qu’une municipalité. L’organisme plus petit que la commune est la paroisse civile qui n’a pas forcément de rapport avec la paroisse ecclésiastique. A l’intérieur de ces paroisses se distinguent les différents quartiers.
Du point de vue judiciaire, les Asturies se divisent en 18 districts judiciaires, comptant des juges de première instance à la tête de chacune d’entre elles.
Du point de vue sanitaire, les Asturies comptent 8 zones sanitaires, 2 districts sanitaires, 66 espaces de santé basique et 15 espaces spécialisés (Sources: Institut de l’Information Sanitaire, 2002).
[modifier] Communes
[modifier] Comarques
[modifier] Économie
L'économie de la Principauté des Asturies, communauté autonome espagnole, repose sur un secteur primaire en perte de vitesse qui occupe près de 6 % de la population active avec l'élevage bovin, l'agriculture (maïs, pomme de terre, pomme) et la pêche.
Le secteur secondaire emploie 30 % de la population active, particulièrement dans les domaines de la sidérurgie, de l'agroalimentaire, de l'acier, de l'armement, de la chimie, des équipements de transport, etc. Suit, en étant significative, l'extraction du charbon bien qu'elle ne jouisse pas rôle prépondérant d'autrefois.
Le secteur tertiaire concerne quant-à-lui 65 % de la population active et cette part va en augmentant, effet symptomatique de la concentration de la population dans les centres urbains et de l'importance qu'à acquis le tourisme dans la régions ces dernières années. Malgré la délocalisation qui a frappé la communauté ces dernières décennies, le revenu par habitant a augmenté au-délà de la moyenne nationale pour s'établir à 19 868 € en 2006.
[modifier] Démographie
La population asturienne a le plus fort taux de mortalité en Espagne (12 pour mille) et le plus bas taux de natalité (6 pour mille), c'est pourquoi la population diminue depuis 1987, alors que celles des villes ne diminuent pas. Le dépeuplement des zones minières est significatif. En 1900 la population était de 650 000 et en 1800 de 350 000 habitants.
Année | Droit | Fait | Année | Population | |
1800 | 350.000 | 1996 | 1.087.885 | ||
1900 | 627.069 | 1997 | sans données | ||
1910 | 685.131 | 1998 | 1.081.834 | ||
1920 | 743.726 | 1999 | 1.084.314 | ||
1930 | 791.855 | 2000 | 1.076.567 | ||
1940 | 836.642 | 2001 | 1.075.329 | ||
1950 | 888.149 | 2002 | 1.073.971 | ||
1960 | 989.344 | 2003 | 1.075.381 | ||
1970 | 1.045.635 | 2004 | 1.073.761 | ||
1981 | 1.127.007 | 2005 | 1.076.635 | ||
1991 | 1.093.937 | 1.098.725 | 2006 | --- | |
Source : INE |
[modifier] Liens externes
- Gouvernement de la Principauté des Asturies
- Information touristique
- Histoire des asturies, vie traditionnelle, langue asturienne (encadré vert à droite pour le français)
[modifier] Voir aussi
- Asturias, Patria querida
- Royaume des Asturies
- Communautés autonomes de l'Espagne
- Provinces d'Espagne
- Prince des Asturies
- site découverte de LLanes
- Photographie d'Asturies, paysage et nature
- Asturias Nature
- Terres celtes, le guide web des pays celtes
- Images of Asturias, Asturies, gastronomie et excursions depuis Gijón. Tours virtuels avec plus de 500 photographies.