Aude (fleuve)

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Aude
L'Aude à Carcassonne
Longueur 224 km
Débit moyen 49 m3.s-1
mesurés à l'embouchure
Surface du bassin 6 074 km2
Régime pluvio-nival méridional
Se jette dans la Méditerranée
Pays France
Cours d’eau - Hydrologie
L'Aude à Axat
L'Aude à Axat

L'Aude est un fleuve côtier du sud de la France dont le cours de 224 kilomètres[1] s'inscrit pour l'essentiel dans la région Languedoc-Roussillon.

Il a donné son nom au département de l'Aude.

Sommaire

[modifier] Étymologie

L'Aude a connu de multiples noms avant d'adopter son appellation définitive qui apparaît pour la première fois, en 1342, dans le cartulaire roussillonnais d'Alart, qui évoquait l' Auda ou la Ribera d'Aude[2]. Auparavant, divers auteurs antiques avaient nommé le fleuve Narbôn (Polybe), Atax (Strabon, Pline l'Ancien, Pomponius Mela). Au Moyen Âge, pour désigner l'Aude, on employa les termes Adice, de nouveau Atax, Fluvium Atacis, Flumine Atace, Flumen Ataze ou encore Juxta Aditum fluvium[2]. Selon toute vraisemblance, le nom actuel vient d'une déformation progressive d'Atax donné par Strabon (dans sa Géographie, livre IV), mot emprunté au terme gaulois atacos signifiant fougueux ou très rapide[3]

[modifier] Géographie

[modifier] Cours du fleuve

Le fleuve prend sa source dans le massif du Carlit, au lac d'Aude à 2 185 m d'altitude, dans la commune des Angles (département des Pyrénées-Orientales) et se jette dans la mer Méditerranée, près de Narbonne, au Grau de Vendres (près des Cabanes-de-Fleury), à la limite des départements de l'Aude et de l'Hérault.

Du massif pyrénéen à Carcassonne, son cours est orienté Sud - Nord. L'Aude présente alors les caractérisques d'un cours d'eau de montagne, elle traverse le Capcir, alimente plusieurs lacs de barrage (Matemale, Puyvalador), s'enfonce dans des gorges ( celles de Saint-Georges sont les plus pittoresques ) à travers des terrains anciens. A partir d'Axat, après avoir reçu l'apport de l'Aiguette en rive droite et du Rébenty en rive gauche, le fleuve traverse les barres calcaires des pré-Pyrénées ( défilé de Pierre-Lys ) et arrose une série de petites communes Quillan, Espéraza, Couiza, Alet-les-Bains et Limoux. En aval de la grande cité médiévale, l'Aude s'infléchit vers l'Est. Ce coude résulte d'une capture, l'Aude ayant jadis coulé dans le val de l'Hers, indice de surcreusement par une hydrologie ancienne à la suite du soulèvement des Pyrénées[4].

À partir de Carcassonne, le fleuve, s'assagissant, suit le grand sillon tectonique qui sépare les Pyrénées (Corbières) du Massif central (Montagne Noire), recevant de ces reliefs une série d'affluents dont les principaux sont l'Orbieu en rive droite, l'Argent-Double et la Cesse en rive gauche. Désormais, longée par le canal du Midi, sinuant au milieu des vignes, l'Aude pénètre dans la large plaine alluviale de Narbonne, en partie conquise sur le golfe du Lion et parsemée de sites d'anciens étangs, avant de se jeter dans la Méditerranée.

[modifier] Hydrographie

L'Aude présente un bassin hydrographique[5] de 6 074 km² qui s'étend, inégalement, sur 6 départements : l'Aude, les Pyrénées-Orientales, l'Ariège, la Haute-Garonne, le Tarn, l'Hérault (la Haute-Garonne et le Tarn ne sont concernés que par le cours des affluents ou sous-affluents du fleuve). Avant Carcassonne, l'Aude reçoit comme tributaires des cours d'eau de faible longueur qui présentent souvent des caractéristiques de torrents de montagne A partir de la préfecture du département éponyme, donc dans sa basse vallée, le fleuve reçoit des rivières plus puissantes, originaires, pour la plupart d'entre elles, de la Montagne Noire. De l'amont vers l'aval, les principaux affluents de l'Aude[6] sont :

L'Orbieu, le principal affluent de l'Aude, à Lagrasse
L'Orbieu, le principal affluent de l'Aude, à Lagrasse

[modifier] Hydrologie

Débits mensuels de l'Aude, près de son exutoire, représentés sous la forme d'un histogramme
Débits mensuels de l'Aude, près de son exutoire, représentés sous la forme d'un histogramme

Dans son cours supérieur, l'Aude présente un régime nivo-pluvial ( avec un maximum de printemps lié à la fonte des neiges ). Puis, à partir de Carcassonne[7] où son débit moyen atteint 20,4 m³/s, le régime devient presque exclusivement pluvial (le débit au Grau de Vendres[8], lors de sa rencontre avec la Méditerranée, avoisine 50 m³/s).

L'Aude se caractérise donc, dans son cours inférieur, par un régime pluvio-nival de type méridional aux étiages sévères durant la période estivale (9,8 m³/s en août à Moussan[9], dans sa basse plaine alluviale, non loin de son embouchure, contre une moyenne annuelle de 44,2 m³/s). Les fortes pluies automnales permettent une remontée rapide du débit qui atteint son maximum en février (78,6 m³/s) et demeure soutenu au printemps grâce à la fonte des neiges du massif pyrénéen.

[modifier] Les crues de 1999

Des précipitations exceptionnelles et brutales, si caractéristiques du climat méditerranéen pendant la saison automnale, peuvent être à l'origine de crues dévastatrices comme celles des 12 - 13 novembre 1999. Le bilan de ces dernières, qui affectèrent la basse vallée de l'Aude, fut catastrophique : 26 victimes, des centaines de personnes hélitreuillées ou récupérées par moyens nautiques, des milliers d'habitations, d'entreprises et de locaux commerciaux plus ou moins endommagés, 5 000 hectares de vignes plus ou moins dévastés, la voirie, les réseaux d'eau potable et d'assainissement gravement atteints[10]. L'ampleur de la catastrophe s'explique par la conjugaison de deux phénomènes : des précipitations orageuses d'une ampleur jamais égalée (jusqu'à 620 mm tombés en deux jours à Lézignan-Corbières, c’est-à-dire plus que le total annuel) et une forte tempête sur le golfe du Lion qui entraîna une montée de 80 cm du niveau de la mer et empêcha, conjuguée avec la forte houle et le vent, le bon écoulement d'eaux déjà gonflées par les pluies diluviennes[10].

[modifier] Histoire ou environnement

Icône de détail Article détaillé : Canal de la Robine de Narbonne.

[modifier] Départements et villes traversés

commons:Accueil

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[modifier] Bibliographie

  • Jacques Amiel, L'Aude, fleuve du pays cathare, Les presses du Languedoc, Montpellier, 1999 (ISBN 2685998-206-X)
  • Jean Faure, Le fils du radelier, Atelier du gué, Villelongue d'Aude, 2001 (ISBN 2913589197)

[modifier] Notes et références

  1. Fiche de l'Aude sur le site du SANDRE. Consulté le 11 juin 2008.
  2. ab Jacques Amiel, op. cit., p. 21.
  3. L'étymologie du mot Aude sur arbre-celtique.com. Consulté le 11 juin 2008.
  4. Article de Pierre Minvielle in Guide des merveilles naturelles de la France, Sélection du Reader's Digest, 1973, p. 65.
  5. Jacques Amiel, op. cit., p. 14.
  6. Sont cités les affluents dont le cours excède 10 km. Les longueurs officielles sont celles données par le SANDRE, tapez le nom du cours d'eau. Consulté le 11 juin 2008.
  7. Données de la station hydrologique de Carcassonne (Pont-neuf) Naviguer sur la page pour obtenir les différentes données hydrologiques, code de la station : Y1232010. Consulté le 11 juin 2008.
  8. Chiffre Encyclopédie EnCarta 2006, article sur l'Aude.
  9. Données de la station hydrologique de Moussan (Moussoulens - écluse) Naviguer sur la page pour obtenir les différentes données hydrologiques, code de la station : Y1612020. Consulté le 11 juin 2008.
  10. ab Les inondations de novembre 1999 dans l'Aude sur le site de la préfecture de l'Aude Lire en ligne. Consulté le 11 juin 2008.

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