Boson V de Provence

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Boson V de Provence[1] (né v. 844 - mort le 10 janvier 887) fut un grand seigneur féodal français du IXe siècle. Il épousa en 876 Ermengarde, fille de l'empereur Louis II le Jeune.

Sa sœur Richilde d'Ardennes fut la concubine et la seconde épouse (870) du roi des Francs Charles II le Chauve, lequel accorda à son nouveau beau-frère l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, qui avait été détenue par son oncle maternel Hubert.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Un proche de Charles le Chauve

À l'automne 870, Boson est l'exécuteur testamentaire du duc Girart de Roussillon, en compagnie du marquis Bernard de Gothie et du comte Eudes d'Orléans. Charles le Chauve lui confie l'administration du comté de Troyes.

En janvier 871, Charles II le Chauve le nomme gouverneur (duc) du Lyonnais et du Viennois (Bourgogne Cisjurane), en succession de Girart de Roussillon.

En 872, Charles le Chauve le nomme conseiller et chambrier de son fils Louis le Bègue (son neveu), roi d'Aquitaine depuis 867. Boson reçoit aussi le comté du Berry. et les fonctions du comte Gérard d'Auvergne (fils de Gérard d'Auvergne mort en 841 lors de la bataille de Fontenoy-en-Puisaye), déposé par le roi.

En 875, à la mort de l'empereur Louis II le Jeune, Boson accompagne le roi Charles le Chauve qui part en Italie pour recevoir le titre d'empereur du pape Jean VIII. Le nouvel empereur, Charles, nomme son beau-frère, duc en Italie, et duc de Provence.

En février 876, à Pavie, Charles le Chauve avant de repartir pour le royaume de France, nomme Boson vice-roi du royaume d'Italie. Cette même année il épouse Ermengarde, la fille unique de l'empereur décédé Louis II le Jeune.

En 877, Boson, rappelé par Charles le Chauve, retourne en France, mais il confie le royaume d'Italie et le duché de Provence à son frère Richard le Justicier et à Hugues, fils bâtard de l'empereur décédé Lothaire II. Cette même année, à la mort de son oncle, le comte Ecchard, il reçoit le comté de Mâcon et le comté de Chalon. Avec ses deux nouveaux fiefs, Boson est désormais possesseur de la quasi-totalité de la vallée du Rhône (Viennois et Lyonnais), de la vallée de la Saône (Mâconnais et Chalonnais) et de la Provence. De plus, Charles le Chauve, avant sa mort, signe le capitulaire de Quierzy, qui rend hériditaire les charges comtales, ce qui est le véritable acte de naissance de la féodalité.

À la mort du roi Charles le Chauve, son fils Louis II le Bègue lui succède, au royaume des Francs.

En mai 878, le pape Jean VIII menacé par les Sarrasins et des nobles italiens, vient se réfugier à Arles auprès du duc Boson et de sa femme Ermengarde. Celui-ci l'accompagne à Troyes où est organisé un grand concile pour statuer sur les troubles dans l'empire et notamment la révolte de Bernard de Gothie et les ambitions du bâtard Hugues de reconstituer la Lotharingie. Le pape propose à Louis le Bègue de l'accompagner à Rome où il pourra le couronner empereur, mais le roi déjà très malade, et craignant de mourir en route, se voit obligé de refuser cet honneur.

Boson, toujours vice-roi d'Italie, passe un accord secret avec le pape, et le raccompagne dans le but de se faire reconnaître roi d'Italie, mais la manœuvre échoue devant la mauvaise volonté des évêques et des grands seigneurs italiens, et Boson revient furieux de cet échec.

Le 10 avril 879, le roi Louis II le Bègue meurt à Compiègne, son fils Louis III lui succède sur le royaume des Francs et sur la Neustrie, alors que son frère Carloman II récupère l'Aquitaine et la Bourgogne. Cette même année, Boson agrandit ses possessions en y ajoutant le comté d'Autun.

[modifier] Ses titres et ses possessions en 877

[modifier] La restauration du royaume de Burgondie

[modifier] Le coup d'état

Dès la mort de Louis II le Bègue, les droits de succession de ses fils Louis III et Carloman II sont sérieusement contestés. Le 15 octobre 879, des grands religieux et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille, (entre Anneyron et Châteauneuf-de-Galaure dans la Drôme) dans le but de choisir l'homme le plus apte à protéger l'Église et le pays. Ils choisissent Boson comme roi et décident de la restauration du royaume de Burgondie constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux – six archevêques et dix-sept évêques – présents (Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne)[2].

Le 15 octobre 879, Boson devient donc roi du royaume restauré de Burgondie (incluant la Provence). Il est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule romaine, et se dote d'une chancellerie.

De façon surprenante, son ami, le pape Jean VIII qui lui propose la couronne d'Italie, avec l'idée d'en faire un empereur, et qui ne comprend pas qu'un seigneur de sa valeur fasse passer au premier plan ses intérêts privés, refuse cette élection et va même jusqu'à traiter Boson, de tyran et d'usurpateur. Cependant dès 879, la nouvelle administration du royaume se met en place comme l'attestent les nombreux actes concernant les comtés. En juillet 880, Boson, nomme un abbé de confiance, Gilon de Tournus, comme évêque de Langres.

[modifier] La réaction carolingienne

Cependant, l'ambition dévoilée de Boson et son couronnement, ont pour effet de créer contre lui une nouvelle alliance des rois carolingiens Louis III de France, Carloman II et leurs cousins Charles III le Gros et Louis II le Jeune, qui vont se rencontrer en juin 880 à Gondreville en Lorraine.

Fin 880, les troupes de l'alliance ont repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon et se trouvent devant Vienne, Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros est parti recueillir la couronne d'Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale.

Charles III le Gros nouvellement élu empereur d'Occident, la guerre reprend dès le mois d'août 881, et les troupes Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais il apprend la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, et lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de l'empereur Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard le Justicier , frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence.

[modifier] L'épilogue

En 884, à la mort de Carloman II, qui n'a pas de fils, l'empereur Charles III le Gros est élu roi des Francs. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d'un hommage au royaume des Francs.

Boson, sort honorablement de sa lutte contre les Carolingiens, et meurt le 10 janvier 887. Il estinhumé dans la cathédrale Saint-Maurice de Vienne.

Après sa mort, sa deuxième épouse Ermengarde est nommée régente du royaume de Provence avec l'aide de son beau-frère Richard II de Bourgogne dit Richard le Justicier - qui hérite des « honneurs » de Boson. En mai 887, elle conduit son fils, le futur empereur Louis III l'Aveugle, auprès de l'empereur, pour qu'il l'adopte, ce qu'il fait.

[modifier] Généalogie

Voir aussi Bosonides

Son père serait le bosonide Bivin de Vienne, mais certains historiens, bien que d'accord sur le fait que Richard le justicier, Boson V et Richilde d'Ardennes, soient frères et sœurs, pensent que leur père serait Théodoric de Vergy, Chambellan de Louis II le Bègue et tuteur de Louis III et Carloman.

   ┌─ Boson dit l'Ancien (?-† v.855). comte en Italie.
┌─ Bivin de Vienne (822-877), abbé laïc de Gorze. 
│  └─ Engeltrude (?-?). 
│
Boson de Provence
│
│  ┌─ X
└─ X
   └─ X
Boson de Provence prit pour épouse :
 1) X dont le nom est resté inconnu et qu'il aurait empoisonnée.
 2) En 876 Ermengarde d'Italie (cf. Carolingiens), fille unique de l'empereur Louis II le Jeune.
 │
 ├─De 1 une fille au nom resté inconnu, fiancée le 11 septembre 878 à Carloman II de France
 │
 ├─De 1 Willa de Provence (v. 873 -† av. 924), épouse de Rodolphe Ier de Bourgogne, puis de Hugues d'Arles (v.882-† 947) 
 │
 │
 ├─De 2 Engelberge (?-?). 
 │   ép. Guillaume dit le Pieux (Cf.Wilhelmides)
 │
 ├─ De 2 Ermengarde († ap.924). 
 │ ép. Manassès Ier de Chalon (v.875-918), comte de Chalon, de Beaune, d'Auxois, seigneur de Vergy et de Langres
 │
 └─De 2 Louis III l'Aveugle (v. 880-† ap.928), 

Louis III l'Aveugle (v. 880-† 928), roi de Provence (887-928), roi d'Italie (900), empereur d'Occident (901-905). Son surnom provient du fait qu'il a été aveuglé par Bérenger Ier, son rival à la tête de l'empire.

[modifier] Bibliographie

  • René Poupardin, Boson et le royaume de Provence (855-933 ?), Chalon-sur-Saône : impr. de E. Bertrand, 1899
  • Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, 1983 [détail des éditions]
  • Jean-Charles Volkmann, Bien Connaître les généalogies des rois de France ISBN 2-877472086
  • Michel Mourre,

[modifier] Notes et références

  1. Boson, roi de Provence sur le site FMG
  2. Il semblerait que le soutien ecclésiastique lui ait été chichement compté : en effet, seuls trois prélats, dont Rostaing archevêque d'Arles et l'archevêque de Vienne, sur vingt-trois (dont onze présents) ont soutenu cette prise de pouvoir ce qui souligne l'engagement fort, dès cette époque, de l'épiscopat arlésien auprès des princes bourguignons.

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