Bourse de Paris

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La Bourse de Paris (on parle aussi de la « place de Paris »), rebaptisée Euronext Paris filiale d'Euronext depuis 2000, est le marché officiel des actions en France. Le lieu historique qu'elle a longtemps occupé à Paris est le Palais Brongniart, où la négociation se réalisait traditionnellement à la criée. Depuis la fin des années 1980, la Bourse de Paris est désormais un marché entièrement électronique, grâce à la mise en place du système CAC (Cotation Assistée en Continu), remplacé dans les années 1990 par la technologie NSC (Nouveau Système de Cotation).

En 2007, le groupe Euronext a fusionné avec le NYSE pour donner naissance à la société holding NYSE Euronext. Le siège de la nouvelle entité est situé désormais à New York. Paris préserve un statut de siège international[1].

Sommaire

[modifier] Histoire de la Bourse de Paris

Le 24 septembre 1724, un arrêt établi par le Conseil d’État du roi donne naissance à la bourse de Paris. Cette dernière occupe alors l’hôtel de Nevers. Le roi espère ainsi rétablir un semblant d’ordre au sein de l’économie française, bouleversée par la banqueroute de Law. La bourse est ainsi soumise à une stricte réglementation, qui stipule, entre autre, qu’aucune femme ne peut y accéder.

Palais Brongniart

Les activités de négociation d'actions et autres produits financiers ont historiquement transité par plusieurs sites de la géographie parisienne. En 1808, Napoléon Ier pose la première pierre du Palais Brongniart, conçu par l'architecte Alexandre-Théodore Brongniart et destiné à accueillir la Bourse de Paris, institution considérée d'ordre public et appréhendée par l'Empereur comme le « thermomètre de la confiance publique » à cause de la présence des rentes 5% (résultant du tiers consolidé de la Banqueroute des Deux-Tiers votée sous le Directoire) qui composent l'essentiel de la cote officielle et dont le cours est suivi avec assiduité par Napoléon Bonaparte.

Le bâtiment sera finalement inauguré sous la Restauration le 4 novembre 1826 et la Bourse de Paris, qui était provisoirement installée au Palais-Royal (depuis le 2 octobre 1809), entre enfin dans ce lieu qui lui était réservé et qui deviendra le poumon de l'activité financière du XIXe siècle, lequel voit s'épanouir la spéculation boursière dans tout ce qu'elle avait de nécessaire (apport au crédit public et aux fonds propres de l'industrie) et de néfaste (agiotage).

Les 150 années qui suivirent mériteraient d'en savoir plus, la Bourse de Paris ayant successivement fondé au XIXe siècle l'expansion des chemins de fer, de la sidérurgie, et des grandes aventures coloniales.

Dans son livre Le grand méchant marché, l'économiste David Thesmar raconte qu'au début du XXe siècle, la place de Paris bénéficiait d'une forte activité chez les petits porteurs, qui s'est un peu assagie par la suite, et n'avait pas beaucoup à envier aux bourses anglo-saxonnes, si ce n'est l'absence d'investisseurs de long terme comme les fonds de pension.

Pierre-Cyrille Hautcoeur, directeur d'étude à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), estime à environ 2,5 millions le nombre de porteurs de titres à la fin de la Belle Epoque, contre moins de 2 millions au début des années 1980.[2]

L'un des meilleurs historiens de la Bourse de Paris est l'investisseur international André Kostolany, mort à Paris en 1999 à l'âge de 93 ans, et surtout connu en Allemagne où il écrivait chaque semaine une chronique pour le magazine Capital[3]

Dans son livre "Si la Bourse m'était contée", André Kostolany raconte que la première bourse de valeurs organisée d'Europe est née à Anvers en 1592, mais qu'il a fallu attendre, en France, 1613, pour qu'un bâtiment spécialisé soit édifié sur le lieux des échanges, au Pont-Neuf (dans les villes italiennes de Florence et Venise, les échanges avaient lieu aussi sur un pont, respectivement le Ponte Vecchio et le Rialto).

Jusqu'à la fin des années 1980, la Bourse de Paris est gérée par la corporation des agents de change, qui bénéficiaient d'un monopole sur la cotation. Dès le début des années 1980, et suite à la recrudescence de la concurrence entre places boursières internationales, se pose la question de la modernisation de la Bourse de Paris, qui, jusqu'à cette époque, fonctionnait principalement à la criée. Le système CAC (Cotation Assistée en Continu), introduit progressivement entre 1986 et 1989, a rendu possible la cotation en continu et la survie d'un marché qui était notamment menacé par la bourse de Londres. Cette informatisation fut suivie d'autres réformes institutionnelles, comme la modification du statut des agents de change et l'apparition de nouvelles sociétés de bourse. La Société des Bourses Françaises fait suite à la Compagnie des Agents de Change. La modernisation de la Bourse de Paris est accompagnée d'autres initiatives telles que la création, dès 1989, des marchés organisés de produits financiers dérivées - le Matif et le Monep, désormais regroupés sous l'appellation Euronext. Liffe depuis le rachat du LIFFE par Euronext en 2002 - ou la dématérialisation des titres (avec la création de la Sicovam).

Dès la fin des années 1990, et après la mise en place du NSC (Nouveau Système de Cotation), la Bourse de Paris lance une initiative de fusion entre diverses bourses européennes, qui culminera avec la création d'Euronext en 2000.

Enfin, en 2007, le groupe Euronext scelle son union avec le NYSE pour donner naissance à la première bourse mondiale : NYSE Euronext.

[modifier] Organisation et fonctionnement de la Bourse de Paris

De manière générale, la Bourse de Paris est considérée comme un marché dirigé par les ordres ou marché d'agence. Les prix des actions cotées sont déterminés par la confrontation directe des ordres d'achat et de vente au sein d'un carnet d'ordres centralisé. Dans certains cas, des intermédiaires spécifiques appelés "teneurs de marché" peuvent intervenir dans l'animation de la cotation de certaines valeurs : ceci donne lieu à la création de contrats d'apporteurs de liquidité. Leur travail consiste à placer des ordres en attente de manière à garantir l'existence d'une contrepartie.[4]

La négociation des actions diffère selon leur liquidité. Les actions liquides sont cotées en continu de 09h00 à 17h40 tandis que les valeurs dont la liquidité est de moindre importance sont cotées par fixing à des horaires prédéterminés. Les titres considérés comme suffisamment liquides sont des titres qui font l’objet d’au moins 2 500 transactions par an.

[modifier] Les différents compartiments

Sur Euronext Paris, il est possible de négocier les instruments financiers suivants :

  • Actions (Eurolist, Alternext, Marché libre)
  • Obligations (Compartiment obligations : différents groupes de cotation suivant les caractéristiques des obligations)
  • Warrants et Certificats (Compartiment NextWarrants)
  • Trackers (Compartiment NextTracks)

[modifier] La chaîne de traitement des titres

La chaîne de traitement des titres recouvre l’ensemble des opérations qui garantissent la bonne fin des transactions menées par les différents intervenants sur un marché financier.

Règlement-livraison, Sicovam, Clearnet, Euroclear, etc.

[modifier] Les indices boursiers à la Bourse de Paris

Euronext Paris diffuse différents indices de marché ainsi que des indices sectoriels. À l’occasion de la fusion des différents compartiments actions (Premier Marché, Second Marché, Nouveau Marché) qui ont donné naissance à Eurolist, de nouveaux indices ont vu le jour afin de rendre mieux compte de l’évolution des marchés.

[modifier] Références

[modifier] Sur l'histoire de la Bourse de Paris

  • Colling A., La prodigieuse histoire de la Bourse, 1951, S.E.F., Paris.
  • G. Gallais-Hamonno et P.-C. Hautcoeur, "Histoire du marché financier français au XIXe siècle", 2007, Publications de la Sorbonne.
  • Lehmann, P.-J., La Bourse de Paris, 1991, Dunod.
  • Lehmann, P.-J., Histoire de la Bourse de Paris, 1997, PUF.
  • Muniesa, F., "Contenir le marché : la transition de la criée à la cotation électronique à la Bourse de Paris", Sociologie du Travail 47(4): 485-501, 2005.
  • Walker, D. A., "A factual account of the functioning of the nineteenth-century Paris Bourse", European Journal of the History of Economic Thought 8(2): 186-207, 2001.

[modifier] Sur la structure de la cotation à la Bourse de Paris

  • Biais, B., Foucault, T. and Hillion, P., Microstructure des marchés financiers: Institutions, modèles et tests empiriques, 1997, PUF.
  • Hamon, J., Marché d'actions. Architecture et microstructure, 1995, Economica.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens Internes

[modifier] Liens Externes

[modifier] Notes

  1. Les actionnaires d’Euronext approuvent le rapprochement avec NYSE, Euronext, 19/12/2006
  2. Le Monde.fr : « L'hostilité des Français aux profits est récente », selon David Thesmar
  3. http://de.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Kostolany
  4. Source: Le Saout, E.,Introduction aux Marchés Financiers, Economica, 2006.

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