Boussac (Creuse)
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Boussac | |
Pays | France |
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Région | Limousin |
Département | Creuse |
Arrondissement | Guéret |
Canton | Boussac (chef-lieu) |
Code Insee | 23031 |
Code postal | 23600 |
Maire Mandat en cours |
Franck Foulon 2008-2014 |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Boussac |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 335 m (mini) – 395 m (maxi) |
Superficie | 1,48 km² |
Population sans doubles comptes |
1 602 hab. (1999) |
Densité | 1 082 hab./km² |
Boussac (Boçac en occitan) est une commune française, située dans le département de la Creuse et la région Limousin.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Situé au bord de la Petite Creuse (affluent de la rive droite de la Creuse), Boussac se trouve à 40 km environ au Nord-Est de Guéret. Les habitants sont les Boussaquins
[modifier] Histoire
[modifier] De lointaines origines
Boussac tire son nom du latin Bociacus/Bociacum ("le domaine de Bocius"). On trouve Cappella de Bociaco (1095), Bocac Ecclesiarum (1104), Botzac las Eglesias - écrit en occitan - (1150) ; en 1150 l'apparition des noms Castrum de Botzac et de Cappella de Botzac le Chastel attestent l'existence d'une seigneurie. En réalité, celle-ci était établie depuis le milieu du XIe siècle suivant l'archiviste Eugène Hubert (1931)[1].
[modifier] La postérité de la famille de Brosse [2]
Cette seigneurie appartenait à la famille de Déols (parfois qualifiée de "princière", ce qui est abusif, sauf si l'on considère qu'en bas latin princeps peut tout aussi bien signifier "prince" que "seigneur")</ref>) Les descendants d'Ebbes I de Déols(mort vers 935) étaient en effet, à cette époque, les plus puissants féodaux du Berry. Au XIIe siècle, une alliance entre deux frères de la famille de Brosse et deux filles d'Ebbes III de Déols, mort sans postérité masculine vers 1256, fera passer la seigneurie de Boussac dans le giron de la famille de Brosse, dont le plus célèbre représentant sera Jean de Brosse, maréchal de France (1375-1433), compagnon de Jeanne d'Arc.
La seigneurie de Boussac restera dans sa lignée directe jusqu'à Jean IV de Brosse, comte de Penthièvre et duc d'Étampes mort en 1565. Celui-ci fut le très complaisant époux d'Anne de Pisseleu, maîtresse de François Ier. Ses domaines, incluant le comté de Penthièvre, passeront ensuite à sa sœur, Charlotte de Bretagne, épouse de Sébastien de Luxembourg, puis à leurs descendants, alliés successivement à la maison de Guise Lorraine, et à César de Bourbon, fils légitimé de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées.
Jusqu'à la Révolution, Boussac sera administrée par quatre consuls, nommés chaque année « par les quatre sortants de charge ». Autant dire que quatre familles et leurs alliés se partagent la responsabilité des affaire municipales d'une génération à l'autre. Ils doivent notamment veiller à la bonne marche de l'hôpital fondé par Louis I de Brosse,[3] , situé près du cimetière de la cité.
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, selon l'historien du Berry, Thaumas de la Thaumassière, Boussac se présente comme « une petite ville d'environ cent maisons, ceinte de murailles flanquées de tours à dix toises (environ 20 mètres) les unes des autres. Il y a un fort château qui joint la ville, bâti sur un rocher presque inaccessible, d'hauteur de plus de quarante piques (...) les murailles en sont très épaisses et munies de tours, l'une desquelles est des plus hautes et des plus belles qui se voient ». Le pays d'alentour, où abondent les étangs, les bois, les taillis d'églantiers et de châtaigniers, est réputé pauvre, ne produisant que du blé et du seigle. On engraisse pourtant du bétail avec des raves et des châtaignes.
Les foires de Boussac, instituées par Jean IV de Brosse, sont réputées dans tout le Berry et assurent une relative prospérité à ce petit bourg, dont la population dépassera à peine 600 habitants à la veille de la Révolution. Ces foires ont lieu le lundi des Rameaux, le jeudi avant la pentecôte, « le jeudi avant la décollation de saint Jean-Baptiste » (en juin), et « le jeudi avant la décollation de sainte Valérie » (en décembre).
Echangée par César de Bourbon à un membre de la famille de Loménie, puis vendue à un gentilhomme auvergnat, Jean De Rilhac, la seigneurie de Boussac demeurera dans la postérité de ce dernier jusqu'à la veille de la Révolution. Charles Henri de Carbonnières, son descendant par les femmes, est alors le propriétaire de la seigneurie et du château.
En décembre 1793, le comité de surveillance de Guéret dénonce la mansuétude du comité de Boussac à l'égard de la famille de Carbonnières et ordonne l'arrestation de tous ses membres. Ils seront libérés, semble-t-il, en mars 1794 sur l'intervention d'un conventionnel en mission, à l'exception de Charles Henri, transféré à Guéret. On ne sait rien de son sort, mais sans doute fut-il rendu à sa famille après la chute de Robespierre.
En 1790, les limites des communes avaient été généralement calquées sur celle des anciennes paroisses. C'est ainsi que la superficie de Boussac n'excédait pas 150 hectares (hier comme aujourd'hui), alors que Boussac-Bourg (qui comporte deux églises, et qui était sans doute la paroisse désignée en 1150 sous le nom de Botzac las Eglesias), en comptait près de 4000.
[modifier] Le temps de la sous-préfecture
La loi du 28 pluviôse an VIII (7 juin 1800) créa l'arrondissement de Boussac, composé des cantons de Boussac, Chambon, Châtelus, et Jarnages. Boussac, jusque là chef lieu de district, devint le siège de la nouvelle sous préfecture, qui fut supprimée, avec d'autres en France, en 1926. Parmi les sous-préfets de Boussac figure Joseph Joullietton, auteur de la célèbre Histoire de la Marche et du pays de Combraille[4]. Nommé en 1825, il resta en fonction jusqu'à sa mort en 1829.
Dans les années 1840, les avis sont partagés sur le charme de la ville de Boussac. En juillet 1841, Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, qui effectue une tournée dans la région, se montre plus que sévère : « Boussac est un horrible trou, la plus hideuse sous préfectue de France. Le château n'a même pas le mérite d'avoir la tournure féodale, il ressemble à ces vilains manoirs de la Bretagne, bâtis par des maçons qui n'auraient pas pu gagner leur vie autre part ». Dans son roman Jeanne (1836), George Sand avait pris par avance le contrepied de celui qui fut son éphémère amant (« J'ai eu Mérimée, c'est bien peu ») Elle écrit en effet :« La ville de Boussac peut être considérée comme une des plus chétives et des plus laides sous-préfectures du Centre. Ce n'est pas l'avis du narrateur de cette histoire. Jeté sur des collines abruptes, le long de la Petite Creuse, au confluent d'un ruisseau rapide, Boussac offre un assemblage de maisons, de rochers, de torrents, de rues mal agencées et de chemins escarpés qui lui donnent une physionomie très pittoresque ». Plus loin, elle décrira le château comme « irrégulier, gracieux et coquet dans sa simplicité ».
[modifier] Le château
Construit au XVe siècle, le château de Boussac a été remanié aux XVIe et XVIIe siècles. ( )
Cédant aux objurgations de la société populaire de Lépaud, relayée par l'administration du département, la municipalité de Boussac, sans enthousiasme, avait décidé le démantèlement du château en avril 1794. L'adjudicataire, pour une somme de 8400 livres (payables en assignats ?), y procèda à partir du mois de juillet : il combla les fossés, rasa le donjon, ainsi que les toitures "orgueilleuses" des tours, abattit le portail, etc. Le corps principal de bâtiment restait pourtant à peu près intact. Sa porte d'entrée comporte encore aujourd'hui, au dessus du linteau, les armes de la famille de Brosse (trois "brosses") sculptées dans la pierre.
Vendu en 1833 à la municipalité de Boussac par Pauline de Carbonnières, fille de Charles Henri, devenue comtesse de Ribereix, racheté par le département, le château abrita, à partir de 1838, le siège de la sous-préfecture de Boussac, puis, après 1926, une caserne de gendarmerie. Il a été acquis au début des années 1960 par M. et Mme Blondeau qui l'ont superbement restauré et meublé (se renseigner pour les horaires de visite). Il se compose d'un bâtiment rectangulaire flanqué d'une grosse tour ronde. Côté rivière il présente un façade sévère flanquée de deux tours rectangulaires. Au deuxième étage on peut voir la chambre que George Sand occupa à plusieurs reprises, notamment pendant une épidémie qui l'obligea à s'éloigner de Nohant.
Contrairement à des légendes bien établies, le prince turc Djem ("Zizim") n'a jamais séjourné à Boussac ; à plus forte raison, il n'est pour rien dans la confection des tapisseries dites de "La Dame à la licorne".
[modifier] Les célèbres tapisseries
La salle des gardes du château abrita, à partir du XVIIIe siècle, les six tapisseries de "La Dame à la licorne". Exécutées dans les Flandres entre 1484 et 1500, ces tapisseries s'inspiraient d'une légende allemande du XVe siècle. Commandées par Jean Le Viste, président de la Cour des Aides de Lyon, elles parvinrent à Boussac à la suite d'héritages successifs, des Le Viste aux La Roche-Aymon, puis aux Rilhac, barons de Boussac, et enfin aux Carbonnières, propriétaires de Boussac à la veille de la Révolution. Elles demeurèrent dans le château à la suite de la vente de celui-ci. La municipalité de Boussac les céda pour la somme de 25.000 francs-or en 1882 à un riche collectionneur, M. Du Sommerard, qui les exposa dans son hôtel de Cluny, à Paris. Ces spendides tapisseries figurent aujourd'hui parmi les pîèces majeures du Musée du Moyen Âge (ancien hôtel de Cluny, légué par Du Sommerard à la Ville de Paris avec les collections qu'il y avait amassées).
Le produit de la vente des tapisseries permit de paver la place de l'actuel Champ de foire, qui en avait sans doute bien besoin, d'autant qu'elle attirait des foules importantes les jours de marché et de foire aux bestiaux ; le solde, dit-on, servit à ériger en 1903 la statue de Pierre Leroux et à aménager le square qui porte aujourd'hui son nom.
[modifier] Administration et pouvoir politique
[modifier] La région
Le Limousin est une des 26 régions françaises composée des trois départements Corrèze, Creuse et Haute-Vienne. Situé presque en totalité sur le Massif central, au 1er janvier 2005, il regroupait 724 243 habitants sur près de 17 000 km². Ses habitants sont appelés les Limousins.
Jean-Paul Denanot est Président du Conseil régional du Limousin depuis 2004.
[modifier] La circonscription
Boussac appartient à la 2e circonscriptionde la Creuse. Celle ci est composée des cantons de : Ahun, Aubusson, Auzances, Bellegarde-en-Marche, Boussac, Chambon-sur-Voueize, Châtelus-Malvaleix, Chénérailles, La Courtine, Crocq, Évaux-les-Bains, Felletin, Gentioux-Pigerolles, Jarnages, Pontarion, Royère-de-Vassivière, Saint-Sulpice-les-Champs.
Le député de cette circonscription est M. Jean Auclair de l'UMP. Il est par ailleurs Maire de Cressat et Membre du Conseil général de la Creuse, (Canton d'Ahun).
[modifier] Le département
Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche. Ses habitants sont appelés les Creusois.
Les conseillers généraux sont élus dans le cadre des cantons pour une durée 6 ans. En Creuse, il y a 27 cantons et donc 27 conseillers généraux. Ces derniers élisent en leur sein le Président du Conseil Général de la Creuse. Depuis 2001, c'est Jean-Jacques Lozach, conseiller général de Bourganeuf, qui en est le Président.
[modifier] La commune
A l'issue des élections municipales de mars 2008 Franck Foulon a été élu maire de la commune[5] par le nouveau conseil municipal.
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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mars 2008 | Franck Foulon | |||
mars 2001 | 2008 | Jean-Claude Devilard | PS | |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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1514 | 1557 | 1933 | 1852 | 1652 | 1602 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
[modifier] Économie
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Pierre Leroux (1797-1871): philosophe, ami de George Sand fut maire de Boussac en 1848, député de Paris (juin 1848-2 décembre 1851). Son frère Jules (1805-1883), fut député de la Creuse (mai 1849-1851).
- George Sand (1804-1878), y situa en partie l'action de son roman champêtre : Jeanne (1836).
- Albert Rivière est un homme politique francais. Il est né le 24 avril 1891 au Grand-Bourg (Creuse) et il est décédé le 23 juin 1953 à Boussac. Ancien député socialiste (SFIO) de la Creuse (1928-1942). Ministre dans plusieurs gouvernements.
[modifier] Pour approfondir
[modifier] Bibliographie sommaire
- Henri Aucapitaine, Notes historiques sur la ville, le château de Boussac et la famille de Brosses (sic), Paris, Dumoulin, 1853
- Henri de Lavilatte, Esquisses de Boussac, Paris, Emile Paul, 1907
- Gilles Rossignol, Le Guide de la Creuse, Lyon/Besançon, La Manufacture 1996.
- Voir la bibliographie de l'article "Jean de Brosse"
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
[modifier] Notes et références
- ↑ Eugène Hubert, Cartulaire des seigneurs de Châteauroux (919-1789), Châteauroux, Badel, 1931
- ↑ D'après Eugène Hubert, ibid. ; Gaspard Thaumas de la Thaumassière, Histoire du Berry, Bourges, 1689 (Laffite reprints, 1976).
- ↑ Mort en 1356 à la bataille de Poitiers
- ↑ 2 vol., Guéret, 1814-1815
- ↑ Source : préfecture de la Creuse
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