Catherine-Dominique de Pérignon
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Catherine-Dominique de Pérignon | |
Naissance : | 31 mai 1754 Grenade, France |
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Décès : | 25 décembre 1818 (à 66 ans) Paris, France |
Origine : | Français |
Allégeance : | Royaume de France Royaume des français République française Empire français Royaume de France |
Grade : | Maréchal d'Empire |
Conflits : | Guerres de la Révolution Guerres napoléonniennes |
Faits d'armes : | Bataille de Novi Bataille de la Sierra Negra |
Distinctions : | Grand' Croix de la Légion d'Honneur Comte d'Empire |
Hommage : | nom sur l’arc de triomphe |
Autres fonctions : | Vice-président du Sénat Gouverneur de Parme et de Plaisance Député durant la Révolution |
Catherine-Dominique marquis de Pérignon, 31 mai 1754 (Grenade) – 25 décembre 1818 (Paris), Maréchal d'Empire (1804).
D’une famille aisée établie dans le Languedoc (Grenade) depuis le XVIe siècle et dont une branche a été anoblie par le Capitoulat de la ville de Toulouse au XVIIIe siècle, Pérignon entreprend après de bonnes études une carrière militaire.
Il obtient un brevet de sous-lieutenant dans le corps des grenadiers royaux en Guyenne. En 1780, il est aide de camp du comte de Preissac. La réforme de Ségur laissant peu de possibilité d'avancement aux roturiers et à la petite noblesse, il démissionne de ses fonctions et retourne sur ses terres.
Rentré depuis quelque temps déjà dans la vie civile, avec la maturité de l'exercice et des années, il ne tarde pas à s'associer au nouvel ordre des choses. Il accueille les évènements de 1789 avec bienveillance et en épouse les idées.
Il accepte les fonctions de juge de paix du canton de Montech. C'est dans l'exercice de cette magistrature nouvelle et populaire que les électeurs du département de la Haute-Garonne viennent le prendre pour l'envoyer comme leur représentant élu député à l'Assemblée législative en 1791.
Il est alors âge de trente-sept ans ; il a servi comme officier et siégé comme juge. Ces précédents influeront sur le reste de sa vie et lui enlèveront, soit dans les camps, soit dans les affaires, le caractère de la spécialité. Il siège à la Législative à droite, est membre du comité militaire, mais démissionne au premier cri de guerre pour devenir lieutenant-colonel d'infanterie dans l'armée des Pyrénées-Orientales.
Le 17 juillet 1793, au combat de Thuir et du Mas-de-Serre, son intrépidité contribue grandement aux succès des armes françaises. Il se fait remarquer au combat de Truillas par les représentants du peuple, et devient colonel en 1793 puis obtient le titre de général de brigade en septembre.
Général de division deux mois plus tard, le 3 nivôse an II, il remporte de nombreux succès. Il a la gloire de sauver la place de Perpignan et reçoit dans cette affaire un coup de baïonnette à la cuisse. Il prend le camp de Boulogne (1er 1794).
Vainqueur à La Junquera (7 juin), il commande le centre de l'armée le 28 brumaire an III, à la bataille de la Montagne-Noire (17-20 novembre 1794) contre les Espagnols, où périt Dugommier tué à la tête de l'armée en novembre 1794.
Il lui succède comme commandement en chef. La bataille d'Escola, la prise de l'imprenable Bouton-de-Roses et de la ville de Roses justifient glorieusement ce choix par la suite. Il prend Figuières mais essuie un revers à Bascara, le 6 mai 1795.
Il est élu par la Haute-Garonne au Conseil des Cinq-Cents. Le 4 messidor an III, le traité de Bâle réconcilie la France et l'Espagne, et Pérignon, ambassadeur à Madrid, est chargé de cimenter les relations amicales que ses victoires ont rétablies, et de conclure une alliance offensive et défensive. Cette alliance est formalisée par le traite de San-Idelfonse en août 1796. Deux ans plus tard, le vice-amiral Truguet le remplace à ce poste important.
Suite à une liaison avec une espionne royaliste, il est rappelé par le Directoire en 1797 et placé au traitement de réforme. Remis en activité en 1799, il se voit confier le commandement des troupes de Ligurie. Il reprend son rang de bataille à l'armée d'Italie.
Il commande l'aile gauche à la bataille de Novi ; ses deux divisions, aux ordres des généraux Grouchy et Lemoine, gardent les vallées de la Bormida et du Tanaro. Pérignon défend le village de Pasturana et fait des prodiges ; mais, accablé par le nombre, il tombe, couvert de blessures, aux mains de l'ennemi (15 août 1799).
Ce n'est qu'en l'an IX que les Russes le rendent à la France. Le vainqueur de la bataille de Marengo accueille l'intrépide et malheureux soldat de Novi ; mais, âgé déjà de quarante-sept ans, Pérignon ne peut pas prendre place dans ce cortège de jeunes capitaines qui se pressent autour du jeune héros.
Bonaparte le fait nommer vice-président du Sénat conservateur (1801). [1]
Retiré de l'armée active, Pérignon rentre ainsi dans la carrière législative par la première magistrature de la République.[2]
Le traité du 26 fructidor an IV ayant laissé des incertitudes sur la limite entre la France et l'Espagne, Pérignon, qui avait signé ce traité, reçoit, le 24 fructidor an X, la mission de régler ces difficultés, en qualité de commissaire extraordinaire.
Président du collège électoral de la Haute-Garonne le 19 ventôse an XII, le 16 floréal suivant il présente au premier Consul une députation du collège, et termine ainsi son discours[3]. Il se montre très actif au Sénat en faveur du Consulat à vie et de la promulgation de l'Empire.
Pérignon est mis en possession de la sénatorerie de Bordeaux par disposition consulaire en date de vendémiaire an XII.
Le lendemain de son élévation à l'Empire, Napoléon rend un décret (29 floréal)[4], désignant quatorze maréchaux de France, auxquels sont adjoints, avec le même titre, quatre sénateurs ayant commandé en chef, parmi lesquels Pérignon. Déjà âgé lors de sa nomination, la carrière militaire de Perignon est derrière lui lorsqu'il reçoit son bâton de maréchal. Le reste de sa carrière est essentiellement voué à des taches administratives.
Le maréchal sénateur devient, le 25 prairial an XIII, grand officier de la Légion d'honneur et grand Aigle le 13 pluviôse an XIII (1805).
Gouverneur de Parme et de Plaisance en 1806, il reçoit en 1808 l'ordre d'aller prendre le commandement en chef des troupes françaises dans le royaume de Naples en remplacement du général Jourdan. La même année il est nommé grand dignitaire de l'ordre des Deux-Siciles et comte de l’Empire (1808). Il ne quittera Naples qu'au moment où le roi se déclarera contre la France.
Il commande l'armée napolitaine de Murat pendant ses absences. Il s'éloigne de Murat dès les premiers signes de défection du prince en 1813.
Il se rallie à Louis XVIII après la démission de Napoléon[5].
Il y avait preuve de zèle et de condescendance dans cette démarche empressée, et puis le comte Pérignon avait adhéré aux actes du Sénat ; aussi le lieutenant-général du royaume le nomme commissaire du roi dans la 1e division militaire, et les ordonnances royales des 31 mai, 1er et 4 juin, le font successivement chevalier de Saint-Louis, président de la commission chargée de vérifier les titres des anciens officiers de l'armée des émigrés, et enfin pair de France.
Nommé en 1815 gouverneur de la 10e division militaire, il cherche au mois de mars, de concert avec le baron de Vitrolles, à organiser dans le Midi un plan de résistance contre Napoléon. Il n'y réussit pas et reste éloigné des affaires pendant les Cent-Jours. L'Empereur le raye de la liste des maréchaux.
Réintégré à la seconde Restauration, le 10 janvier 1816, il passe avec le même titre dans la 1e division militaire, et reçoit le 3 mai suivant la croix de commandeur de l'ordre de Saint-Louis, gouverneur militaire de Paris, puis marquis en 1817.
Il vote la mort lors du procès de Ney et meurt le 25 décembre 1818 à Paris, couvert d'honneurs.
Le nom de Pérignon figure sur l’arc de triomphe de l’Étoile.
[modifier] Source partielle
« Catherine-Dominique de Pérignon », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
[modifier] Liens externes
- Fonds Pérignon aux archives de la Haute-Garonne.
[modifier] Notes et références
- ↑ Le 26 ventôse an IX, le sénat conservateur reçoit le message suivant : « Le premier Consul, en exécution de l'article de la Constitution, vous présente comme candidat à la place vacante au Sénat, le général Pérignon, qui a signé le traité d'alliance conclu le 26 fructidor an IV entre la France et l'Espagne. » Et le Sénat répond à ce message par l'arrêté suivant : Extrait des registres du Sénat conservateur. 8 germinal an IX. Vu le message du Corps législatif, du 24 ventôse dernier, par lequel il présente le citoyen Grégoire, l'un de ses membres, comme candidat pour une place vacante du Sénat conservateur ; « Vu pareillement le message du premier Consul, du 26 du même mois, par lequel il présente pour la même place le général Pérignon ; « Vu enfin le message du Tribunat du 28 ventôse, contenant présentation, pour la même place, du citoyen Démeuniers (C'est donc à tort que tous les biographes ont présenté Pérignon comme le successeur de Démeuniers au Sénat conservateur) l'un de ses membres ; « Le Sénat, réuni au nombre des membres prescrits par l'article 90 de la Constitution, procède, en exécution de l'article 16, au choix d'un sénateur entre les trois candidats qui ont partagé le vœu des autorités présentantes ; o La majorité absolue des suffrages recueillis au scrutin individuel se fixe sur le citoyen Pérignon, général de division ; « Il est proclamé par le président membre du Sénat conservateur. « Le Sénat arrête que cette nomination sera notifiée, par un message du Corps législatif, au Tribunat et aux consuls de la République. »
- ↑ Le premier Consul le jugeait déjà trop mûr pour le champ de bataille. On peut marquer ici le terme de sa vie militaire. Lorsque le chef de l'État lui rendit l'épée du commandant, ce fut plutôt pour un service de représentation que d'activité.
- ↑ Dix jours plus tard le Sénat allait saluer Napoléon du titre d'Empereur. « O Napoléon ! lorsque le monde reste dans le silence de l'admiration en présence de votre renommée, les trente-cinq millions de Français pourraient-ils ne pas consacrer cette si grande prédilection dont le ciel les a favorisés en vous plaçant à leur tête ! Qu'ils vous portent sur le pavois entouré de tous les attributs dignes d'eux et de vous; qu'en même ternes toute votre famille y soit portée, saisie d'un pacte héréditaire indissoluble, et que la postérité soit ainsi forcée à reconnaître que la génération présente sut tester glorieusement et utilement en faveur des générations futures. »
- ↑ Décret impérial. NAPOLEON, empereur des Français, décrète ce qui suit : Sont nommés maréchaux de l'Empire, les généraux Berthier, — Murat, — Moncey, — Jourdan, — Masséna, — Augereau, — Bernadotte, — Soult, — Brune, — Lannes, — Mortier, — Ney, — Davout, — Bessières. Le titre de maréchal d'Empire est donné aux sénateurs Kellermann, — Lefebvre, — Pérignon et Serrurier qui ont commandé en chef. Donné à Saint-Cloud, le 29 floréal an XII. NAPOLEON. Par l'Empereur, Le secrétaire d'État, MARET.
- ↑ Après la restauration du trône des Bourbons, le duc de Valmy, au nom des quatre maréchaux sénateurs, adressa la réclamation suivante. A Monsieur, comte d'Artois, lieutenant-général du royaume. «Paris, 15 avril 1814. « Monseigneur, « Je viens, au nom de mes collègues, maréchaux-sénateurs, et au mien, comme doyen des maréchaux de France, réclamer près de Votre Altesse Royale contre l'ordre dans lequel on nous a placés par rapport aux autres maréchaux. « Nous quatre, maréchaux-sénateurs, Kellermann, Lefebvre, Pérignon et Serrurier, avons été nommés des premiers et avant tous les autres, sans doute à cause de l'ancienneté de nos services et de nos grades de généraux en chef ou de division. Les autres maréchaux, même le maréchal Berthier, n'ont été nommés qu'après. « Nous prions Votre Altesse Royale, lieutenant-général du royaume, d'avoir la bonté de nous faire rétablir dans l'ordre dans lequel nous devons être placés, et qui doit précéder MM. les maréchaux nommés depuis ces sénateurs. « Entré au service comme cadet au régiment de Lowendal en 1752, chevalier de Saint-Louis avant l'âge prescrit par les règlements, j'ai passé par tous les grades. Nommé par Sa Majesté Louis XVI cordon rouge en 1791, lieutenant-général, général d'armée au commencement de 1792, j'ai commandé en chef les armées actives et de réserve jusqu'à ce jour. Doyen des maréchaux de France, je prie Votre Altesse Royale de me faire jouir des prérogatives attachées à ce titre, comme sous l'ancien ordre de choses. « Je suis, etc. « Le maréchal-sénateur, « KELLERMANN, duc de Valmy. » A cette demande qui paraîtra au moins fort singulière à ceux qui auront lu le décret reproduit plus haut. Monsieur fait répondre : « A M. le maréchal Kellermann, duc de Valmy. a Palais des Tuileries, 17 avril 1814. « M. le Maréchal, - « Son Altesse Royale Monsieur, lieutenant-général du royaume, à qui j'ai eu l'honneur de soumettre votre lettre du 15 de ce mois, me charge de faire connaître que la réclamation qu'elle contient pour vous, Monsieur le Maréchal, et pour MM. les maréchaux Lefebvre, Pêrignon et Serrurier, est d'une trop haute importance pour que Son Altesse Royale puisse prendre une décision avant l'arrivée de Sa Majesté Louis XVIII. « Aussitôt que Sa Majesté sera arrivée, Son Altesse Royale lui mettra sous les yeux votre réclamation. « Veuillez agréer, etc. »