Championnat de France de rugby à XV
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Cet article traite du championnat disputé par l'élite des clubs français, d'autres championnats de niveau inférieur sont disputés en France, c'est le cas notamment du Championnat de France de rugby Pro D2 dont les deux meilleures équipes sont promues chaque saison dans le Top 14. Les autres championnats sont décrits dans l'article: Compétitions de clubs français de rugby à XV.
Le Championnat de France de Rugby a été créé en 1892 sous l'égide de la fédération omnisports USFSA. Un comité du rugby est alors chargé de l'épreuve. Il est pris en charge à partir de l'édition 1921 par la toute jeune Fédération française de rugby. Depuis 1998, c'est la Ligue nationale de rugby qui l'organise.
Le vainqueur du championnat de France remporte un trophée qui s'appelle le bouclier de Brennus.
Sa formule a beaucoup évolué au cours de l'histoire (voir ci-dessous Organisation du championnat). Avec l'introduction du professionnalisme en 1995, le nombre de clubs de la division d'élite a diminué notablement, passant de 24 à 16 puis finalement à 14 clubs en 2005. Il porte depuis le nom de Top 14. Il se déroule en deux phases : une phase dite de qualification, qui est disputée par toutes les équipes et une phase finale regroupant les quatre meilleurs clubs de la phase de qualification, qui se joue par élimination directe.
Au cours de sa longue histoire, le championnat de France a été marqué à plusieurs reprises par des cycles de domination de certains clubs pendant 10 à 15 ans. Dans l'ordre chronologique, on relève l'hégémonie des deux clubs parisiens du Racing club de France et du Stade français (1892-1903), puis celles du Stade Bordelais (années 1900), du FC Lourdes (années 1950), de l'AS Béziers (années 1970-80) et du Stade toulousain (années 1920, puis 1985-2001). Depuis 2000, le Stade français et le Biarritz olympique se sont partagés 7 des 8 titres mis en jeu.
[modifier] Historique
Le bandeau en bas de page donne des liens vers les articles spécifiques qui traitent des différentes saisons du championnat de France depuis son origine en 1892.
[modifier] Naissance du rugby en France
Le rugby a été introduit en France vers 1870 par des Britanniques travaillant dans l’Hexagone. Dès 1872, certains d’entre eux fondent le Havre Athletic Club avec lequel ils pratiquent une forme hybride de rugby et de football qu'ils appellent combination.
Le premier véritable club de rugby français est le English Taylors RFC, fondé par des hommes d'affaires anglais à Paris en 1877, suivi par le Paris Football Club l'année suivante. Ce dernier a une durée de vie éphémère. Sa scission entraîne la formation du Racing club de France en 1882, du Stade français en 1883 (ou 1887) et de l'Olympique en 1888, entièrement ou en partie par des Français.
[modifier] Période 1892-1919
Le premier titre de champion de France de rugby à XV est décerné en 1892, suite à un simple match entre le Racing et le Stade français, remporté par les Racingmen (4-3). Les trois clubs parisiens (Racing, Stade, Olympique) remportent tour à tour le titre de champion de France jusqu'en 1898. Le championnat n'est alors disputé que par des clubs de Paris ou de la région parisienne et le nombre de clubs participants est au maximum de six (en 1898).
Les clubs de province sont autorisés à disputer le titre en 1899. Le SBUC en profite aussitôt pour remporter son premier titre. À partir de 1904, la suprématie des équipes de la moitié Sud de la France devient écrasante. Le rugby s’enracine profondément dans un rectangle Lyon-La Rochelle-Biarritz-Toulon : la vallée du Rhône, le Languedoc, le Roussillon, le Pays basque, la vallée de la Garonne, les Pyrénées succombent au charme du ballon ovale. Naturellement, de grands clubs apparaissent.
La période 1892-1914 est dominée par trois clubs qui remportent l'essentiel des titres de champion : le SBUC (7 titres), le Stade français (6 titres) et le Racing (4 titres).
En 1901, le SBUC gagne la finale à la régulière sur le score de 3-0. Mais l'USFSA annule le résultat et décide que la finale doit être rejouée à Paris, le Stade bordelais ayant en effet fait jouer trois joueurs irrégulièrement. Le SBUC refusant cette décision, le Stade français est déclaré vainqueur.
Les finales de 1906 et 1907 sont arbitrées par Allan Henry Muhr qui est alors joueur international, ancien champion de France en 1901 et 1903 et futur patron des sélectionneurs du XV de France de 1911 à 1919 (il sera aussi sélectionneur de l'équipe de France de Coupe Davis en 1922 et 1923).
Henri Amand est un des grands joueurs de l'époque avec cinq titres remportés, puis l'arbitre de la finale de 1913, Marc Giacardy a fait de même avec six titres et une finale arbitrée en 1912. Avec eux, on peut citer Louis Dedet, Marcel Laffitte, Auguste Giroux, Maurice Bruneau, P. do Rio Branco da Silva Paranhos et Henri Martin qui ont tous remporté six fois le championnat de France.
En raison de la Première Guerre mondiale, le championnat est interrompu entre 1914 et 1919. Pendant cette période le championnat est remplacé par la Coupe de l'Espérance qui est disputée surtout avec des jeunes gens non appelés à effectuer leur service militaire. La compétition a été disputée quatre fois mais ne fait pas partie du palmarès officiel du championnat.
[modifier] Palmarès 1892-1914
Le tableau ci-après donne le palmarès du championnat de France depuis sa création en 1892 jusqu'à son interruption en 1914. On accède à l'article qui traite d'une saison particulière en cliquant sur le score de la finale.
[modifier] L'entre deux guerres 1920-1939
Le Stade toulousain connaît sa première période de domination du rugby français en remportant cinq titres de champion de France en six ans, de 1922 à 1927. C’est alors le règne de la « Vierge Rouge », comme on surnomme le club rouge et noir suite à son titre de 1912 au cours de laquelle l’équipe resta invaincue pendant toute la saison.
Les années 1930 sont dominées par l'USA Perpignan qui remporte trois fois le championnat, par le Biarritz olympique (quatre finales disputées et deux titres de champion) et le Lyon OU (trois finales disputées et deux titres de champion).
Hors du terrain, les années 20 et 30 sont des années de crise pour le championnat. Le titre de champion de France attise les convoitises et entraîne des dérives : violence sur les terrains et accusations d’amateurisme marron rythment les saisons de plus en plus souvent. En décembre 1930, quelques clubs dénoncent le professionnalisme déguisé pratiqué par certaines équipes (un patron pouvait salarier ses joueurs dans son entreprise comme par exemple celui de l’US Quillan, trois fois finaliste entre 1928 et 1930, et champion en 1929, dans une ville de trois mille habitants) et font sécession. Dix clubs fondent l’UFRA (Union française de rugby amateur), qui se targuait de rester fidèle aux idéaux de fair play et d’amateurisme du rugby, et demanda à la Fédération française de remettre de l’ordre dans sa maison [6]. Sept d’entre eux sont d’anciens champions de France, mais ils sont exclus du championnat. Au total, 14 clubs feront sécession, dont sept anciens champions de France.
Suite à ces tensions, le XV de France est boycotté par les équipes britanniques qui voient ces dérives d’un très mauvais œil, au point d’être exclu du Tournoi des cinq nations. La FFR trouve enfin un accord en 1932 avec les clubs entrés en dissidence, mais les conséquences de la crise sont profondes : ses effectifs diminuent très fortement et le nombre de clubs passe de 784 en 1930 à 663 en 1934 et 558 en 1939, de nombreux clubs arrêtent purement et simplement le rugby, alors que d'autres rejoignent le rugby à XIII, professionnel, lancé en 1934 en France.
Le XV de France n’est autorisé par les Britanniques à disputer de nouveau le Tournoi qu’en 1940, mais cette édition n’aura jamais lieu en raison de la Seconde Guerre mondiale
[modifier] Palmarès 1920-1939
Le tableau ci-après donne le palmarès du championnat de France depuis 1920 jusqu'à son interruption en 1939. On accède à l'article qui traite d'une saison particulière en cliquant sur le score de la finale.
[modifier] Période 1942-1970
La Seconde Guerre mondiale interrompt le championnat de 1940 à 1942. Après trois saisons de compétitions non officielles, la FFR décide, le 5 juin 1942, de rétablir le championnat de France. Le championnat est disputé par quarante clubs de la zone occupée et cinquante-cinq clubs de la zone libre. Après l'invasion de la zone libre par les Allemands en novembre 1942, la Fédération changea les appellations en « zone nord » et « zone sud ». La finale est disputée entre Bayonne et Agen, qui ont remporté respectivement les compétitions des zones sud et nord.
Le nombre de clubs participants augmente régulièrement, passant de 95 en 1942-43 à 154 en 1945-46. Après la guerre, le nombre de clubs de l'élite est réduit à 64 clubs pour la saison 1946-47 et varie par la suite entre 40 et 80 jusqu'à la saison 1991-92.
Le championnat 1944-45 est remporté par le SU Agen qui bat le FC Lourdes en finale. Parmi les joueurs du SU Agen, à noter la présence de Albert Ferrasse et Guy Basquet qui seront plus tard président et vice-président de la fédération française de rugby.
Toutefois, l’après-guerre est dominée par le FC Lourdes qui remporte 7 fois le Bouclier de Brennus de 1948 à 1960 (plus un autre titre en 1968). Plusieurs Lourdais de cette génération dorée cumulent ainsi au moins six titres de champion de France: Antoine Labazuy, Jean Prat, Thomas Mantérola, Maurice Prat, Louis Guinle et Roger Martine. L'équipe compte huit joueurs internationaux en activité en 1948 et encore sept en 1958.
La finale du championnat 1948-49 présente la particularité d'avoir été disputée deux fois, le premier match s'étant terminé sur une égalité 3-3[8], finalement c'est le Castres olympique qui remporte le titre aux dépens du Stade montois.
Les deux finalistes sont à nouveau à égalité à la fin du temps réglementaire lors de la finale du championnat 1950-51, mais le règlement prévoit alors qu'une prolongation soit disputée et c'est US Carmaux qui remporte le titre en battant le Stadoceste tarbais par 14-12.
En 1952, la France est à nouveau menacée d'être exclue du Tournoi, coupable selon les Britanniques de professionnalisme (recrutements, primes de match, intéressements) [9]. Pour éviter la sanction, la fédération française promet d'abolir le championnat de France et fournit une liste de joueurs jugés coupables de professionnalisme, dont Jean Dauger, Robert Soro et Maurice Siman. L'exclusion du Tournoi est ainsi évitée et en fin de compte le championnat de France 1952-53 est maintenu à la suite de la pression exercée par la grande majorité des clubs français[10].
La FFR décide d'alléger la compétition en ne faisant disputer que les matchs aller du championnat, elle supprime aussi la Coupe de France. Pour la seule fois dans l'histoire du championnat, les clubs non qualifiés (après la phase de qualification avec poules de huit) disputent une épreuve de consolation appelée la Coupe Cyril-Rutherford en l'honneur d'un ancien capitaine du XV de France au début des années 1900.
La finale de 1957-58 voit l'opposition des deux frères Manterola qui jouent dans des équipes opposées: le FC Lourdes et le Sporting Club mazamétain. Les deux équipes sont conduites par deux fortes personnalités, le Lourdais Jean Prat, « Monsieur Rugby » et le « Docteur » Mias du côté mazamétain. Jean Prat remporte son sixième et dernier titre de champion de France, tandis que Lucien Mias, malgré de glorieux succès avec l'équipe de France, ne sera jamais champion de France.
Michel Crauste et Arnaud Marquesuzaa remportent le titre avec le Racing club de France en 1959. L’année suivante, ils le remportent avec le FC Lourdes.
Sans atteindre l’hégémonie lourdaise, le SU Agen remporte tout de même trois titres entre 1962 et 1966.
Après avoir échoué par trois fois en finale, le Stade montois remporte pour la première (et seule) fois de son histoire en 1963. Cette victoire est acquise aux dépens de l'US Dax. C’est la première fois depuis 1934 qu’une finale oppose deux équipes du même département (les Landes). C’est aussi la troisième des cinq finales perdues (pour aucune victoire) par Dax.
Les événements de mai 1968 retardent de trois semaines la tenue de la finale du championnat 1967-68. Le FC Lourdes et le RC Toulon sont à égalité après prolongation, mais la finale ne peut pas être rejouée en raison de la date tardive de la rencontre, l'équipe de France devant partir en tournée en Nouvelle-Zélande quelques jours plus tard. Par suite, c'est Lourdes qui est déclaré vainqueur au bénéfice de ses deux essais marqués[11].
La Voulte devient la plus petite ville de France, depuis Quillan en 1929, à voir passer le bouclier de Brennus dans ses rues en 1970.
En 1969, Pierre Villepreux perd sa deuxième finale du championnat de France[12], cette fois avec le Stade toulousain qui est battu par Bègles. Avec Lucien Mias, il fait partie des grands joueurs internationaux français, comme Pierre Albaladejo, Walter Spanghero, Jo Maso[13] et Serge Blanco, qui n'ont jamais remporté le titre de champion de France.
[modifier] Palmarès 1943-1970
Le tableau ci-après donne le palmarès du championnat de France depuis 1943 jusqu'à 1970. On accède à l'article qui traite d'une saison particulière en cliquant sur le score de la finale.
[modifier] Période 1971-1994
Les années 1970-1984 voient une nette domination du championnat par l'AS Béziers qui, grâce à une génération de joueurs exceptionnelle et un entraîneur en avance sur son temps, Raoul Barrière, remporte 10 titres de champion[16]. La domination de l'AS Béziers est telle qu'en 1972 sept Biterrois font partie de l'équipe de France qui affronte l'Irlande à Colombes : les avants Armand Vaquerin, Alain Estève, Olivier Saisset, Jean-Louis Martin et Yvan Buonomo, le demi de mêlée Richard Astre et l'ailier Jack Cantoni. En 1977, l'AS Béziers compte douze joueurs internationaux en activité. Cette année-là, les Biterrois Alain Paco et Michel Palmié remportent le bouclier de Brennus, après avoir réussi le Grand Chelem avec l'équipe de France.
Le Stade toulousain met fin à la suprématie des Biterrois en remportant le bouclier de Brennus en 1985 pour la première fois depuis 1947, et redevient le club phare du rugby français avec quatre titres remportés de 1985 à 1994 inclus (il en gagne cinq autres ensuite de 1995 à 2001)[17]. Plusieurs joueurs cumulent six ou sept titres de champion de France, dont Hugues Miorin, Jérôme Cazalbou, Claude Portolan, Franck Belot et Christian Califano.
Le RC Toulon présente aussi un bon bilan pendant cette période avec deux titres de champion, remportés en 1987 et 1992, et trois places de finaliste en 1971, 1985 et 1989.
L’internationalisation croissante du rugby dans les années 1980 affecte le déroulement du championnat, notamment la création en 1987 de la Coupe du monde de rugby à XV, qui se déroule tous les quatre ans. Les clubs qui possèdent des joueurs internationaux en activité doivent en effet les mettre à disposition de l'équipe de France pendant le déroulement de la compétition, soit pendant plus d'un mois. La programmation des matchs est aménagée, mais les clubs qui possèdent le plus grand nombre de joueurs internationaux sont tout de même pénalisés par rapport aux autres clubs (indisponibilités dues à la fatigue, aux blessures etc.).
[modifier] Depuis 1995 : l’avènement du professionnalisme
Le championnat 1995-96 voit le passage au professionnalisme[18]. Le rugby devient alors un métier pour environ 600 joueurs qui signent un contrat professionnel avec leurs clubs, et voit le début de la réduction du nombre de clubs évoluant dans l'élite.
Le bon niveau du championnat de France, ainsi resserré, est démontré par les premières victoires du Stade toulousain et du CA Brive en Coupe d'Europe, respectivement en 1996 et 1997 (Brive est aussi finaliste en 1998). La création de la Coupe d'Europe augmente toutefois le nombre de matchs que doivent disputer les clubs. Le championnat de France débute ainsi dès le mois d'août et se termine par la finale qui a lieu en général début juin.
La réduction des clubs de l'élite entamée en 1994 aboutit à une poule unique de seize clubs en 2003 (Top 16), puis à une poule unique de 14 clubs en 2005. Le championnat prend la dénomination de Top 14. Pour encourager le spectacle, un système de points de bonus est mis en place : 1 point de bonus défensif inscrit pour une défaite de 7 points d'écart ou moins et 1 point de bonus offensif pour 4 essais marqués. En 2007, le bonus offensif est modifié et est accordé à toute équipe qui inscrit 3 essais de plus que son adversaire.
Les années 1995-2007 voient une nette domination du championnat par trois clubs qui remportent les 12 titres de champion décernés après le passage au professionnalisme. La fin des années 1990 voit le retour au premier plan du Stade français qui, sous l'impulsion de son président Max Guazzini, remporte le bouclier de Brennus en 1998. Quatre autres titres suivront jusqu’en 2007. Le club parisien partage cette suprématie avec le Biarritz olympique, vainqueur à deux reprises du championnat en 1935 et 1939, mais qui en remporte trois en 2002, 2005 et 2006. Le seul titre qui leur échappe revient au Stade toulousain qui reste au premier plan en étant champion en 2001 et en remportant la Coupe d'Europe en 2003 et 2005 (victoires obtenues lors de finales 100% françaises contre l'USAP et le Stade français).
La programmation des matchs du championnat 2006-07 est aménagée de façon à tenir compte du fait que les joueurs internationaux sont très sollicités avec, outre le Top 14, les matchs du Tournoi des six nations 2007, ceux de la Coupe d’Europe et la préparation de la coupe du monde 2007. Le championnat est interrompu pendant près de deux mois, entre le 27 janvier et le 23 mars 2007. La finale est remportée par le Stade français au dépens de l'ASM Clermont Auvergne qui échoue pour la huitième fois en finale (aucune victoire).
[modifier] Palmarès 1971-2007
[modifier] Bilans
[modifier] Clubs
Treize clubs ont gagné au moins trois fois le championnat, le Stade toulousain est en tête du bilan avec 16 titres dont cinq remportés de 1922 à 1927 inclus et quatre autres remportés de 1994 à 1997 inclus.
Le Stade français est second du bilan avec 13 titres dont 8 acquis avant 1910 et 5 depuis 1998. Il est le seul club a avoir été sacré Champion de France au XIXe, au XXe puis au XXIe siècle.
Suit l'AS Béziers avec 11 titres dont 10 acquis en quatorze ans (1971 à 1984 inclus).
Le FC Lourdes a aussi dominé le championnat de France pendant une décennie avec six titres acquis de 1952 à 1960.
Aucun club n'a été champion cinq fois de suite. Le record étant 4 saisons consécutives par le Stade bordelais de 1904 à 1907 et le Stade toulousain de 1994 à 1997.
Rang | Club | Titres Premier-Dernier |
Finales perdues Première-Dernière |
---|---|---|---|
1 | Stade toulousain | 16 1912-2001 |
7 1909-2006 |
2 | Stade français Paris | 13 1893-2007 |
8 1892-2005 |
3 | AS Béziers | 11 1961-1984 |
4 1960-1976 |
4 | SU Agen | 8 1930-1988 |
6 1943-2002 |
5 | FC Lourdes | 8 1948-1968 |
3 1945-1955 |
6 | Stade bordelais | 7 1899-1911 |
5 1900-1910 |
7 | USA Perpignan | 6 1914-1955 |
8 1924-2004 |
8 | Racing club de France | 5 1892-1990 |
6 1893-1987 |
9 | Biarritz olympique | 5 1935-2006 |
3 1934-1992 |
10 | RC Toulon | 3 1931-1992 |
5 1948-1989 |
11 | Aviron bayonnais | 3 1913-1943 |
4 1922-1982 |
12 | Castres olympique | 3 1949-1993 |
1 1995 |
13 | Section paloise | 3 1928-1964 |
0 - |
Clubs ayant été vice-champions mais jamais champions et division actuelle :
- Inter-Nos : 1894
- SCUF (Division d'honneur) : 1911
- US Carcassonne (Fédérale 2) : 1925
- FC Lézignan : 1929
- AS Montferrand (Top 14) : 1936-1937-1970-1978-1994-1999-2001-2007
- US Cognac (Fédérale 2) : 1954
- US Dax (Top 14) : 1956-1961-1963-1966-1973
- SC Mazamet (Fédérale 1) : 1958
- CA Brive (Top 14) : 1965-1972-1975-1996
- Stade bagnérais (Fédérale 2) : 1979-1981
- CS Bourgoin-Jallieu (Top 14) : 1997
- US Colomiers (Fédérale 1) : 2000
Depuis la saison 1995-1996 qui marque le début du professionnalisme, vingt-sept clubs ont disputé au moins trois saisons dans l'élite. Toutefois, seuls trois clubs ont conquis le Bouclier de Brennus lors de ces douze saisons: le Stade français à cinq reprises, le Stade toulousain quatre fois et le Biarritz olympique trois fois.
Pendant cette même période, le Stade toulousain a réussi l'exploit d'atteindre chaque année le stade des demi-finales (14 consécutives depuis 1993-94, série en cours et record de France).
[modifier] Joueurs
Le tableau suivant donne la liste des joueurs qui ont remporté le plus souvent le titre de champion de France, et à titre indicatif les titres de vice-champion. Les quatre premières places sont prises par des joueurs de l'AS Béziers et les neuf premiers appartiennent à trois clubs seulement : l'AS Béziers, le Stade toulousain et le FC Lourdes.
Joueur | Champion | Vice-champion |
---|---|---|
Armand Vaquerin | 10 | 1 |
Jean-Louis Martin | 9 | - |
Alain Estève | 8 | 1 |
Michel Palmié | 8 | 1 |
Antoine Labazuy | 7 | 1 |
Jack Cantoni | 7 | 1 |
Georges Senal | 7 | 1 |
Hugues Miorin | 7 | 1 |
Jérôme Cazalbou | 7 | 1 |
Louis Dedet | 6 | 5 |
Marcel Laffitte | 6 | 5 |
Marc Giacardy | 6 | 4 |
Auguste Giroux | 6 | 2 |
Maurice Bruneau | 6 | 2 |
P. Paranhos | 6 | 2 |
Joueur | Champion | Vice-champion |
---|---|---|
Jean Prat | 6 | 3 |
Thomas Mantérola | 6 | 1 |
Maurice Prat | 6 | 1 |
Louis Guinle | 6 | 1 |
Roger Martine | 6 | 1 |
Richard Astre | 6 | 1 |
Henri Cabrol | 6 | 1 |
Olivier Saïsset | 6 | 1 |
René Séguier | 6 | 1 |
Alain Paco | 6 | 1 |
Claude Portolan | 6 | 1 |
Michel Fabre | 6 | - |
Franck Belot | 6 | - |
Christian Califano | 6 | - |
Deux joueurs ont remporté le championnat avec trois clubs différents: Marcel Baillette et Arnaud Marquesuzaa.
De nombreux joueurs ont remporté le titre avec deux clubs différents (liste ouverte): Jean-Guy Gautier, Alexandre Pharamond, Adolphe Jauréguy (et finaliste avec 2 autres clubs), François Borde, Jean Larrieu, Albert Cazenave, Eugène Ribère, Jean Matheu-Cambas, André Abadie, Michel Crauste, François Moncla, Didier Codorniou, Geoffrey Abadie, Vincent Moscato, Serge Simon, Philippe Gimbert, Olivier Roumat, Jérôme Fillol, Benoît August, Jacques Sagols .
[modifier] Organisation du championnat
La formule retenue pour la désignation du champion de France de rugby à XV et le nombre de clubs qui participent à la compétition ont changé à de très nombreuses reprises. Quel que soit le nombre de clubs participants, le championnat se déroule depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en deux temps :
- une phase de qualification, regroupant les groupes au sein de poules, en général géographiques ; il y eut certaines années une deuxième phase de poules intégrant les meilleurs de la première phase ; puis
- une phase finale avec des matchs à élimination directe à chaque tour.
[modifier] Évolution de la formule : époque amateur
Entre 1892 et 1898, seuls quelques clubs parisiens s’affrontent entre eux. Mais l’ouverture du championnat aux clubs de province en 1899 nécessite la mise en place d’un mode de sélection pour les phases finales à peu près objectif. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, les participants sont donc issus de championnats régionaux (entre trois et dix-sept suivant les années) et disputent des phases finales à élimination directe. Après 1919, le championnat devient réellement national, avec des poules géographiques, dont les vainqueurs disputaient une deuxième phase de poule, avant des phases finales. Le nombre de clubs varie alors en général entre 40 et 54.
Interrompu entre 1939 et 1942, le championnat reprend pendant l’Occupation et cherche sa formule idéale. Signe des tâtonnements et des incertitudes liées au contexte, la saison 1942-43 comprend 95 clubs, celle de 1943-44 96, et celle de 1944-45… 126 ! La stabilisation apportée par la fin du conflit permet de repartir sur des bases plus solides. La saison 1946-47 comprend trois phases qualificatives successives avec 64 clubs, puis 32 clubs, et enfin 16 clubs qualifiés pour les huitièmes de finale
Entre 1947-48 et 1991-92, une phase qualificative permet de retenir 32 équipes pour disputer des seizièmes de finale ou 16 équipes pour disputer des huitièmes de finale. On établissait un tableau des rencontres, qui était fonction du classement des équipes pendant la phase de qualification (le premier classé rencontrant le dernier qualifié, le 2e l’avant dernier etc.) et la qualification pour les tours suivants se faisait en général sur un seul match.
La compétition est disputée par un nombre d’équipes qui est successivement de 40 (1947-48 à 1950-51), 64 (1951-52 et 1952-53), 48 (1953-54 à 1958-59), 56 (1959-60 à 1966-67), 64 (1967-68 à 1974-75), 80 (1975-76 à 1978-79) et 40 (1979-80 à 1986-87).
Une innovation des plus originales se produit à l’occasion de la saison 1973-74. Les 64 clubs sont répartis à part égale entre deux groupes : le Groupe A, regroupant les 32 meilleurs de la saison précédente, et le Groupe B, regroupant les 32 suivants. Le Groupe A qualifie 24 clubs pour la phase finale, et le Groupe B 8, de sorte que des clubs classés a priori dans une division inférieure peuvent se qualifier pour les phases finales de la division supérieure et donc, en théorie, remporter le championnat de France. Cette invention avait pour bénéfice (essentiellement politique pour le président de la Fédération, qui était élu par les présidents de clubs) de maintenir l’illusion d’une première division élargie et donc de satisfaire un plus grand nombre de clubs. Abandonné l’année suivante, le système est rétabli lors de la saison 1975-76 avec 80 clubs (40 dans chaque groupe), et qualifiait 25 clubs du Groupe A et 7 du Groupe B. La formule fut maintenue peu ou prou jusqu’en 1978-79. A partir de la saison suivante, les 40 clubs du Groupe B disputent un championnat à part et n’ont plus la possibilité de se qualifier pour les phases finales du Groupe A. Dès lors, le Groupe A est organisé en 4 poules de 10 clubs, dont les huit premiers se qualifient pour les seizièmes de finale (5 poules de huit en 1983-84).
La formule change sensiblement pour le championnat 1987-88 avec 80 clubs groupés en seize poules de cinq. Les deux premiers de chaque poule, soit 32 clubs, participent ensuite à une deuxième phase de qualification (appelée Groupe A) comprenant quatre poules de huit dont les quatre premiers (soit seize clubs) participent à des huitièmes de finale disputés par matchs aller et retour. Les tours suivants sont disputés par élimination directe sur un match. Cette formule n'est conservée que jusqu'à la saison 1989-90. La saison 1990-91 introduit une formule éphémère avec 80 clubs répartis en vingt poules de quatre dont sortent 40 clubs répartis dans cinq poules de huit. L'organisation de la saison 1991-92 n'est elle aussi conservée qu'une saison avec deux groupes de quarante clubs qui qualifient trente deux clubs pour disputer des seizièmes de finale.
La saison 1992-93 marque un changement important dans l'organisation du championnat, car elle se solde par une première réduction de l’élite, qui passe de 40 à 32 clubs répartis en quatre poules de 8. A l'issue d'une première phase qualificative, les équipes placées aux quatre premières places de chaque poule sont qualifiées pour disputer un Top 16 composé de quatre poules de quatre équipes. Les huit équipes classées aux deux premières places de chaque poule du Top 16 disputent des quarts de finale qui comme les tours suivants se font par élimination directe sur un match. Cette formule est conservée trois ans jusqu'à la saison 1994-95.
[modifier] Évolution de la formule : époque professionnelle
L’avènement du professionnalisme dans le rugby à XV dans l’hémisphère sud et en Angleterre en 1995 atteignit rapidement la France. En janvier 1996, l’Union des Clubs est fondée pour défendre les intérêts des 40 clubs de première division (Groupes A et B puis A1 et A2). La Fédération française crée alors la Commission nationale de rugby d’élite (CNRE), chargée de la gestion administrative des clubs de l’élite. Elle préfigure la création d’une ligue professionnelle qui voit le jour en juillet 1998 sous le nom de Ligue nationale de rugby (LNR). Elle regroupe alors 16 clubs devenus « sociétés anonymes à objet sportif » (SAOS). A l’heure actuelle, il existe 30 clubs professionnels en France.
L’objectif des tenants du professionnalisme était de réduire le nombre de clubs d’élite afin de rendre la compétition attractive et lisible pour le public, en limitant les affrontements des meilleurs clubs avec des clubs nettement inférieurs et en concentrant les meilleurs joueurs dans un nombre restreint d’équipes afin d’élever le niveau du championnat. La création de la Coupe d’Europe et l’existence d’un championnat anglais limité à 12 clubs depuis 1987 furent d’autres éléments très incitatifs. Cette « révolution » ne se fit pas sans heurts.
Le championnat 1995-96, qui se déroula pendant le passage au professionnalisme, se signale par une réduction du nombre de clubs, qui passe à vingt, groupés en deux poules de dix. Les quatre premières équipes de chaque poule sont qualifiées pour les huitièmes de finale, huit autres équipes sont qualifiées lors de matchs de barrage avec des équipes du groupe inférieur A2. Cette formule est conservée deux ans.
Le championnat 1997-98 est disputé par vingt équipes réparties en deux poules de dix. Les quatre premiers de chaque poule disputent des quarts de finales par matchs aller et retour, puis chaque demi-finale se joue sur un seul match. Devant les critiques des présidents de clubs exclus de l’élite, le nombre de participants remonte à 24 (trois poules de huit) en 1998-99. 16 clubs sont retenus pour la phase suivante qui comprend 4 poules de quatre clubs, les huit meilleurs étant qualifiés pour disputer des quarts de finale.
La saison 1999-2000 est à nouveau disputée par 24 équipes réparties en deux poules de 12. Les deux premières équipes de chaque poule sont qualifiées pour les quarts de finale ainsi que quatre équipes issues de matchs de barrage. La suite de la compétition se fait par élimination directe.
L'élite commence vraiment à se resserrer en 2000-01 avec 21 équipes réparties en deux poules (une de 10, une de 11 clubs). Les quatre premières équipes de chaque poule sont qualifiées pour disputer des quarts de finale, la compétition se poursuivant par élimination directe jusqu'à la finale.
L'élite est à nouveau réduite en 2001-02 avec la création du Top 16 qui comprend 16 clubs répartis en deux poules. Les quatre premiers clubs de chaque poule disputent ensuite des play-offs, deux poules de quatre dont les deux premiers sont qualifiés pour les demi-finales. Cette formule est conservée jusqu'à la saison 2003-04.
Le championnat 2004-05 réunit pour la première fois une poule unique de seize clubs, les quatre premières équipes sont qualifiées pour disputer les demi-finales.
Le championnat prend enfin le nom de Top 14 à partir de la saison 2005-2006, comme son nom l'indique, quatorze clubs disputent cette compétition. Les quatre premières équipes sont qualifiées pour les demi-finales. Cette formule est aussi en vigueur en 2006-07.
Le nombre de clubs participant à la première division du championnat de France est donc resté élevé jusqu’en 1992 (40), avant de diminuer régulièrement jusqu'au nombre actuel de 14 clubs. Le nombre de clubs retenus pour participer à la phase finale du championnat a lui diminué de 32 (depuis les seizièmes de finale jusqu’à la finale) à 4 (demi-finale puis finale) depuis 1981.
[modifier] Points au classement
Une équipe marque quatre, deux ou zéro points au classement de la phase régulière du championnat, respectivement lorsqu'elle remporte, fait match nul ou perd un match. En outre des points de bonus, offensif et défensif, sont accordés à partir de la saison 2004-05 pour favoriser le jeu offensif et maintenir l'intérêt d'un match jusqu'à la fin de la rencontre.
Un point de bonus défensif est octroyé à toute équipe battue par un écart inférieur ou égal à sept points.
À partir de la saison 2007-08, un point de bonus offensif est accordé à une équipe qui inscrit trois essais de plus que son adversaire, auparavant il suffisait de marquer au moins quatre essais dans un match[21]. Par suite, deux équipes ne peuvent plus marquer un point de bonus offensif dans le même match.
[modifier] Arbitrage
Dans le Top 14, chaque rencontre est gérée par une équipe de sept à huit arbitres : un arbitre de champ, deux juges de touches (spécialisés dans cette fonction), deux arbitres chargé des remplacements (un par équipe), deux arbitres d’en-but chargés exclusivement de s’assurer de la validité des essais. En outre, il peut y avoir un arbitre vidéo (phases finales uniquement et pour tous les matchs à partir de la saison 2007-08).
Les arbitres du championnat de France sont amateurs, à trois exceptions près : Joël Jutge, Éric Darrière et Christophe Berdos, lesquels sont professionnels et autorisés à arbitrer des test matchs entre équipes majeures du circuit international.
[modifier] Qualification pour les épreuves européennes
Le classement du championnat de France permet de déterminer les clubs qui sont admis à participer à la Coupe d'Europe de rugby à XV et au Challenge européen de rugby à XV. Les six ou sept clubs français les mieux classés au championnat de France participent à la Coupe d'Europe, les autres équipes de l’élite disputent le Challenge européen.
Le nombre de clubs français admis à participer à la Coupe d'Europe dépend de la prestation des clubs français lors des éditions antérieures de la coupe. Ainsi, sept clubs furent admis après la victoire du Stade toulousain lors de la Coupe d'Europe 2004-2005. Les clubs français ont un très bon bilan dans cette coupe d'Europe, avec 3 titres remportés par le Stade toulousain et un par le CA Brive. À deux reprises la finale a opposé deux clubs français : Stade toulousain - USA Perpignan en 2003 et Stade toulousain - Stade français en 2005.
Les clubs français se sont aussi bien comportés dans le Challenge européen, disputé pour la première fois en 1996-97, en remportant quatre fois consécutivement la compétition de 1997 à 2000. Tous les clubs du Top 14 non qualifiés pour la Coupe d’Europe sont automatiquement engagés en Challenge européen, y compris les promus.
[modifier] Couverture médiatique
La première diffusion d'une finale du championnat de France à la télévision a eu lieu en 1957. Elle opposait le FC Lourdes au Racing club de France à Lyon. Ce n'était cependant pas la première fois qu'un match de rugby était retransmis à la télévision, car dans les années 1952-1953 la FFR avait passé un accord avec la Radiodiffusion Télévision Française pour la retransmission de matchs en direct dans la région parisienne. Il y avait cependant une condition: la retransmission ne devait pas être annoncée à l'avance afin de ne pas réduire le nombre de spectateurs se rendant au stade. La diffusion des matchs du Tournoi des cinq nations a débuté aussi en 1957.
Pendant de longues années, la diffusion des matchs du championnat a été réservée à l'ORTF, puis aux chaînes du service public, Antenne 2 en général issues de l'ORTF. À cette époque, Pierre Sabbagh, mais surtout le duo Roger Couderc-Pierre Albaladejo largement contribuent à la popularisation du rugby à XV en France.
Pour des raisons de programmation, la finale du championnat est disputée en nocturne à partir de 1982. Toutefois, Antenne 2 ne retransmet que des rencontres des phases finales, jamais des matchs de la phase préliminaire. Cela change avec l’arrivée de la chaîne cryptée Canal +. Celle-ci acquiert les droits des matchs du championnat et commence à diffuser des rencontres des phases préliminaires. En outre, elle modernise considérablement les retransmissions en s’inspirant des recettes qu’elle appliquait avec succès au football : prise d’antenne bien avant le coup d’envoi pour présenter la rencontre en profondeur, reporter au bord du terrain et dans les vestiaires, recours aux statistiques etc. Le recours aux consultants devient systématique. De nombreux anciens joueurs sont intervenus ou interviennent actuellement comme consultants à Canal + ou à France 2; suivant l'exemple de Pierre Albaladejo, ce fut le cas notamment de Serge Blanco, Thierry Lacroix et c'est actuellement le cas de Philippe Sella, Éric Bonneval, Jérôme Cazalbou et Philippe Bernat-Salles.
Les matchs du Top 14 sont actuellement diffusés par Canal+ et la finale du Top 14 2006-07 a été co-diffusée en crypté par Canal+ et en clair sur France 2.
Le groupe Canal+ a conservé les droits de retransmission de 2007 à 2011 pour un coût d'un peu plus de 100 millions d'euros, soit entre 24 et 29 millions d'euros par saison[22]. Toutes les rencontres du Top 14" seront retransmises, soit 185 matches par saison, cela permettre d'avoir recours à l'arbitrage vidéo lors de chaque rencontre.
Le rugby en général et le Top 14 en particulier sont largement couverts dans les colonnes du Midi olympique, journal bi-hebdomadaire français spécialisé dans le rugby, de Rugby Hebdo qui a une diffusion hebdomadaire, et du quotidien L'Équipe, ainsi que dans les pages sports des quotidiens régionaux, notamment dans le Sud de la France.
[modifier] Aspects financiers et popularité
La LNR négocie et commercialise les droits de télévision et de partenariat du championnat de France de rugby TOP 14 et PRO D2. Les principaux partenaires officiels pour le Top 14 sont: Orange (jusqu'en 2008), la Société générale, Canal+, PMU (jusqu'en 2008), GMF, Gédimat, EDF, L'Équipe, But, Midi olympique, Viacom, Europcar et NRJ[23].
En 2006, le chiffre d'affaires moyen d'un club de l'élite était de 8,25 millions d'euros, il a été multiplié par trois en six ans mais il était quatre fois inférieur à celui d'un club de football de Ligue 1 en 2006. Dans ce domaine, le rugby est le deuxième sport en France, devant le basket-ball[24]. Le budget moyen des clubs du Top 14 devrait se rapprocher de celui des clubs de Ligue 1, mais un écart important devrait subsister car le football reste de loin le sport le plus populaire en France et à l'étranger, les droits télévisuels ont été revus à la hausse lors de l'appel d'offres en 2007 (+ 50%) et des clubs comme le Stade français, le Stade toulousain et le Biarritz olympique commencent à concurrencer des clubs de football en terme de popularité et de capacité d'attraction de sponsors. L'organisation de l'édition 2007 de la coupe du monde de rugby en France devrait populariser davantage le rugby à XV en dehors de ses régions traditionnelles d’implantation.
Certains clubs de Pro D2 construisent également des budgets de plus en plus impressionnants, comme Toulon, Lyon et le Racing, avec pour ambition de revenir rapidement dans l’élite et d’y jouer un rôle actif. Ces clubs se renforcent avec des joueurs étrangers de renom qui ont une rémunération nettement supérieure à celle des autres joueurs du Top 14, de l'ordre de 400 000 euros annuel pour les meilleurs d'entre eux[25]. À titre comparatif le salaire d'un joueur de rugby francais confirmé est de 7 000 euros nets par mois[26], soit environ six fois moins qu'un joueur de football de Ligue 1. En 2006, c'est Frédéric Michalak qui a remporté le plus d'argent, primes et revenus publicitaires compris, avec 690 000 euros annuels[27].
Désireux d’extirper le rugby de ses bastions traditionnels du sud pour en faire un sport vraiment national, le président du Stade français, Max Guazzini, joue la carte du spectacle et de la provocation pour faire parler de son club et de son sport, pensant qu’il convient de traiter le rugby comme une entreprise de spectacle qui doit attirer un public nouveau, en particulier les jeunes et les femmes. Il organise plusieurs matchs du Top 14 au Stade de France, réussissant à attirer à plusieurs reprises plus de 80 000 spectateurs[28]. Ces matchs deviennent de véritables spectacles avec pom pom girls, karaoké géant, cracheurs de feu etc. Avec ces initiatives, le rugby à XV entre non seulement dans l'ère du professionnalisme, mais dans celui du « sport-spectacle », ce qui n'est pas du goût de nombreux amateurs de rugby attachés aux valeurs de l'amateurisme que ce sport continue de revendiquer. Ses initiatives, lui attirent autant de louanges que de critiques, mais il réussit à faire bouger le championnat comme personne auparavant. (Voir l’article sur le Stade français pour d’autres détails.)
Le club de Bourgoin-Jallieu a timidement emboîté le pas du Stade français en organisant un match du Top 14 au Stade Geoffroy-Guichard de Saint-Étienne et un match de Coupe d'Europe au Stade de Genève, soit dans deux stades d'au moins 30 000 places.
L’un des corollaires au professionnalisme est l’augmentation considérable du nombre de joueurs étrangers évoluant dans les clubs professionnels français. Certains critiques égratignent ce qu’ils voient comme une dérive des clubs, visant à assurer une rentabilité à court terme avec des joueurs directement utilisables et souvent moins chers, au détriment de la formation de jeunes joueurs français, et donc de l’Équipe de France, notamment à certains postes (piliers, demis d’ouverture, arrières) « ».
Le championnat de France est de plus en plus populaire : lors de la saison 2006-07, il y a eu 10.550 spectateurs par match, soit une progression de 8% par rapport la saison précédente[29]. Au total, 1.920.079 spectateurs ont assisté aux 182 matches de la phase régulière du championnat. L'augmentation de la popularité du championnat bénéficie du fait que le rugby est d'une manière générale plus populaire en France, elle est due aussi à l'instauration du Top 14 avec une formule enfin stabilisée et une élite resserrée comparable à celle des autres grandes compétitions de rugby (Super 14, Championnat d'Angleterre de rugby à XV et Celtic League).
Le prix des places pour un match du Top 14 est tout à fait abordable, il est habituellement de 10 euros pour une place en pelouse, et de 15 à 40 euros pour des places en gradins.
[modifier] Rivalités et supporters
Les clubs de rugby à XV du championnat de France Top 14, comme ceux des autres sports collectifs populaires, sont suivis et soutenus par de nombreux et fidèles supporters. Lors des matchs du Top 14 ou de coupe d'Europe, ils portent les couleurs traditionnelles de leur club : le bleu ciel et blanc de l'Aviron bayonnais, le rouge et noir du Stade toulousain, le sang et or de l'USAP, le ciel et grenat du CSBJ, le jaune et bleu de l'ASM et le rose du Stade français. Même si une grande rivalité existe depuis des lustres entre ces clubs, les relations sont bonnes entre les groupes de supporters et on ne doit pas déplorer de heurts, contrairement à ce qu'on peut constater parfois dans le football. Cette saine rivalité permet à un des clubs basques majeurs, le Biarritz olympique, de jouer sur le terrain de son grand rival, l'Aviron bayonnais, lorsque son Parc des sports d'Aguiléra est en travaux. Difficile d'imaginer l'Olympique lyonnais disputant un match "à domicile" au Stade Geoffroy-Guichard de son rival l'AS Saint-Étienne.
Les supporters soutiennent activement leur club pendant les matchs du championnat, agissent comme un seizième homme de l'équipe, et dans ce domaine la palme revient actuellement à ceux de l'Aviron bayonnais qui ont reçu en 2007 le challenge des meilleurs supporters du Top 14. Ce club lutte chaque année pour assurer son maintien parmi l'élite et il est y parvenu en partie grâce au soutien de ses supporters qui permet aux joueurs de se transcender. Comme savent le faire les supporters gallois ou irlandais, ils soutiennent leur équipe en entonnant leur chant traditionnel : Pena baiona, Vino Griego ou Les avants de Bayonne.
Des rivalités historiques ou régionales existent, et elles sont le plus souvent entretenues par les supporters. Ainsi, Brive et Montferrand rivalisent pour la suprématie du centre de la France, Béziers, Narbonne et Perpignan ont une longue histoire en Languedoc-Roussillon. Néanmoins, la limitation du nombre de clubs entraîne aussi la disparition de tels affrontements et donc du folklore qui les accompagnait. De nouvelles rivalités sportives émergent, comme celle opposant le Stade français à Biarritz, candidats réguliers au titre de champion depuis le début des années 2000, et dont les rencontres depuis 2005 ont parfois des relents de soufre. Le club parisien est d’ailleurs souvent en butte aux railleries et aux sarcasmes sur les terrains de province. À l’occasion, les présidents de clubs se chamaillent par presse interposée suite à une rencontre perdue ou gagnée sur un essai litigieux, mais les mœurs du championnat de France demeurent extrêmement saines.
[modifier] Annexes
[modifier] Notes & Références
- ↑ Juste 2 clubs en lice.Le match
- ↑ Le titre fut décerné à l'issue d'une poule finale comprenant 5 clubs. Le Stade français eut 10 points, l'Olympique de Paris 8.
- ↑ Le titre fut décerné à l'issue d'une poule finale comprenant 6 clubs. Le Stade français eut 10 points, le Racing 6.
- ↑ La Province entre en lice.
- ↑ En 1901, le Stade bordelais gagna la finale à la régulière sur le score de 3-0. Mais l'U.S.F.S.A. annula le résultat et décida que la finale devait être rejouée à Paris, le Stade bordelais avait en effet fait jouer trois joueurs irrégulièrement. Refusant cette décision, le Stade français fut déclaré vainqueur.
- ↑ "La légende du Tournoi", H. Garcia (2005), p. 46
- ↑ Une première finale avait été jouée le 26 avril 1925 au Stade des Ponts Jumeaux à Toulouse et s'était soldé par un 0-0 AP.
- ↑ Première finale en 1949 lnr.fr
- ↑ "Un siècle de rugby", Escot et Rivière (1997), p. 117.
- ↑ "Un siècle de rugby", Escot et Rivière (1997), p. 119.
- ↑ Avec le décompte des points en vigueur en 2007, Lourdes aurait gagné par 13 à 9
- ↑ Villepreux avait aussi perdu la finale en 1965 avec le CA Briviste
- ↑ Walter et Jo Maso ont perdu la finale du championnat 1973-74 contre Béziers
- ↑ Une première finale avait été jouée le 15 mai 1949 au Stade des Ponts Jumeaux à Toulouse et s'était soldé par un 3-3 AP.
- ↑ En raison des évènements de Mai 68, la finale fut disputée avec trois semaines de retard. À la fin du temps réglementaire, les deux équipes étaient à 6-6, puis à 9-9 à la fin de la prolongation. Pour ne pas avoir à disputer une nouvelle finale largement hors saison, le FC Lourdes fut déclaré champion de France au nombre d'essais marqués, 2 contre aucun pour le RC Toulon.
- ↑ L'AS Béziers est champion de France en 1971, 1972, 1974, 1975, 1977, 1978, 1980, 1981, 1983, 1984.
- ↑ Le Stade toulousain est champion de France en 1985, 1986, 1989, 1994, 1995, 1996, 1997, 1999, 2001.
- ↑ (fr)La professionnalisation du rugby français. Pouvoir économique et lien social, sur corpsetculture.revues.org
- ↑ Béziers gagna 3 tirs-aux-buts à 1.
- ↑ Plus grand nombre de points marqués en finale. Voir le compte rendu du match.
- ↑ Le bonus modifié, sur lequipe.fr
- ↑ Le groupe Canal+ diffusera le Top 14 en intégralité jusqu'en 2010/2011, sur fr.sports.yahoo.com
- ↑ Sponsors du Top 14, sur sponsorshop.fr
- ↑ (fr)Article de L'expansion en avril 2006
- ↑ Les nouveaux nababs, sur sports.nouvelobs.com
- ↑ Salaires métiers à part, sur journaldunet.com
- ↑ Rugby : combien ça rapporte de jouer en Top 14 ?, sur linternaute.com
- ↑ (fr)Le rugby show-biz de Max Guazzini tourneboule l'Ovalie, sur lexpansion.com
- ↑ Affluence moyenne en hausse dans les stades du Top 14, sur tempsreel.nouvelobs.com
[modifier] Bibliographie
- (fr) P.Lafond, J.P.Bodis, Encyclopédie du rugby français, Ed. Dehedin, 1989 (ISBN 2-9073-5603-8)
- (fr) Richard Escot, Jacques Rivière, Un siècle de rugby, Ed. Calmann-Lévy, 1997 (ISBN 2-7021-2784-3)
- (fr) Henri Garcia, La légende du tournoi, Minerva, 2005, 254 p (ISBN 2-8307-0793-1)
- (fr) François Duboisset, RugbyGuide : Guide français et international, De Vecchi, 2006, 655 p (ISBN 2-7328-6843-4)
[modifier] Pour aller plus loin
[modifier] Articles connexes
- Rugby à XV en France
- Championnat de France de rugby Pro D2
- Challenge Yves du Manoir
- Lexique du rugby à XV
- Décompte des points au rugby à XV
[modifier] Lien externe
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