Congénies
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Congénies | |
Pays | France |
---|---|
Région | Languedoc-Roussillon |
Département | Gard |
Arrondissement | Arrondissement de Nîmes |
Canton | Canton de Sommières |
Code Insee | 30091 |
Code postal | 30111 |
Maire Mandat en cours |
Michel Febrer 2008-2014 |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Sommières |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 49 m (mini) – 145 m (maxi) |
Superficie | 8,64 km² |
Population sans doubles comptes |
1 072 hab. (1999) |
Densité | 124 hab./km² |
Congénies est une commune française située dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon.
[modifier] Géographie
Coungènio en langue d'Oc
Commune du canton de Sommières située à l'extrémité ouest de la plaine de la Vaunage. Jouissant d'une position géographique privilégiée et aujourd'hui très recherchée, le village de Congénies se situe à 7 km à l'est de la cité médiévale de Sommières ; 20 km de Nîmes ; 30 Km de Montpellier ; 30 km de La Grande Motte et ses plages de sable fin au bord de la mer Méditerranée et à 40 km du pied des Cévennes (Alès 42 km ; Anduze 40 km ; Le Vigan 70 km ; le mont Aigoual et le Parc national des Cévennes 80 à 100 km). En outre, le village est assez proche de villes d'intérêt historique ou de sites naturels de premier ordre : Aigues-Mortes et la Camargue 30 km ; Arles 45 km ; l'ancien Duché d'Uzès 40 km ; Le pont du Gard 40 km ; Avignon et les portes de la Provence 65 km (dans le prolongement le mont Ventoux, haute montagne avancée des Alpes, visible du haut des collines par temps clair n'est qu'à 110 km et, exceptionnellement, cette fois ci, cap à l'ouest par dessus l'anse du golfe du Lion, par temps très clair, on peut même apercevoir la silhouette déchiquetée du Canigou, sentinelle des Pyrénées. Bien évidemment, le panorama embrasse toutes les Cévennes depuis le pic Saint-Loup et l'Hortus à l'ouest, le massif de l'Aigoual au nord-ouest, le mont Lozère au nord, le mont Bouquet au nord-est). Enfin, la grande métropole méditerranéenne de Marseille se situe à 130 km.
Les communes de Villevieille, Aujargues, Calvisson, Aigues-Vives, Aubais et Junas sont limitrophes à la commune de Congénies. Ses habitants s'appellent les Congénois et Congénoises.
Congénies fait parti de la Communauté de Communes de Sommières et est l'une des 75 communes membres du Schéma de Cohérence Territoriale SCOT du Sud du Gard et fait également partie d'une des 34 communes du Pays Vidourle Camargue (voir liens).
[modifier] géologie
[modifier] Climat
Le village a un climat de type méditerranéen caractérisé par ses nombreux excès : étés chauds et secs, souvent caniculaires où des températures de 35° à 38° sont assez fréquentes l'après-midi et plusieurs jours de suite (maxima pouvant atteindre voire dépasser les 40° comme en 2003, valeurs plafond et record à 42°- 43°). Mais de tels chiffres sont, cependant, assez rarement enregistrés. La position du village, au pied des premières collines qui surplombent au nord le golfe d'Aigues-Mortes, favorise généralement l'installation de la brise maritime dés le début de l'après-midi, contrairement à Nîmes par exemple. Les périodes, parfois longues de mistral, temporisent quelque peu l'impression de douceur des hivers, qui, sans atteindre les valeurs agréables de la côte d'Azur, restent dans leur ensemble assez doux. Mais de fortes gelées sont toujours possibles (-5 à -7° presque chaque hiver) ce qui interdit la culture de l'oranger en pleine terre. Les chutes de neige tenant au sol, sans être exceptionnelles, restent cependant un phénomène assez rare et apportent le plus souvent des quantités inférieures à 10 cm. Des valeurs importantes ont pu, cependant, être observées par le passé : 26 cm en janvier 1992 ; 35 cm en janvier 1987 avec des congères supérieures à 1m50 à cause du mistral et, beaucoup plus loin de nous, la valeur record, le 25 février 1888 : 60 cm et la circulation des trains d'alors interrompue…
Au chapitre des hivers remarquables citons d'ailleurs février 1956, qui, avec des températures approchant les -20° en plaine, a vu le gel de tous les oliviers ou encore le long hiver 1962-63 où l'autorail fut, par moment, le seul moyen pour les Vaunageols de se rendre sur Nîmes à causes des nombreuses chutes de neige. Mais il s'agit là de situations tout à fait exceptionnelles. Chute la plus précoce : un 4 novembre ; chute la plus tardive : un 12 avril. Signalons, dernièrement,le 24 mars 2008, au petit matin, une bonne averse de neige donnant de 0,5 à 1 cm de poudreuse au sol qui a resisté quelques heures par une température largement négative ayant endommagée les arbres fruitiers. Un tel phénomène est très rare en début de printemps.
La moyenne des précipitations annuelles est de 760 mm avec des mimima autour de 400 mm (400 mm en 1989) et des maxima à un peu plus de 1200 mm (1310 mm en 1907). Celles-ci sont concentrées sur un faible nombre de jours. Elles tombent parfois avec violence, surtout en automne. Ainsi, durant ces 20 dernières années, la commune a essuyé de nombreux épisodes d'orages méditerranéens cévenols diluviens (orage cévenol) avec des quantités d'eau relevées supérieures à 200 mm ou 200 litres/m² en quelques heures, engendrant d'importants ruissellements, les rues se transformant momentanément en torrents descendus des collines (Montadou-Vermeillade) et les débordements du fameux ruisseau Tourel dans l'avenue principale le village. Citons, notamment, celui, mémorable, du 3 octobre 1988 avec 320 mm sur 8 heures glissantes (record à ce jour) ou encore ceux des 8 et 9 septembre 2002 : 200 à 250 mm sur les collines avec des chutes d'amas de grêlons d'une grosseur inédite ; le 6 septembre 2005 : 226 mm, suivi de 143 mm supplémentaires 2 jours après le 8 septembre sur des sols saturés et dernièrement, un orage particulièrement violent s'est produit dans la nuit du 29 au 30 septembre 2007 apportant une valeur conséquente, localisée, de 231 mm.
[modifier] botanique, végétation et flore
( Liste non exhaustive... établie grâce à une visite, sur le terrain, avec la Société des sciences naturelles de Nîmes et du Gard en octobre 2004 )
La végétation recontrée sur la commune est typiquement méditerranéenne . Elle est répartie sur deux zones: les collines composées de pinède s et de garrigue s , puis , la plaine .
Arbres présents sur le secteur des collines calcaires :
- pins d'Alep
- pin parasol ou pignon
- quelques rares exemplaires de pins maritimes ( pin maritime )
- chêne vert ou yeuse souvent accompagné , en sous bois , de l'inextricable salsepareille, quelque fois de lierre rampant dans les endroits plus humides ou encore de l' asperge sauvage et de la garance particulièrement "coupante".
- quelques chênes blancs ( chêne blanc ) dans les endroits les plus humides , notamment les combe s
- Diverses variétées de cyprès tel ceux de Provence au port soit pyramidal soit étalé , de Florence , plus élancé ou encore le cyprés bleuté de l' Arizona, souvent issus de replantations. De même pour le cèdre de l'Atlas dont la croissance est cependant fortement contrariée par la pauvretée et la manque de profondeur des sols particulièrement empierrés tout comme l' érable de Montpellier
Arbustes, arbrisseaux et plantes diverses des collines
- l' arbousier
- le cade
- le chêne kermès ( dans les lieux les plus dégradés ) tout comme le genêt scorpion , l' euphorbe des garrigues ou encore la pelouse du brachypode rameux , ancienne herbe des pâturages souvent accompagnée de touffes d' Aphyllanthe de Montpellier aux superbes petites fleurs bleutées .
- des olivier s abandonnés sur les anciennes terrasse , faïsse ou bancels
- Des lauriers sauce ( laurier sauce ), la plupart du temps le long ou au sein d'anciennes murailles de pierres sèches
- le figuier , lui aussi souvent sur des murs où à proximité de points d'eau , dans les anciennes combe s
- le buis , surtout présent sur les versants nord ou au sein du vaste massif du Puech de la Fontaine, en sous bois, tout comme le fragon , le laurier-tin ou encore la coronille glauque de Montpellier ( quelques petites fougères peuvent y être également rencontrées )et surtout de nombreuses espèces de mousse s et lichen s .
- Sur les terrains plus secs on trouvera également différentes variétées de ciste s dont le ciste cotonneux à fleurs roses qui ressemblent à du papier crespon ou encore le ciste blanc de Montpellier à feuille de sauge. Présence également du chèvrefeuille des Balèares , de l' églantier s ,plus rarement du pistachier térébinthe ou encore de la daphnée
- Dans de nombreuses combes plus humides abandonnées par les agriculteurs, comme la combe de Biol , outre les anciens oliviers, on peut rencontrer des petits pruniers ainsi que des cerisiers sauvages , quelques sorbier s ou le sumac des corroyeurs, l' azerolier s et de rares micocoulier s et jujubier s rachitiques ainsi que quelques iris sauvages.
- Les petites plantes grasses sont aussi représentées dont le sédum et de nombreuses variétées de salades sauvages. A noter aussi la présence de nombreuses petites orchidée s sauvages protégées qui apparaissent souvent entre mars et mai.
Au chapitre des plantes aromatiques, on n'oubliera pas le thym , le romarin , la lavande ou aspic , quelques rares plants d' origan et bien sûr, le laurier sauce .
On notera également la présence étonnante de deux anciennes souches de châtaignier s qui produisent de nombreux rejets sur le puech de Villeneuve au sud de la commune .
bas de pentes
On y retrouve les traditionnelles olivette s ( ou oliveraie s ) parfois mélangées à la vigne avec quelques amandier s. Présence aussi de l' arbre de Judée et toujours du laurier sauce accompagné, çà et là, de figuiers dont les plus beaux specimens qui peuvent atteindre 7 à 8 mètres de haut se trouvent néanmoins au coeur du village, souvent à proximité de puits , notamment rue de La Portalade.
la plaine
Outre les cultures agricoles ( vignes , céréales , oliviers , asperge s , quelques arbres fruitiers , ...), on note la présence , le plus souvent , le long des ruisseaux, valat s et fossés humides , du frêne, de quelques tamaris , du roseau et de la ronce particulièrement envahissants, de la massette à larges feuilles qui produit des sortes de "tubes" de couleur marron trés appréciés pour leur valeur décorative ( souvent confondue avec le jonc ) et parfois de l'iris jaune d'eau ( le plus souvent le long du ruisseau de Tourel ) . D'autres espèces, notamment les arbres de berges, deviennent de plus en plus rares sur la commune comme le peuplier d'Italie , le peuplier blanc , le bouleau argenté de Russie et le saule . Quant au fameux murier blanc , autrefois planté le long des chemins , dont les feuilles nourrissaient les vers à soie , il a pratiquement disparu du paysage agricole .
Enfin , le long de l'ancienne voie ferrée , actuelle Voie Verte , outre les récentes plantations du murier -platane , du cerisier à fleurs ( espèce ornementale des jardins fort peu adaptée à la sécheresse estivale ) de quelques pins d'Alep , micocouliers et chênes blancs , on remarquera surtout la présence timide et fragile de quelques ormeaux et surtout , sur les remblais, de l'acacia et du genêt d'Espagne.
[modifier] Histoire
Le nom de Congénies apparaît pour la première fois en 926 sous l'appellation de Villa Congénias. Pour les éléments historiques les plus importants, se référer à l'histoire de la commune à travers ses monuments.
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1945 | 1983 | Charles Bouët | SFIO | Conseiller général du canton de Sommières |
1983 | 2008 | Christian Valette | PS | Conseiller général du canton de Sommières depuis 1995 |
2008 | Michel Febrer | PS | Maire | |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1793 | 1800 | 1811 | 1820 | 1826 | 1836 | 1851 | 1861 | 1872 | 1876 | 1881 | 1891 | 1901 | 1911 | 1921 | 1931 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1995 | 1999 | 2002 | 2008 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
719 | 773 | 783 | 939 | 980 | 1004 | 1014 | 930 | 883 | 774 | 665 | 687 | 701 | 625 | 578 | 552 | 512 | 525 | 505 | 473 | 496 | 596 | 903 | 1000 | 1072 | 1200 | 1600 |
note : Aprés une augmentation importante de la population au 18ème et surtout durant la première moitié du 19ème siècle ( 1014 habitants en 1851 dans le seul vieux village !...) dûe à l'intensification des cultures de la vigne et de ses produits dérivés , de l'olivier , même si les gels sont nombreux, ainsi que celle du mûrier dans une moindre mesure, on remarque les effets dévastateurs de la crise liée au phylloxéra durant la décennie 1870-80...Aprés une période d'accalmie et de stabilisation , une nouvelle chûte, moins spectaculaire mais trés durable, se produit dés la fin de la Première Guerre Mondiale . Elle a pour conséquences le recul inéxorable des pratiques agricoles , notamment la disparition progressive des cultures en garrigues et se traduit par le départ des jeunes générations vers les villes. Cette tendance se poursuit encore aprés 1950 ( le grand gel de février 1956 porte un coup fatal à la culture des dernières olivettes encore entretenues sur les terrasses des collines ainsi que dans les combes; l'abandon de ces terrains provoque , de fait, une extension particulièrement rapide et incontrôlée de la forêt méditerranéenne ). Cette période atteint son paroxysme entre 1960 et 1970 ( des chiffres aussi bas de population n'avaient plus été rencontrés depuis le début du 18ème siècle...). Enfin , à partir de 1975 , le phénomène de rurbanisation touche le village avec un retard certain par rapport à l'est de la Vaunage. Une croissance, dans un premier temps, assez modérée ( 1975-1982 ) puis sur un rythme beaucoup plus soutenu, pour atteindre , depuis 1999 , des chiffres jamais enregistrés auparavant.
[modifier] Lieux et monuments
[modifier] L’église Notre-Dame et Saint André de Congénies
(Édifice inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 6 décembre 1949 - actuelle "Base Mérimée" patrimoine architectural).
Elle a pour caractéristique principale, dans une région qui, durant près de 400 ans, fut dominée très largement par la protestantisme, d'être de dimensions relativement importantes par rapport aux autres villages de la Vaunage et des alentours. Avec 200m² au sol et une capacité d'accueil de 200 personnes ( voire 250 de manière exceptionnelle), c'est la seconde en superficie après l'église Saint-Saturnin de Calvisson à laquelle elle ressemble d'ailleurs beaucoup ; en effet, le même architecte a procédé à leur restauration à la toute fin du 17ème siècle et leurs remaniements au 15ème siècle ( attesté du moins pour Calvisson) dans le style gothique, offrent des similitudes architecturales trés fortes. Les hauts contreforts entre chaque travée, les quatre grandes fenêtres de style gothique percées au sein du vaisseau qui mesure 30 mètres de long, élevé sur une esplanade surplombant l'avenue principale, confèrent un aspect monumental à l'édifice dans sa partie exposée au midi. Mais en aucun cas, en l'état actuel, elle ne peut être qualifiée de « fortifiée » comme on le voit écrit trés souvent. De l'édifice du XIIe siècle, roman, intégré effectivement à un système défensif au XIVe siècle, ne subsistent que les soubassements et une partie des murs des trois travées de la construction d'origine à partir du chœur ( présence caractéristique de l'appareillage dit en Opus Monspeliensis en de nombreux endroits). Les hauts contreforts qui entourent l'édifice et qui peuvent lui donner l'allure d'un " semblant de fortifications " (d'où une confusion possible...) furent tout simplement ajoutés pour éviter un devers des hauts murs vers l'extérieur (ils sont d'ailleurs plus nombreux sur la façade nord avec même la présence de deux petites arcades superposées, pour l'un d'eux , adossées au mur d'une maison, signe, sans doutes, de désordres structurels au niveau du sol à une époque). Intérieurement, elle se présente sous la forme d'une nef ou vaisseau unique mesurant 28 mètres de long par 7 mètres de large et se compose de 5 travées. La hauteur des voûtes sur croisée d'ogives, quadripartites, atteint 10 mètres et l'épaisseur du mur nord, pour la partie ajoutée au XVIIe siècle, est de 1,20m. Les quatre baies géminées de style gothique (en forme d'ogives) de la façade sud , qui abritent les vitraux actuels, mesurent, en moyenne, 3,40m de haut sur 1,60m de large, (embrasures évasées non comprises).
On peut tenter, avec la plus grande prudence, d'effectuer une datation de ces fenêtres au seul moyen d'une analyse stylistique. Chacune d'entre elle est dite géminée, c'est à dire double, jumelée en ce sens que la baie est séparée, en son milieu et sur toute sa hauteur, par une colonnette à facettes incurvées. Ces ouvertures allongées sont toutes couronnées d'un arc outrepassé, c'est à dire en forme de fer à cheval, trés marqué ( donc 8 arcs de ce type au total). Les parties qui les surmontent immédiatement, situées au commencement de l'embrasure ogivale, comportent des meneaux sur croisée dont l'intersection est sculptée de motifs géométriques qui possèdent, néanmoins, des variantes entre ceux du choeur et ceux des travées ajoutées plus tard, ce qui constitue un élément trés intéressant et non négligeable dans une tentative de datation... Enfin, la pointe de l'ogive est occupée par un entrelac de courbes ondoyantes composée de sortes de soufflets encadrés de mouchettes qui ne sont pas sans rappeler, de manière modeste certes, mais suffisante, un style alors en vogue et qui marque la fin du gothique en France, le gothique flamboyant. Ainsi , Les plus anciennes ouvertures seraient celles du choeur, dont les parties hautes, qui forment des courbes souples , comme nous l'avons vu, permettraient de les situer, à priori, seconde moitié 15ème voire début 16ème, dans un style général qui pourait être qualifié de "gothique composite", qui se rencontre assez souvent dans nos régions à cette période plutôt tardive, en ce sens qu'il comporte des éléments empruntés au 14ème pour les parties basses des fenêtres mais surtout 15ème et 16ème pour les sculptures à enroulements au sein de l'ogive. Ces deux premières ouvertures ont pu être ainsi réalisées lors d'un remaniement de l'ancienne église romane, éventuel, mais non vérifié à ce jour, dans ce nouveau style, passés les redoutables évènements du 14ème siècle... (Il en est ainsi pour Saint Saturnin de Calvisson au cours du 15ème siècle. Les grandes fenêtres géminées de cette église sont trés ressemblantes, dans leur allure générale, à celles de Congénies avec, cependant, une différence non des moindres dans le traitement des parties supérieures des ogives qui abritent des oculi polylobés plus proches des styles 13ème et 14ème plus "classiques" du gothique... Mais pour Congénies des pièces d'archives n'ont pas encore été retrouvées ou sont manquantes quant à d'éventuels travaux de ce type, d'où une interprétation libre, établie par déduction et recoupages comparatifs, sujette à débat. D'autant plus que nous ne connaissons pas la nature des travaux et réparations entrepris en 1670 grâce au chanoine Fabre, mais suffisamment importants pour qu'ils conduisent à une nouvelle consécration de l'édifice...En outre, dans le prix-fait (ancêtre du devis en maçonnerie et architecture) rédigé par Dardaillon en 1686, il est mentionné l'ouverture de quatre fenêtres avec pose de verres et de ferronneries, mais sans en préciser la nature... Entendu que deux autres ouvertures existent au sein de l'édifice: la rose de la façade ouest , datant logiquement de 1686 et la fenêtre actuellement bouchée en arc plein cintre à l'est dont les dates d'ouverture , comme de fermeture, nous sont inconnues... En revanche, il y est précisé que les nouvelles voûtes des deux travées supplémentaires seront réalisées à l'identique de celles déjà existantes donc... sur croisées d'ogives. Ce qui accréditerait l'hypothèse d'un bâtiment alors déjà de "style gothique"... Bref , en l'état actuel des connaissances, aucune affirmation arrêtée ne saurait être envisagée, des recherches plus poussées aux archives, notamment celles de l'évêché, permettront, souhaitons-le, d'apporter un jour des réponses sur cette période assez obscure...). Les deux autres grandes ouvertures ne posent, heureusement, aucun problème : elles sont bien de la fin du 17ème siècle et comportent d'ailleurs , comme mentionné ci-avant, des nuances par rapport aux deux modèles présumés originaux (elles sont aussi de facture un peu plus raide) .
Autre singularité, l'absence de baies au nord de la façade (idem pour Calvisson). Deux hypothèses : des constructions adossées à l'édifice primitif ont pu interdire leur percement ou, plus simplement, dans un pays à l'atmosphère souvent trés lumineuse mais où le vent dominant est de secteur nord, on a pu préférer rester à l'abri des assauts d'un Mistral, surtout l’hiver, qui aurait envahi tout l'édifice d'autant plus que les fenêtres des églises de villages , quant elles sont de dimensions déjà importantes comme celà est justement le cas ici , ne possédaient pas systématiquement des vitraux par faute de moyens. Tout au plus on utilisait des verres très simples (c'est ce que fait Dardaillon pour notre église en 1686 ) et même des peaux huilées ou des pierres translucides comme l'albâtre dans les temps plus reculés... D'où l'intérêt de ne pas pratiquer des grandes ouvertures de toutes parts dans un soucis d'économie mais aussi de confort, et parce que celà n'était pas nécessaire dans une région particulièrement ensoleillée (les grandes baies , au sud, éclairent de manière largement suffisante l'intérieur de l'édifice). On notera qu'il manque également une ouverture dans la travée du milieu côté sud. Mais là, l'explication semble plus simple. Les 3/4 de la troisième travée constituaient, jusqu'en 1686, l'extrémité ouest et la façade de l'église «primitive» romane , remaniée, peut être, dans le style gothique aux XVe siècle ou XVIe siècle siècles (voûtes, couvrement et ouvertures). De 1686 à 1687, lors de l'adjonction des deux travées supplémentaires, sans doutes pour ne pas compromettre la stabilité de l'ensemble de la nouvelle façade, renforcée d'ailleurs au moyen de grands contreforts et, certainement aussi, comme celà est souvent le cas, par soucis d'économie encore une fois, on a dû préférer ne pas toucher à cette « travée de raccord », très porteuse, possédant, justement, un apareillage particulièrement soigné et fort ancien constitué de blocs de grandes dimensions pour certains ( toujours l'"opus monspeliensis" du 12ème jusqu'au moins aux 3/4 de hauteur du mur de cette travée qui est, d'ailleurs, moins longue que les quatre autres ).
Mentionnée pour la première fois en 1156 sous le vocable de «Sainte-Marie», dans une Bulle du pape Adrien IV en même temps que la seconde église paroissiale de Saint-André située à moins d'un kilomètre à l'ouest du village, la construction primitive romane fut intégrée à un système défensif au XIVe siècle ("Le Fort", sur le modèle d'un bourg castral à l'urbanisme en damier , bien que le village n'ait jamais possédé de château. ÀA cet effet un rempart et des douves sont d'ailleurs construits en 1367 pour mettre à l'abri des bandes organisées de pillards qui terrorisent alors tout le Languedoc les communautés de Congénies et celle de Saint-André alors extra-muros durant l'éprouvante période que constitue la Guerre de Cent Ans...Voir le chapitre consacré au "Fort" ). On notera, à l'intérieur de l'église, la présence de restes de peintures murales polychromes au niveau des deux dernières travées du chœur ( sous les peintures 19ème et 17ème ) qui laissent apparaître une représentation stylisée à l'Antique de colonnes cannelées à chapiteaux ioniques dans des tons ocre rouge, terre de sienne jaune, rehaussés de filets noirs datant probablement de l'époque médiévale. Des recherches plus abouties permettraient de dater plus précisément cette réalisation. Cette première église romane , beaucoup plus modeste que l'édifice que nous voyons aujourd'hui, occupait pratiquement l'emplacement des trois dernières travées depuis le choeur . Elle devait certainement posséder, à l'origine, un couvrement fait de voûte en berceau (voûte) et ses murs devaient être perçés de simples petites ouvertures en arcs plein cintre vers l'extérieur, sans doutes dans un style plus ou moins analogue à celui de l'ancienne église Saint André et des chapelles romanes encore existantes alentours. Ce n'est que dans le courant du 15ème siècle, une fois les dangers des pillages relativement écartés et le "calme" revenu, que l'on a pu, éventuellement, sacrifier, certes de manière modeste, à la mode du gothique et "ouvrir" le bâtiment, comme ce fût le cas à Saint-Saturnin de Calvisson.
Le XVIe siècle et une grande partie du XVIIe siècle seront, dans un premier temps, beaucoup moins épanouissants au niveau de l'architecture religieuse dans notre région avec l'apparition, la diffusion rapide et l'adhésion en masse aux différents mouvements du protestantisme... L'église Notre-Dame de Congénies va être saccagée et trés endommagée à de nombreuses reprises au cours des guerres de religion qui opposent catholiques et protestants, notamment une première fois en 1559. En 1616 elle subit de nouvelles dégradations ; le prêtre y trouve une muraille démolie et l'autel brisé... L'enquête menée en 1622 dresse un rapport alarmant quand à l'état de délabrement avancé de l'édifice et mentionne que le presbytère est en ruines, le curé devant réunir ses fidèles dans une maison louée à cet usage. Dans ces conditions, le Chapitre de Nîmes exerce de nombreuses pressions sur les habitants, notamment en 1667, afin que ces derniers réparent l'église. Elle est enfin restaurée en 1670 grâce au legs du chanoine Fabre et sa consécration a lieu le 16 juin de la même année. A cette occasion, une pierre est gravée. L'évêque Seguier, en visite à Congénies au cours de l'année 1674 trouve une "église fort jolie", mais constate que les catholiques n'y sont pas plus de 7 ou 8 et les protestants en grand nombre...
L'année 1685 marque un tournant dans l'Histoire de France et plus particulièrement pour notre région avec la promulgation de l'Edit de Fontainebleau par Louis XIV, lequel révoque l'Edit de Nantes en interdisant désormais le protestantisme en France. L'église de Congénies, pourtant fraîchement reconstruite, subit ainsi des modifications d'une ampleur particulièrement importante voire étonnante ( surtout par sa hauteur ) par rapport aux autres édifices de la Vaunage et même au delà ( sauf Calvisson ), compte tenu du nombre d'habitants à l'époque, pas plus de 450 ( de plus, de nombreux protestants s'éxilent en Suisse, en Allemagne ou au Pays-Bas...). On peut alors sincèrement se poser la question de ce qui a présidé à l'édification d'une église aussi grande... Peut-être une volontée d'impressionner les protestants et le souhait , chez les commenditaires , de ne pas briser l'harmonie architecturale du bâtiment dejà existant en y ajoutant deux travées plus basses. Mais ce choix a eu un coût certain... (à titre de comparaison, Aubais ou Clarensac, villages alors plus importants que Congénies à l'époque , possèdent des églises bien plus modestes...). Ces nouvelles tranformations vont lui donner, pour l'essentiel, la physionomie que nous lui connaissons aujourd'hui. Elle est alors considérablement agrandie par l'adjonction de deux travées vers l'ouest grâce à la démolition d'une partie de l'ancien rempart afin d'accueillir les « nouveaux convertis », de force, à la religion catholique de l'Etat royal. La campagne de ces vastes travaux est confiée le 2 avril 1686 à l'architecte diocésain de renom : Gabriel Dardaillon ( Alors que ce dernier est en pleine construction du pavillon central du château d’Aubais, à 3 Km, véritable chef-d’œuvre en Languedoc de mélanges architecturaux divers, alliant Classicisme français aux influences d'une Renaissance italianisante tardive à l'emprunt de motifs décoratifs directement inspirés de l'Antiquité romaine si présente dans la région. Gabriel Dardaillon est, par ailleurs, l'auteur de nombreux hôtels particuliers sur Nîmes, souvent en collaboration avec Jacques Cubizol ). À cette occasion l'ancien temple protestant datant de la première moitié du XVIIe siècle, situé sur l'actuelle place du Peyron, est démoli avec empressement sur ordre royal (comme tous les temples de la "Religion Prétendue Réformée" ). Une partie des matériaux de cet édifice servent d'ailleurs à l'agrandissement de l'église à titre de « dommages et destructions perpétrés par les protestants », le reste est vendu. L'ancienne porte de ce temple, datant la première partie ou du milieu du 17ème siècle, exécutée, « sommairement », dans un style "Renaissance tardive, voire Louis XIII" à décor de bossages plats et encadrée à son sommet de deux chapiteaux ioniques , est remontée sur la nouvelle façade de l'église où l'on peut encore l'admirer de nos jours. Elle est alors surmontée d'une niche en cul-de-four qui devait abriter, à l'origine, une statue de la Vierge ( cette niche fut redécouverte à l'occasion des travaux de 1951-52 ). A la fin de ce vaste chantier, le vicaire général De Laugnac préconise « d'enchâsser la pierre sacrée ( ? ) dans la grande pierre du nouvel autel » ( peut être celle de la consécration de 1670 ... ).
L'intérieur de la nef est décoré sur la totalité de ses murs, vraisemblablement à cette occasion (fin du XVIIe ou début du XVIIIe), de fresques, récemment redécouvertes, mais fort dégradées, qui représentent des grands motifs constitués de rinceaux de feuilles d'acanthes, de draperies ou tentures, de guirlandes et bandeaux, de faux marbres encadrés, le tout en trompe-l'œil au niveau de la seconde travée en partant du chœur. D'un superbe fond de couleur parme foncé dans la travée du milieu avec un encadrement brun mouvementé dans la partie haute. Enfin, dans les quatrième et cinquième travées, des grandes bandes verticales en alternance aux couleurs ocres jaune orangé, rouge parme, gris, pastels, cernées de traits noirs avec des sortes de médaillons à leurs bases aux formes d'enroulements de végétaux dans des tons bruns. Ces médaillons ovales comportent des inscriptions et messages de couleur verte pour celui mis à jour (peut-être des ex-voto et l'évocation d'éventuels donateurs, mais cela mériterait une étude poussée de déchiffrement). Le tout est très bien rythmé dans le style baroque en vogue à cette époque. La palette de couleurs chaleureuses utilisée pour l'ensemble de l'édifice est donc particulièrement harmonieuse avec l'emploi, nous l'avons vu, d'ocres jaune, d'orangés, de rouges, de bruns, de touches jaunes, rouges et bleues qui rehaussent des pétales de fleurs et des feuillages au niveau de la seconde travée. Dans son état originel, cette œuvre devait être du plus bel effet et mériterait, sinon une restauration ou restitution complète, étant donné l'état des enduits, tout du moins un relevé mené de manière sérieuse avec un décroûtage maximal du décor recouvert afin de le faire apparaître dans sa totalité et donc son unité, de découvrir d'éventuelles autres inscriptions qui pourraient se révéler très précieuses dans l'Histoire de l'édifice. Ceci dans le but évident de conserver une trace historique de cet important décor (une décoration similaire pourrait être présente sur les murs de saint Saturnin de Calvisson ; des traces de polychromies y sont présentes sous les parties encore enduites à la chaux).
Bien que tardives, les voûtes des deux travées supplémentaires sont cependant réalisées à la même époque sur croisées d'ogives, certainement dans un souci d’unité par rapport aux deux travées d’origine ( comme mentionné dans le prix fait de Dardaillon en 1686 ) qui constituent, aujourd'hui, le choeur. Il copie même, presque à l'identique, les fenêtres gothiques de ces deux dernières afin d'éclairer ces nouvelles travées . Les réalisations multiples de Gabriel Dardaillon nous montrent d'ailleurs qu’il connaissait et maîtrisait parfaitement bien une technique qui n'a, en fait, jamais été perdue au cours des siècles (cf. Dôme de l'escalier monumental du château d'Aubais).
Lors de sa visite en 1694, l'évêque Fléchier trouve une église dont le pignon de la façade est surmonté d'un clocher à deux baies abritant chacune deux cloches en bon état (une de ces deux cloches pourait être celle qui surmonte aujourd'hui le campanile...).
Les nombreuses mesures répressives (prison, galères, pendaisons publiques, etc...) menées à l'encontre des protestants conduisent inévitablement à l'affrontement au tout début du 18ème siècle. L'assassinat de l'abbé du Chaila, le 24 juillet 1702, au Pont-de-Montvert, déclenche les foudres du pouvoir royal, qui, dans la foulée, va stratégiquement créer l'évêché d'Alès. Ici commence la guerre des camisards et Congénies ne sera pas épargné par ces évennements. le 17 décembre 1703, l'église est vandalisée par Jean Cavalier à la tête d'une troupe de Camisards contraints au "Désert", qui commettent des actions violentes contre les catholiques , poursuivis sans relâche par les troupes royales de Louis XIV (dragons). Ils viennent à Congénies, en cette fin de journée, célébrer leur victoire sur ces dernières, l'aprés midi même, à proximité du site de la Roque D'Aubais. Les murailles et portes de l'ancien fort sont, pour la plupart, définitivement abattues. Des psaumes sont chantés dans l'église où un culte est d'ailleurs célébré, auquel tous les habitants doivent participer sans distinction. Pour terminer, l'intérieur de l'édifice est saccagé, le mobilier brûlé sur place . Les réparations seront une nouvelle fois à la charge de la communauté des nouveaux convertis. (Il est à noter qu'au sein des protestants, certains individus désaprouvent la violence des actions menées par les Camisards... Ce sera là le début de la contestation religieuse et la naissance des premiers groupes d'"inspirés" au fil du siècle qui conduiront, quelques un, vers le futur mouvement Quaker, 80 ans plus tard...)
En 1759, la commune décide de l'édification d'une tour clocher réalisée en bugets de pierre "tendre" ; beffroi communal d'une hauteur de 14 mètres attenant à l’église. Cette tour est surmontée d'un campanile en forme de "pyramide" d'une hauteur de 6 mètres. Très sobre, constitué de barres de fer forgé rivetées sur ses quatre faces, il est couronné, à son sommet, par une girouette figurant un drapeau à trois flammes, toujours opérationnelle aujourd'hui. Cette dernière supporte elle-même une croix de fer forgé très simple, de la même époque, faisant ainsi atteindre au clocher la hauteur respectable de 20 mètres. Ce campanile comporte aujourd'hui une très belle cloche de bronze dont la seule certitude est qu'elle a été offerte à la commune par un Louet de Nogaret de Calvisson ( mais lequel ?...), dont la date et le nom de baptême nous sont hélas encore parfaitement inconnus à ce jour ( l’escalade du campanile étant plutôt chose périlleuse… un mystère qui demeure donc à percer… avis aux acrobates pour déchiffrer enfin le texte et la date inscrits sur cette cloche…). Elle est suspendue au centre du campanile au moyen de quatre grands "crochets" de bronze qui représentent de magnifiques têtes d'hommes barbus. Comme mentionné plus haut, D'après les textes anciens de la fin du XVIIe siècle, la façade principale de l'église était surmontée depuis 1686 d'un clocher pignon abritant deux cloches. Les deux cloches étant transférées au sein du nouveau campanile, on pense que ce premier clocher a, de fait, logiquement disparu à cette époque. On accède à la terrasse de la tour par un très bel escalier à vis à l'enroulement particulièrement gracieux.
Affectée un temps au culte protestant et aux cérémonies civiles sous la Révolution, vidée de son modeste mobilier, une des deux cloches, pesant 64 livres, est également descendue du campanile le 28 nivôse de l'An II ( Janvier 1794 ) afin d'être fondue ( de cette cloche disparue nous ne connaissons malheureusement rien de son histoire ni de ses origines ). Depuis , seule demeure la cloche actuelle .
L'église de Congénies est cependant assez rapidement rendue aux catholiques dés le 6 août 1800 (contrairement à de nombreuses églises de la vaunage comme à Boissières, Nages-et-solorgues, Saint-Dionizy ou encore Langlade qui ne seront plus jamais réaffectées au culte catholique). À Congénies, un service régulier est définitivement rétablit en 1807 et un nouveau presbytère est construit contre les deux travées les plus à l'ouest de la façade sud en 1808 (aujourd'hui encore on peut voir les encadrements des anciennes portes de communication depuis la démolition de ce presbytère).
La communauté catholique de Congénies devra cependant attendre la seconde moitié du XIXe siècle, sous le Second Empire ( l"Eldorado" de la construction et des aménagements religieux ou civiles en tous genres, sous le règne du "néo" ) pour procéder aux derniers aménagements intérieurs: statues en plâtre coloré, objets d'ornement et de culte commandés sur les premiers catalogues de vente par correspondance à des sociétés spécialisées… (déjà !), installation des vitraux du chœur , d'une belle facture et trés colorés, figurants Saint-Pierre et Saint-André, ainsi que la Vierge Marie et Saint-Joseph ( auprès de l'atelier montpelliérain Bancel en 1864-65, restaurés en totalité entre 2007 et 2008 ), nouveau maître-autel en marbre blanc à scluptures et gravures rehaussées de dorures ( 1855 ) auquel étaient adjoints deux autels latéraux : l'un dédié à Notre-Dame des Grâces et l'autre à Saint-André. Les boiseries qui entourent les murs du chœur ainsi que les éléments d'huisseries divers sont réalisés par le menuisier local Jules Canel entre 1868 et 1873. Une sacristie est aussi construite en 1856, accolée à l'église au niveau de la dernière travée du chœur, côté midi, au fond du petit jardin du curé, lequel était, auparavant, " obligé de se changer derrière l'autel et d'emporter chez lui les vases et ornements sacrés " nous précise-t-on ...
Candélabres multiples de style baroque et lustres néo-gothiques en bronze doré, ex-voto et autres objets liturgiques décorent l'édifice de manière quelque peu surchargée, comme il était de mode à l'époque. À cette occasion de nouvelles peintures très colorées sont réalisées sur les murs de l'ensemble du chœur, dans le style « académique », alors en référence, que constituait le gothique du XIIIe siècle (souvent revisité…) comme à l'église Saint-Pons de Sommières ou encore à l’abbaye Saint-Michel de Frigolet ( pour ne citer que les exemples locaux les plus frappants, où l'on prend pour modèle, en les déclinants de toutes les manières possibles, les peintures trés chargées à décors géométriques récemment restaurées à partir de 1840, de la Sainte Chapelle à Paris).
Les peintures à l'huile des années 1860 des murs du chœur sont malheureusement recouvertes d'une couche de chaux ( réalisée dès la fin du XIXe ) puis d'un faux marbre dans les années 1930 que nous pouvons encore voir à ce jour. L'ancien décor 19ème, assez dégradé lui aussi, était composé pour les murs nord et sud, de blasons de couleur vert d'eau aux contours noirs comportant des motifs stylisés de fleurs vert foncé en alternance avec des croix de Saint-André ocre orange, le tout se détachant sur un fond beige légèrement rosé. Le mur de l'abside était, quant à lui, recouvert d'une tres belle couleur parme sur laquelle se détachaient des formes de losanges étirés qui comportent des traces de dorures ( comme des étoiles stylisées ). Le tout est ici encadré par des bandeaux de couleurs vert-d'eau, beige-rosé et noir qui épousent les contours de l'arc ogival depuis sa base. En outre, deux frises en latin sont exécutées sur les murs nord et sud de ce chœur, rappelant, notamment, le souvenir de l'ancienne paroisse disparue de Saint-André de Congénies. Ce décor est enfin complété d'une voûte céleste en bleu cobalt soutenu sur laquelle se dégagent des étoiles , à l'origine couleur or, au sein de la dernière croisée d'ogives surplombant le fond du chœur.
On notera cependant que la commune, par le biais du conseil de Fabrique, doit faire appel à l'architecte départemental Poinsot en 1881 car d'importants problèmes de structure se font jour sur la construction : murs lézardés, voûtes menaçées d'effondrement, toitures , de fait, devenues vétustes et dangeureuses laissant passer l’eau, problèmes d'humidité au niveau des murs, etc. Il en est de même pour le presbytère qui est qualifié « d'insalubre ». Un chantier de restauration est donc mené de 1882 à 1883 et il n'est pas interdit de penser que les récentes peintures du chœur aient été recouvertes de chaux à cette occasion, comme l'ensemble des murs de la nef, afin de rendre un caractère plus salubre au bâtiment. Au passage, à la fin des travaux, l'engagement républicain sans faille de la commune se manifeste dans la peinture, sur la façade de la devise « Liberté-Égalité-Fraternité » précédée en grandes lettres de la mention "EDIFICE PUBLIC"... ( Il en sera d'ailleurs de même pour le temple Réformé au sein de l'entourage de la rose de façade ). Le presbytère finit par devenir un bâtiment communal qui est loué à des particuliers dans la première moitié du 20ème siècle.
Le XXe siècle est marqué par de nombreux réaménagements intérieurs pas toujours heureux ( 1932 voit l'exécution de l'actuelle peinture en faux marbre qui orne encore le chœur et la réalisation du sol et des soubassements des murs de la nef en béton et ciment , matières "pratiques" et largement employées depuis le début du 20ème siècle ( et hélas encore souvent utilisée aujourd'hui par les particuliers ) mais à proscrire absolument dans la rénovation des bâtiments anciens car elles empêchent les murs de reguler la vapeur d'eau naturelle qu'ils contiennent et aggravent, de fait, les remontées d'eau par capilarité au sein des murs et détruisent ainsi, assez rapidement, les pierres par délitement...La véritable chaux ( pas celle de Lafarge...), est la seule matière adaptée ). Entre 1932 et surtout 1952 ,la quasi-totalité des éléments de décoration intérieure du siècle précédent disparait.
L'action la plus marquante reste heureusement la démolition de l'ancien presbytère ou "cure" devenu vétuste et dangereux et de la sacristie qui étaient accolés à la façade sud du monument, le masquant en grande partie ( notamment les deux baies de style gothique des travées les plus à l'ouest qui étaient, de fait, en partie obstruées ). En 1951, Monsieur le maire, Charles Bouët, " expose qu'il s'est rendu compte que le bâtiment de la cure, adossé à l'église, se trouve en très mauvais état. M l'architecte Henri Floutier, qui a été dépêché sur les lieux, constate que l'édifice menace ruine, devient un danger public et qu'il y a urgence à le démolir rapidement afin d'éviter tout accident. Ces travaux de démolition exigent, de plus, une grande attention puisque l'ancienne cure est adossée directement à l'église dont ils peuvent compromettre sérieusement la stabilité, laquelle se trouve d'ailleurs déjà en réparation". Pour l'architecte départemental Henri Floutier, aux multiples réalisations dans le Gard, c'est donc l'occasion de mener une vaste campagne de grands travaux et de réhabilitation totale de l'église récemment inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques et de son environnement entre 1951 et 1952 ( il est l’auteur, entre autres, à Congénies, de l'ancienne cave coopérative en 1931-32, du foyer communal et des anciens bains douches 1937-38 ). Par cette opération d’envergure, l’église est enfin dégagée, mise en valeur sur toute la longueur de sa façade sud. Les pierres sont jointoyées également sur la façade ouest laissant apparaître les parties les plus anciennes. Un agréable parvis est aménagé en lieu et place du presbytère et de l'ancienne sacristie où trône aujourd'hui l'olivier de la Liberté, planté à l'occasion du bicentenaire de la Révolution de 1789 ( pour l'anecdote, symbole par excellence de la République, l' arbre de la Liberté occupe ce qui fut l'ancien petit jardin du curé… ). À l'intérieur de l'église, les grilles de protection du chœur sont déposées, les autels latéraux disparaissent, une nouvelle sacristie est construite dans la foulée au nord de l'édifice.
En ce qui concerne le clocher, l'ancienne horloge mécanique est remplacée par un système automatique électrique en 1957 avec l'installation d'un nouveau cadran, il faut bien l’avouer, fort disgracieux, à structure de fer et de verre peint ( aujourd'hui très abîmé et rouillé ) pour permettre l'éclairage nocturne. Le tout inséré dans un encadrement en béton qui défigure quelque peu la tour ( mais à l'époque, une horloge électrique constituait une avancée technologique non négligeable… Terminée, la "corvée" du remontage manuel des poids..). Il laisse cependant apparaître, en partie, la structure d'un ancien cadran rond en pierre gravée du XVIIIe siècle qui mériterait d'être restauré tout comme le cadran solaire de la face sud au dessus du toit de la nef.
Les campagnes de restaurations en ce début de XXIe siècle :
Un manque général d'entretien des structures du monument par faute de moyens et l'emploi de matériaux inadéquats et nuisibles lors de petites interventions successives tout au long du 20ème siècle ( tels les ciments ou bétons ) ont conduit à élaborer un vaste programme de réhabilitation, de sauvegarde et par conséquent de mise en valeur de l'édifice, articulé en trois phases.
- Pour commencer, la toiture, très vétuste et qui n'était surtout plus étanche, a été totalement et parfaitement restaurée au début de l'année 2000.
[ Dans un cadre bien différent, il est important néanmoins de signaler une opération "parasite" et fort dommageable au milieu de ces chantiers rigoureusement préparés et encadrés . En 2003, la communauté catholique, qui dispose bien évidemment des lieux, a procédé sans l'accord des Monuments historiques, puisqu'elle en a informé trop tardivement la commune pourtant propriétaire du bâtiment ( ce qui constitue une faute grave pour un bâtiment inscrit ), au réaménagement intégrale du chœur de l'église avec l'emploi de matériaux totalement inadaptés, absolument nuisibles à l'unité architecturale de l'édifice : carrelages et marbres modernes brillants…, béton, découpage insensé d'une stalle du XVIIIe siècle, unique meuble rescapé de la Révolution, au gabarit désormais nouveau des marches… (!), etc .
Sur un autre registre, on pourra également regretter la dispertion, en 1999, à l'occasion de travaux de remaniement dans la sacristie, de la quasi-totalité des anciens objets de culte du XIXe, dont tous les candélabres, certaines statues et les magnifiques chasubles et écharpes en soie brodée de fils d'or et d'argent, précieusement rangés jusqu'alors dans une ancienne armoire d'époque Louis XV et au sein d'un immense meuble en noyer à tiroirs formant pantalonnière, spécialement fabriqué à cet effet au milieu du XIXe pour la sacristie, lui-même vendu aussi à cette occasion ( certes en mauvais état ), etc. Ces dernières années , nombre d'églises en France ont été "vidées" , une "mode" queque peu dommage...
Pour en revenir aux "travaux" au sein du chœur en 2003, il a été procédé à l'excavation totale du sol du choeur ( donc à la destruction irrémédiable des couches de terrains les plus anciennes du monument ), au démontage puis découpage et raccourcissement du maître-autel de 1855 qui habillait les restes d'un autel du XVIIIe siècle comportant des traces de polychromie, lequel aurait pu livrer des indices intéressants pour un oeil averti, comme les restes d'une ancienne pierre de consécration... En outre, il abritait une bouteille de verre contenant la date d'édification et des renseignements au sujet du « nouveau » maître-autel du 19ème siècle ainsi que des pièces à l'effigie de Napoléon III comme il était de coutume à l'époque ( documents disparus à ce jour…). Le devant sculpté du Maître-autel fut détaché pour être transformé en immense table d'autel digne d'une cathédrale...remonté à l'aide de parpaings de ciments habillés de plaques de marbres blanc brillantes... Tout celà, surtout, sans la présence et l'aval des autorités compétentes... Entendu qu'une réalisation de ce type ne peut être menée, en théorie, que sous la direction d'un architecte en chef des monuments historiques (ACMH ) ou/et d'un Architecte des Bâtiments de France (ABF) pour les travaux de restauration courante, seuls habilités, en la matière par le Ministère de la Culture et de la Communication , en l'occurence, la Direction des Affaires Régionales Culturelles c'est-à-dire le service des Monuments Historiques. Une action menée en toute discrétion et pour tout dire, comme on peut le constater, dans l'illégalité ( la commune en ayant été informée trop tard n'a pu que constater ), d'autant plus regrettable qu'elle aurait pu livrer de précieux indices sur les soubassements et les structures d'origine de la partie la plus ancienne de l'église désormais ensevelie sous une épaisse chape de béton... Cette réalisation, des plus déplorables, ne pouvant susciter que la colère et l'incompréhension des historiens et passionnés du patrimoine dans un édifice, de surcroît justement inscrit aux Monuments historiques, n'a cependant fait l'action d'aucune poursuite sérieuse ni enquête. Ce qui prouve hélas, s'il en est encore besoin, que les monuments pourtant « protégés » ne sont, malheureusement, toujours pas à l'abri des aménagements et outrages les plus calamiteux... Ajoutons ,enfin , que ce type d'action est malheureusement susceptible de poser de réels problèmes de discrédit auprés de la DRAC lors de l'ellaboration du dossier en vue de la 3ème phase des travaux de réhabilitation qui vont justement concerner l'intérieur de l'édifice ...
- La seconde tranche des travaux, heureusement tout à fait officielle, a débuté à l'automne 2007 pour s'achever au printemps 2008. Elle a pour but de s'attaquer à la façade nord de l'édifice ( notamment son étanchéité au niveau du sol ) dont les soubassements étaient enterrés, depuis fort longtemps, sous plus de deux mètres de gravats et de terre provenant d'anciennes constructions aujourd’hui disparues et où poussaient des micocoulier s et sureau x . Les parties hautes de la façade ont été également concernées avec l'arrachage d'un figuier qui y avait trouvé son aise tout comme le lierre qui s'accrochait jusque sur le clocher. À cette occasion un accès pour personnes à mobilité réduite a été aménagé au moyen d'une nouvelle porte latérale percée dans le mur nord de l'église grâce à ce dégagement. L'aspect intérieur de cette porte en fer a pu choquer de nombreuses personnes... Elle est pourtant parfaitement en accord avec la politique des Monuments Historiques. Cette ouverture , qui n'est pas d'origine, doit être en effet la plus discrète possible pour ne pas brouiller les pistes quant à l'histoire du monument. Son installation intérieure , en léger retrait, va permettre ainsi la pose d'une plaque de la couleur du mur afin de la dissimuler au maximum. En outre, les vitraux de la fin du XIXe siècle, sur la façade sud ainsi que la rose ouest, ont été déposés et ont bénéficié d'une restauration complète remarquable. Au moment de leur réinstallation, ils seront dorénavant protégés des agressions extérieures par la pose de grandes baies en matière plastique anti UV incolores à armature de fer. Il en est de même pour les quatre baies géminées au sud de style gothique, les accueillant, dont les structures en pierre, trop abîmées après examen, ont dû être en grande partie restituées d'après les modèles originaux et remplacées. Elles aussi sont protégées par les nouvelles baies extérieures.
La rose ouest, quant à elle, n'est cependant pas un vitrail. Représentant la croix de Saint-André, ses verres colorés, pour la plupart cassés, sont sertis dans un encadrement de bois aujourd'hui fort dégradé par les outrages du temps depuis sa pose vers 1860. Cet ensemble devra faire l'objet d'une restitution complète, ou plutôt la création d'un vrai vitrail, de la part du Maître verrier. L'avant projet, récemment présenté par celui ci , reprend le motif déjà existant tout en l'adaptant de façon un peu plus moderne et stylisée avec des extrémités " évasées " qui rapellent, de manière symbolique, le martyr de Saint André sur la Croix , dans des coloris délicats en accords avec les vitraux déjà existants , notamment ceux présentants des grisailles et des orangés au sein des deux baies les plus à l'ouest.
- La troisième et dernière phase de ce vaste chantier concernera la partie sans aucun doute la plus délicate : la restauration de l'intérieur de la nef dont les restes des peintures murales redécouverts, certes très dégradés,qui couvrent pourtant trois étapes fondamentales dans la compréhension essentielle historique et pédagogique des aménagements successifs de l'édifice ( 14ème-15ème, 17éme-18ème et 19ème ), n'ont pas vraiment , jusqu'ici, suscité beaucoup d' intérêt ... ( seul un simple et rapide sondage des murs, au rapport très expéditif et laconique, a été réalisé il y a quelques années, auprès d'un seul cabinet qui n'avait même pas relevé la présence, pourtant capitale dans ce type de découvertes, d'inscriptions au sein du décor 17ème…). D'où des conclusions hâtives plutôt défavorables sur la pertinence de la sauvegarde de ces décors ( les églises qui conservent des décors anciens sont pourtant très rares dans la région ). Il est certain que des actions lourdes et fastidieuses, forcément très longues et onéreuses en cas de conservations ou restaurations éventuelles de certaines parties , seraient à mener pour envisager, ne serait-ce qu'un relevé cartographié de ces peintures pour au moins en conserver la trace historique précieuse, ...( pourtant, même si les budgets alloués à la culture sont insuffisants, l'édifice, inscrit aux MH, peut bénéficier de nombreuses subventions tant auprès de le DRAC ( Etat ), de la Région, du Département et même de la Communauté Européenne avec le projet de labellisation " Pays d'Art et d'Histoire " que va présenter l'actuel Pays Vidourle Camargue auquel nous appartenons.... Sans oublier les démarches à effectuer auprés de nombreux organismes privés mécènes... Pour peu que l'on prenne le temps de constituer un dossier solide à cet égard , de mener des opérations de communication auprés du public ( la commune peut justement bénéficier , à cet effet, de l'aide précieuse des associations qui s'intéressent au patrimoine ) Une dernière étape, dont la date est encore à préciser à ce jour. Des polémiques quant aux choix définitifs se feront certainement jour mais le débat mérite justement d'être ouvert .
A cette occasion , l'ancienne baie de l'abside à l'est, obstruée depuis fort longtemps ( on ne sait trop pourquoi , comme la grande rose est de Calvisson ) , donnant au dessus du chœur, pourrait être rouverte si elle ne compromet pas la stabilité de la voûte ( élément qui a pu motiver sa fermeture justement ). A suivre…
[modifier] Le menhir de "Peyra Plantada"
Voisin de celui du moulin d'Aubais (beaucoup plus modeste mais non dénué d'intérêt) et de celui de Courbessac, à l'aérodrome de Nîmes, ce monument mégalithique du Chalcolithique daterait d'environ 2300 à 2000 av. J.-C. D'une hauteur hors sol d'environ 2,50m (les mesures ont varié depuis 120 ans), il est enterré d'au moins 1 mètre dans le sol. La pierre tendre dans laquelle il a été grossièrement taillé a dû être transportée sur prés d'un kilomètre depuis le sud ouest de son emplacement actuel. Les menhirs en plaine languedocienne sont très rares et aussi étonnant que cela puisse paraître, celui de Congénies, contrairement à celui de Nîmes classé MH dés 1933, ne dispose d'aucune mesure de protection, il n'apparaît même pas dans l'inventaire de la DRAC... ( ? ). Il est pourtant reconnu et étudié par les préhistoriens depuis la fin du 19ème siècle. Ce menhir comporte d'ailleurs de nombreuses traces de gravures et cupules qui ont fait l'objet de nombreuses études. La véritable destination de ces monuments nous est actuellement encore inconnue. Situé au carrefour d'ancien chemins fréquentés dés la Préhistoire, l'Antiquité puis le Moyen Âge, sur un petit col, il ne fait nul doute qu'au cours des siècles il a dû servir de borne de repère, voire de délimitation communale, avant l'élaboration du cadastre napoléonien. D'où une confusion longtemps entretenue pour savoir s'il "appartenait" à Aubais ou bien à Congénies. Le hasard des aménagements postérieurs de voirie a voulu que la limite entre les deux communes soit marquée par le chemin des Oules qui borde le menhir au sud dans le quartier des Garrigues Basses ; le menhir est donc situé sur la commune de Congénies, à cheval sur deux parcelles comme en atteste le cadastre communal.
[modifier] La Maison d'assemblée quaker
Unique exemple en France de l'installation d'une communauté quaker à la fin du XVIIIe siècle, l'édifice cultuel est construit en 1822 grâce au legs d'un "ami" anglais (large fronton triangulaire néo-classique à corniches surmontant la façade et porte à bossage). Le "temple quaker", comme on le nomme à Congénies, restera en fonction jusqu'en 1907 , il pouvait accueillir jusqu'à 175 personnes. Un cimetière est aménagé dans le jardin à l'arrière sur le modèle anglo-saxon ; de simples stèles sont plantées dans la terre. Au cours du XXe siècle, sous la première guerre mondiale l'édifice est transformé un temps en hôpital militaire, puis devient simple maison d'habitation. Le cimetière quant à lui est fortement endommagé lors de l'occupation allemande durant la seconde guerre mondiale (stockage de munitions dans le sol). Depuis peu le lieu a retrouvé in extremis sa vocation, grâce à l'installation dans le village depuis quelques années, d'un nouveau groupe quaker et le rachat de la maison d'assemblée avec le concours des mouvements quakers anglais et français. L'édifice peut maintenant se prêter à l'organisation de "cultes" , rencontres, séminaires et conférences divers.
[modifier] Le Temple Protestant de l’Église réformée de France
Au XVIIe siècle, comme mentionné plus haut, il existait un premier temple construit sur la place du Peyron. De ce bâtiment nous savons qu'il était de dimensions relativement importantes pour un petit village d'alors 350 habitants environ, certes ayant quasiment tous adhéré à la Réforme. La construction couvrait ainsi 160 m² au sol. Avec la révocation de l’édit de Nantes sous Louis XIV le 18 octobre 1685 au moyen de l’édit de Fontainebleau, la "Religion Prétendue Réformé" (RPR) est interdite, les dragonnades s'intensifient, les temples sont détruits. À Congénies, le temple du Peyron n'échappe pas à la règle, ses pierres serviront à la réfection et l'agrandissement de l'église engagés dans la foulée, l'encadrement de sa porte même, démonté pour orner l'entrée de la nouvelle église… Pour les protestants qui refusent les conversions forcées au catholicisme les heures difficiles du prêche au Désert (c'est-à-dire sans lieu de culte officiel, dans la nature ou chez l'habitant) et de la clandestinité, commencent. Pour certains ce sera même l'exil en Suisse, en Allemagne ou aux Pays-Bas… Les plus « rebelles » à l'absolutisme royal formeront les troupes des Camisards au tout début du XVIIIe siècle, pourchassés sans relâche, jusque sous Louis XV par les Dragons du roi. Le calme reviendra tout doucement au fil du siècle jusqu'à la promulgation de l’Edit de Tolérance des cultes à la fin du règne de Louis XVI en 1787.
Les protestants de Congénies devront cependant attendre le début du 19ème siècle avant de disposer à nouveau d'un lieu de culte après s'être réunis , pendant la période révolutionnaire, dans l'actuelle église Notre-Dame. À cet effet, un nouveau temple, le premier en Vaunage depuis le 17ème siècle, est bâti en 1818 grâce aux dons et à l'initiative des fidèles, ce qui explique aujourd'hui encore qu'il s'agisse d'un bâtiment privé. Ce nouvel édifice de style néo-classique, très sobre, est de dimensions assez importantes. Sa grande façade est encadrée de pilastres, de bandeaux de pierres et de chaînages d'angles. Elle est surmontée d'un large fronton triangulaire à corniches. A l'origine, au dessus de la rose, mais aujourd'hui presque complètement effacé, se trouvait un cadran solaire dans de jolis tons ocre.
Le bâtiment forme ainsi un vaste quadrilatère de 20 mètres de long sur 13 mètres de large pour une surface au sol couvrant 260 m² et possède un impressionnant plafond à caissons en stuc qui s'élève à 7 mètres. À l'origine, il possédait 24 bancs de bois (deux exemplaires subsistent le long du mur en entrant à gauche) et une centaine de chaises pouvant accueillir prés de 300 personnes. Rappelons qu'entre 1830 et 1850 le village a compté un peu plus de 1 000 habitants dont plus de 70 % de la population était de confession protestante, d'où l'importance de cet édifice plus grand que l'église. La construction subit cependant assez rapidement des mouvements qui provoquent d'importants désordres sur la structure même de l'édifice. A cet effet, en 1881, le conseil presbytéral fait parvenir à la municipalité une note dans laquelle il est stipulé que "par suite des gouttières dans le toit, le plafond du temple s'est percé à un endroit. De plus, il existe des lézardes sur les façades sud et ouest qui compromettent la solidité du temple". Deux architectes effectuent des relevés en 1884 dans lesquels ils soulignent l'urgence des réparations à effectuer "Il résulte que deux caissons du plafond doivent être refaits, deux autres réparés ainsi que les corniches en très mauvais état". Ils confirment également l'apparition de lézardes. En 1886, l'architecte départemental Poinsot est chargé des travaux à mener et la municipalité participe, pour partie, au financement de ceux-ci (aujourd'hui encore on peut remarquer les traces de cette intervention). A l'issue de cette restauration, la devise républicaine est inscrite en lettres noires dans l'encadrement de la rose de la façade sud (comme à l'église).
Si en 1818 un clocher surmontant le grand fronton avait bien été réalisé, il faudra attendre 1892 pour qu'une cloche y soit enfin installée grâce à une souscription lancée deux ans auparavant auprès des paroissiens, avec le concours de la municipalité. Cette cloche de bronze, d'un poids de 150 Kg, joliment et symboliquement baptisée "La Concorde" porte l'inscription "Paix sur la terre. Gloire à Dieu". Elle provient des ateliers de fonderie Eugène Baudoin à Marseille et fut acheminée via la nouvelle ligne de chemin de fer.
Après la séparation de l'Église et de l'État en 1905, l'édifice n'est pas concerné par les inventaires de 1906 et 1907, puisqu'il est privé.
En 1923 est procédé à l'acquisition de l'actuel presbytère, dans une maison du 19ème siècle à côté des écoles sur la route de Sommières. Auparavant, ce dernier était situé en haut de la place du Jeu de Paume dans l'ancienne maison de Melle Reboul. Il fût longtemps surnommé "le templet". Sa porte d'entrée est surmontée d'un fronton triangulaire portant la date de 1876.
En 1989, la toiture est entièrement refaite par la commune puis, en 1995, les paroissiens procèdent à un rafraîchissement de l'intérieur. Murs et plafonds sont repeints et restaurés. A cette occasion le triste faux-marbre gris des médaillons des consoles du plafond disparaît, tout comme la peinture en faux-bois sur le mur du fond encadrant l'ancienne chaire. Le déplacement de celle-ci, au niveau du sol, et surtout, la démolition de son grand socle en pierre de taille , avaient, d'ailleurs, soulevé d'importantes polémiques tant elle etait un "emblème" passé mais encore vivant du culte protestant et du haut de laquelle,surtout, le missionnaire méthodiste anglais Charles Cook, prononçait ses prêches dans les années 1825 à 1830, devant une foule conquise ( cette action marquera d'ailleurs le début du déclin de la communauté Quakers de Congénies ). A sa place se trouve aujourd'hui une nouvelle fenêtre sur l'extérieur qui donne vue sur la garrigue du Montadou. Enfin, en 2002, c'est au tour du clocher, devenu menaçant, de faire l'objet d'une sérieuse restauration financée par la commune.
[modifier] L’ancienne chapelle Méthodiste
Le XIXe siècle a vu également l'implantation d'une forte communauté méthodiste dès les années 1830 sous l'impulsion de Charles Cook, missionnaire anglais qui parcourait la région et qui officiait alors, notamment, du haut de l’ancienne chaire du temple de Congénies... Les prêches de Charles Cook rencontrent un échos très favorable auprès de nombreux Congénois qui adoptent rapidement cette nouvelle « branche » de la religion protestante, basée plus sur les écritures de la Bible et qui portera d’ailleurs, au fil du XIXe siècle, un coup sévère au mouvement quaker… La décision d'édifier un lieu de culte méthodiste n'est cependant prise qu'à Pâques 1869 et l'inauguration de "La Chapelle" a lieu en septembre 1870 au fond d'un parc bordant l'avenue de la Fontaine, à environ 100 mètres de l'église (une plaque en fer, accrochée à un ancien pilier du portail d'accès à la cour de l'édifice jouxtant l'ancienne maison datant de 1818 qui devait abriter plus tard le presbytère méthodiste, porte encore l'inscription à demie effacée de "La Chapelle"). Ce bâtiment, bien que de taille plus modeste, ressemblait dans sa physionomie générale au temple protestant et pouvait accueillir , d'aprés ses proportions, environ 150 personnes . Sur sa façade principale, surmontée d'un fronton, mais sans clocher, se trouvait une pierre gravée d'une Bible ouverte, encadrée de deux larges baies en plin cintre. Des baies similaires éclairaient les faces latérales de l'édifice au nombre de deux pour chaque côté. Son aménagement intérieur était simple, constitué de rangées de bancs en bois et d'une estrade sur le fond. La chapelle fut malheureusement démolie en 1968 car désaffectée et surtout devenue en très mauvais état suite à un manque total d'entretien.
[modifier] L’ancienne église romane de Saint-André et sa communauté
Comme il a été mentionné plus haut, dans l'historique de l'église Notre-Dame, une autre église, beaucoup plus ancienne située 1 Km à l'ouest du village, a existé à Congénies au Moyen Âge, l'église romane de Saint-André dont les dernières ruines, qui étaient encore visibles au début du XIXe siècle, ont définitivement disparues quelques années plus tard, et dont les matériaux ont servi à la construction, entre autres, d'un mas qui porte d'ailleurs le nom de Saint-André ou "mas de Bresson". Ce lieu de culte rattaché à la petite paroisse de Saint-André, dont les maisons occupaient les quartiers de la Portalade, de la placette des tonneliers et une partie de la Vermeillade, est mentionné pour la première fois en 1156 dans une bulle du pape Adrien IV, en même temps que l'église Notre-Dame, comme possession du Chapitre de Nîmes. Des textes plus anciens, du Xe siècle, y font cependant allusion. De toutes manière, l'occupation du site dès l'époque gallo-romaine, est attestée par la présence in situ de tessons de poteries et d'anciennes tuiles permettant d'envisager l'existence d'une villa antique agricole. En outre, une stèle dédicacée à un certain "L. ROSCIUS ANTIMETUS" fut retrouvée dans une vigne jouxtant l'ancienne église, tout comme la présence de plusieurs tombes en coffre de tuiles et de lauze, attestant l'existence d'un cimetière du IVe au VIe siècle (cf recherches de Jean Marc Roger). L'église de Saint-André pourrait ainsi correspondre à une ancienne communauté qui remonterait au VIIIe siècle, peut-être même à l'origine de Congénies.
Notons qu'en parallèle, le village de Congénies, cité pour la première fois en janvier 926, a pu se développer, prospérer, construire à son tour sa propre église et enfin absorber définitivement la paroisse de Saint-André au milieu du XIIIe siècle. Cette hypothèse se trouve renforcée par une bulle du pape Nicolas II qui, en 1291, décide de rattacher la vieille paroisse à celle de Notre-Dame de Congénies. Ajoutons à cela, un siècle plus tard, au milieu du XIVe, l'abandon très probable des maisons de l'ancienne communauté que les habitants ont quitté pour préférer se mettre à l'abri des bandes de pillards et autres bandits de grands chemins qui ravageaient et terrorisaient alors les populations du Languedoc au sein du fort édifié en 1367. Ces habitations, reconstruites, pour la plupart aux XVIIe et XVIIIe siècles sur des soubassement visiblement forts anciens, conservent d'ailleurs d'intéressants éléments architecturaux telles d'anciennes fenêtres à meneaux sur croisée, aujourd'hui incorporées au sein des constructions ultérieures. Notons qu'en 2003, lors de l'effondrement d'une partie du mur d'une grange dans la rue de la Portalade, il a été découvert dans les gravats des départs de voûtes style gothique. Proviennent-ils de l'ancienne église Saint-André pourtant a priori de style romane ?... S'agit-il d'éléments qui appartenaient à l'église Notre-Dame maintes fois endommagée au cours des guerres de religions ? Ou bien, plus simplement, d'une ancienne demeure du quartier de "La Portalade-Saint-André" dont le propriétaire fût assez riche à l'époque pour faire édifier une maison possédant des voûtes sur croisée d'ogives ? Cette découverte, forte intéressante, nous laisse néanmoins perplexes...
De l'ancienne église Saint-André, nous ne possédons malheureusement aucune représentation, ni description. Il est cependant permis d'imaginer, sans trop de spéculations, qu'elle devait certainement ressembler à la chapelle romane toute proche de Saint-André de Souvignargues ou encore à la petite église voisine de Saint-Etienne-d'Escattes, toutes deux sensiblement de la même époque et possédant la caractéristique d'un appareillage en Opus Monspeliensis fréquemment utilisé aux XIet XII e{{{5}}} siècles. Ce mode de construction, alternant méthodiquement par rangées différents calibres des pierres, rencontré, comme son nom l'indique, dans toute le région de Montpellier, serait en fait inspiré du soubassement de l'ancienne tour "grecque" de l'oppidum voisin de Mauressip sur la commune de Saint-Côme-et-Maruéjols...
En 1790, le greffier A. Barnier rédige un rapport dans lequel il stipule : « que l'ancienne église Saint-André, abandonnée, construite en fort bel appareil, est pillée par les habitants de Congénies qui en retirent des pierres et de la terre pour servir à la construction de leurs maisons. Ils mettent également à jour des ossements provenant d'un ancien cimetière ».
En 1807 on pouvait encore voir les ruines de l'édifice, comme le mentionne un recensement et quelques années plus tard, le tout est vendu pour servir à la construction d'un mas en se servant des vestiges de l'église et dont les soubassements sont, en partie, ceux de l'ancien édifice.
En 1990 un ancien puits, situé au dessus du mas de Saint-André, datant du Moyen-Age, a été comblé pour permettre l'élargissement du chemin. On n'a pas malheureusement pris la peine de le vider et de le fouiller...
Le "folklore local" a fait naître une étonnante légende ; celle de la cloche en or de Saint-André qui aurait été cachée sous une maison de l'ancien groupe d'habitations rattachées à Saint-André au moment des troubles du XIVe siècle…
Le souvenir de l'ancienne paroisse reste cependant très présent à Congénies. Comme il est mentionné dans l'historique de l'église actuelle, on peut voir dans cette dernière, de nombreuses évocations faites au second patron du village : une statue et un vitrail à son effigie ainsi que des croix de Saint-André peintes au 19ème siècle sur les murs du choeur, surplombé lui-même d'une frise en latin portant son nom. La rose qui orne la façade ouest de l'église Notre-Dame est également décorée d'une grande croix de Saint-andré. En outre, et pour finir, le chemin qui mène à cette ancienne église porte le nom du sanctuaire disparu.
[modifier] Les écoles et l’ancien hôtel de ville
Bâtiment imposant pour une modeste commune d'alors 850 habitants dont l'ancienne maison communale était bien à l'étroit au sein de l'ancien Fort, dans la rue "vielle école". L'édifice construit en dehors du village, sur le bord de la route de Sommières, est inauguré au cours d'une trés grande fête, sous le Second Empire, en mars 1867 et reçoit même un prix d'architecture soulignant l'esthétisme combiné au raffinement et à l'aspect rationnel de la nouvelle construction.( Il faut remarquer que la commune est en avance sur son temps...Ce type de bâtiment étant surtout édifié, en France, sous la IIIème République 15 à 20 ans plus tard... ). La nouvelle "Mairie-écoles" possède une grande façade monumentale présentant deux légers avant-corps qui abritaient, l'un l'école des filles, l'autre celle des garçons ; la mairie occupant le centre du bâtiment. L'ensemble est de style "néo-Louis XIII" avec alternance de briques rouges et de pierre de Mus jaune , au grain trés fin, sur les plans de l'architecte départemental et diocésain Henri Antoine Révoil, très renommé alors. Henri Revoil a mené, entre autres, les campagnes de restaurations des cathédrales de Nîmes et de Montpellier, ainsi que celles de l'amphithéâtre romain de Nîmes ou la construction du temple d'Alès ...). Mais les caisses communales, vidées par ce projet trés ambitieux, ne permettront jamais d'installer le cadran d'horloge prévu dans l'oculus surmontant la façade, faute d'une subvention allouée par la Préfecture... Le bâtiment est entièrement consacré aux écoles en 1995 avec le déménagement de la mairie dans ses nouveaux locaux, au cœur du village, dans une ancienne demeure surplombant la fontaine de la Bourse.
[modifier] L’ancienne gare et sa lampisterie PLM-SNCF
Ligne de Nîmes au Vigan puis Tournemire-Roquefort ( Aveyron ) par Sommières actuelle Voie Verte de la Vaunage Caveirac-Sommières .
Elle est inaugurée en "grandes pompes" le 30 octobre 1882 à l'occasion de la mise en service du tronçon ferroviaire Nîmes-Sommières et Sommières-Les Mazes (Le Crès) à côté de Montpellier et connaît un vif succès avant la concurrence des automobiles et autobus dès les années 1930. La Seconde Guerre Mondiale verra cependant son trafic augmenté par les restrictions, notamment en essence, et par le fait qu'elle servira à de nombreuses occasions de « voie de secours ». En effet, au-delà du Vigan, la ligne grimpait sur le plateau du Larzac et rencontrait un carrefour important à Tournemire- Roquefort, rejoignant la ligne Paris-Béziers ( l' Aubrac-Express ) (le tronçon initialement prévu en direction d'Albi ne fut malheureusement jamais mis en service, réalisé trop tard...). Ainsi, si le nœud ferroviaire de Narbonne sur l'axe Tarascon-Toulouse était détruit, on pouvait rejoindre la vallée de la Garonne via les « petites lignes » de Sommières-Montpellier puis Montpellier-Bédarieux-Mazamet-Castres et enfin Albi avant de rejoindre Toulouse... En outre la ligne du Vigan-Larzac a longtemps conservé un intérêt stratégique du fait de la présence d'un important camp militaire sur le plateau. La Résistance fera d'ailleurs sauter deux ponts sur la commune de Congénies juste avant la libération en 1944, celui de Lissac surplombant la route de Junas, et celui de Tourel situé à côté de la cave coopérative, afin d'empêcher un éventuel retour des forces d'occupations regroupées, pour la plupart, autour de Nîmes. Des chasseurs de l'aviation alliée mitrailleront également à plusieurs reprises quelques convois stationnés au niveau de l'ancienne gare de marchandises pour s'assurer qu’ils ne contenaient pas de munitions stockées par les Allemands. Après la guerre le déclin de la ligne s'accentue davantage : la plupart des liaisons vers Nîmes s'effectuant désormais en autorail, le "fameux" rouge et beige, même si, parfois, quelques rares trains à vapeur continuent de circuler jusqu'à la fin, en période de plus forte affluence.
La concurrence désormais totale de la voiture dans les années 1960, la vétusté générale des équipements obligeant les convois à rouler lentement ( 2h30 à 3 heures pour rejoindre Le-Vigan ...), notamment celle des rails datant pour la plupart de la fin du XIXe siècle et inadaptés aux nouvelles machines, une démographie au plus bas à cette époque dans la région ( seulement 460 habitants à Congénies en 1962 et l'époque du grand déclin des Cévennes... ), ajoutée à une politique délibérée de suppression massive des lignes dites "secondaires" sur le territoire français auront finalement raison de la vieille ligne qui sera définitivement fermée aux voyageurs en 1970. Cette décision , évoquée dés le début des années 1960 , engendra de vives protestations auprès des élus locaux, notamment celles du maire de Congénies et conseiller général de Sommières Charles Bouet. A cette époque, les articles "pleuvent" dans la presse locale...mais c'est déjà trop tard.
A partir de janvier 1970 seul le trafic des marchandises est conservé, mais la ligne n'est quasiment plus entretenue, la végétation gagne rapidement les remblais, les anciens quais. Certaines réparations courantes tardent ou ne sont plus effectuées, etc...Ce qui constitue toujours , à notre époque , un bien mauvais signe ( celà est le cas ,actuellement, pour la voie ferrée Béziers-Neussargues , dite Ligne des Causses ). Certaines gares et maisonnettes sont même totalement abandonnées et c'est logiquement, arrivée à bout de souffle, que la décision de la fermeture prend effet en avril 1987. Les terribles inondations du 3 octobre 1988 qui entraînent la destruction totale de plusieurs tronçons de la voie entre Caveirac et Nîmes portent un coup fatal à tout espoir de conservation de la ligne qui, de fait, est rapidement déclassée. Les rails issus des anciennes fonderies de Bessèges et de Firminy dans la Loire sont d'ailleurs déposés au printemps 1994 dans l'indifférence la plus totale. ( Même si le matériel ferroviaire était effectivement complètement obsolète, on peut tout de même rester sceptique sur ce choix de suppression d'un moyen de transport en commun qui revient aujourd'hui sur le devant de la scène par ses qualités économiques et écologiques, d'autant plus que le phénomène de rurbanisation, du moins en Vaunage, s'est intensifié dès le milieu des années 1970 et poursuivi par l'explosion démographique actuelle engendrant, de fait, la saturation, dés le début des années 1990, de l'accès à Nîmes par le CD 40… Un étonnant et regrettable manque de vision, à court et moyen termes, des décideurs de l'époque ). Finalement, Réseau Ferré de France vend l'emprise de l'ancienne ligne au Conseil Général du Gard en 2001 qui décide de l'aménagement d'une agréable « voie verte » sur le tronçon Caveirac-Sommières entre 2004 et 2006, laquelle remporte un vif succès.
[modifier] La fontaine de la Bourse
Aménagée en 1868 en canalisant l'eau de la source de Font-Vieille située 500 m à l'ouest du village, via l'avenue de la Fontaine, cette élégante borne-fontaine en fonte de fer est décorée, sur son fût, de motifs de joncs en relief et couronnée d'un vase ou pot couvert à deux anses de style Médicis à décor de rinceaux de feuilles de vignes. L'ensemble est surmonté d'une tonnelle abritant un superbe rosier Banks donnant des roses très odorantes de couleur blanche, fort pittoresque au charme suranné. Cette fontaine est issue des anciens ateliers de fonderie nîmois "Dollet Frères" qui réalisèrent, entre autres, les grilles de la Préfecture de Nîmes en 1855, de l'ancien hôtel de police (ancien hôtel particulier Silhol) aujourd'hui tribunal administratif ainsi que les bornes fontaines présentes sur l'avenue Feuchères... Aujourd'hui située au pied de la nouvelle mairie, par sa position stratégique au carrefour des routes de Nîmes, Sommières, Aubais et Junas ainsi que de l'ancien chemin de Calvisson, elle a toujours été un lieu incontournable et très animé pour les Congénois depuis maintenant 140 ans. Autrefois on y discutait des prix du vin, d'où son nom ; on y exposait également publiquement ses trophées de chasse jusque dans les années 1970, notamment les renards qui étaient pendus à la tonnelle… Mais aussi tout un chacun y refaisait le monde, assis sur le banc, à l'ombre de l'imposant rosier. Elle est encore aujourd'hui le lieu de rendez-vous de la jeunesse en fin de journée. A noter qu'à l'origine, pour pallier la faible pente depuis la source de Font-Vieille, la borne fût installée en contre bas de la chaussée et l'on y accédait par un escalier de 5 marches en demie-lune. Avec l'installation d'une usine élévatoire des eaux à la Font-Vieille en 1913, la disposition de cette borne n'a plus lieu d'être : les escaliers sont comblés et la fontaine ramenée à la hauteur de l'avenue, telle que nous la voyons aujourd'hui encore. Au début des années 1980 elle a été victime d'un accident ; une voiture l'a percuté, l'endommageant quelque peu... ( Notons qu'une borne-fontaine au décor pratiquement similaire, mais sans la présence de la vasque de couronnement, se trouve à Aubais, en face des anciennes halles ).
[modifier] L’ancien moulin à vent du Puech de la Fontaine
Situé au sein d'un vaste enclos en pierres au sommet du Puech de la Fontaine ( surnonmé aussi "Le Pic" ) qui domine le village à l'ouest, l'ancien moulin à vent, culminant à la côte 116 mètres , aujourd'hui totalement perdu et dissimulé par la dense forêt plus que centenaire de ce massif ,constituée , aujourd'hui, de pins d'Alep d'arbousier s , de buis , de laurier-tin et de coronille glauque de Montpellier , entre autres, fut certainement édifié à la fin du XVIIe siècle ou au tout début du XVIIIe siècle. Il s'agissait vraisemblablement d'un moulin d'appoint qui servait à moudre les grains de blé , surtout durant la période estivale lorsque qu'il n'y avait plus assez d'eau pour alimenter les moulins à eau de la Vaunage . La culture céréalière, à cette époque, était beaucoup plus importante que de nos jours, il fallait directement subvenir aux besoins quotidiens du village. Avec "l'explosion" de la culture viticole dés la fin du XVIIIe siècle favorisée par l'acheminement désormais possible des céréales grâce au canal du Rhône à Sète depuis l'ancien port de Lunel puis , dés le milieu du 19ème siècle, par l'apparition des premiers réseaux ferroviaires ( tronçon Beaucaire-Sète opérationnel dés 1845 ) , les moulins de la région sont rapidement abandonnés. Celui de Congénies sera transformé à la fin du XIXe en un élégant maset , sorte de " pavillon-relais de chasse " répondant au nom évocateur de " Bellevue " ( aucun arbre n'occupait le sommet de la colline et obstruait l'horizon vers 1880…). À cette occasion la partie haute du moulin est écrêtée et reçoit une toiture circulaire. Le premier étage est aménagé de manière confortable et même raffinée avec cheminée, parquet et plafond mouluré à rosace centrale… On accédait à cette agréable pièce par un large escalier extérieur en pierres de taille, récemment vandalisé et cassé ( comme d'ailleurs de nombreux autres éléments de ce bâtiment tombant rapidement et malheureusement en ruines depuis quelques années et dont l'environnement immédiat est trés dégradé .
[modifier] Patrimoine archéologique, vernaculaire et environnemental
En outre, la commune possède plus de 110 capitelles appelées ici cabanes, reparties dans les pinèdes et garrigues qui couvrent aujourd'hui les collines autrefois cultivées. Il s'agit de constructions en pierres sèches régulièrement et méthodiquement agencées, le plus souvent de formes circulaire, carrée ou rectangulaire, surmontées d'un toit en dôme d'éboulis de pierres ou couvertes de grandes lauzes (deux comportent même plusieurs pièces comme cela est le cas au sommet du Puech du Pendu). La légère inclinaison des pierres vers l'extérieur est très importante car cette technique permet l'étanchéité des capitelles. Certaines sont remarquables, telle la "cabane de Marignan" ou encore la "cabane du Bleu" qui porte à son sommet une couverture en couronne d'iris. Cette dernière est visible sur la colline de Laurisset, surplombant le village au nord, où d'ailleurs un sentier d'interprétation paysagère de la garrigue, dit "Garrigue gourmande", a été aménagé. Une autre, encore plus originale, construite à la fin du XIXe siècle dans les garrigues au sud de la commune, possède un grand dôme maçonné en forme de pain de sucre dont la couverture est ornée de galets de couleurs ocres des Costières disposés en épis, de morceaux de marbre et surtout d'anciens culs de bouteilles qui lui ont donné le nom de « cabane de verre ».
Ce n'est d'ailleurs pas ici la seule « excentricité » architecturale que l'on peut rencontrer à Congénies. Sur le parcours du sentier d'interprétation botanique on rencontre, à un carrefour, le mazet de Daniel Lebrun qui pendant des années, a sculpté et mis en scène des pierres de toutes formes, toutes tailles, plantées directement dans le sol, sur des murets ou accrochées aux arbres, formant l'évocation surréaliste d'un étonnant bestiaire pétrifié.
Enfin, le territoire communal possède également une multitude de sites archéologiques dignes d'intérêt depuis l'antique source de Fontvieille dont l'occupation est attestée dès le début du Néolithique (5000 à 4500 av. J.-C., ce qui en ferait, à ce jour, le plus ancien site archéologique confirmant une présence humaine régulière en Vaunage), aux nombreuses petites exploitations agricoles gallo-romaines et romaines qui émaillent les contreforts des collines à proximité de l'ancienne voie romaine Luteva. Celle-ci arrivait à ce qui sera plus tard Congénies via Nages et le sud de Calvisson, entrant dans le village au niveau du CD 40 , longeant le cimetière, empruntant a priori l'actuel chemein de la Chicanette, avant de rejoindre l'avenue de la Fontaine et de passer à la halte de Font-Vieille, de ratrapper la route de Junas avant de bifurquer sur la droite, juste avant l'ancien pont de chemin de fer de Lissac, sur "l 'ancien Grand Chemin de Sommières"...
Sources : Exposition "Congénies, mémoire de village" ; Loïc Vannson, Sébastien Daudé, en partenariat avec l'association pour la conservation du patrimoine de Congénies et le concours de la municipalité de Congénies. Congénies, juillet 1995. Recherches et études : archives municipales, archives départementales du Gard et de l'évêché de Nîmes.
[modifier] Personnalités liées à la commune
Gustave Jaulmes :
Peintre décorateur , dont la famille était originaire de Congénies, ayant joué un rôle important dans les arts décoratifs français tout au long de la première moitié du 20ème siècle .
Paulin Etienne d'Anglas de Praviel :
Un des survivants du terrible nauffrage de la frégate La Méduse sous la Restauration en 1816. Cette affaire produit d'ailleurs un énorme scandale d'Etat. Le célèbre peintre Gericault immortalisera la scène de certains rescapés entassés sur le fameux « Radeau de la Méduse », un tableau présenté au cours du salon de 1819. Paulin Etienne d'Anglas terminera ses jours à Congénies en compagnie de sa femme en tenant un bureau de tabac et habitera le mas situé en contre-bas de la source de Font-Vielle. Il est inhumé à Aimargues d'où sa famille était originaire.