Île Brion

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Contours de l'Île Brion
Contours de l'Île Brion
Plage située au côté sud de l'île
Plage située au côté sud de l'île
Maison de la famille Dingwell
Maison de la famille Dingwell
Phare de l'île Brion
Phare de l'île Brion
Pointe Nord de l'île Brion avec au loin le Rocher aux Oiseaux
Pointe Nord de l'île Brion avec au loin le Rocher aux Oiseaux

L'Île Brion appartient, tout comme le Rocher aux Oiseaux, à la municipalité de Grosse-Île. C'est une île du golfe du Saint-Laurent, dans la partie la plus septentrionale de l'archipel des îles de la Madeleine. D'une superficie de 7 km², et d'une longueur de 8 km, elle est à environ 16 km au nord de Grosse-Île.

Fortement exposée à l'érosion, l'île pourrait bien se scinder en deux îles Brion, détachées là où la Pointe de l'Est est étroitement reliée au reste de l'île, entre les Anse du Sud et Anse du Nord.

Sommaire

[modifier] Géographie

De 61° 24' à 61° 32' Ouest et de 47° 46' à 47° 49' Nord.

[modifier] Histoire

Jacques Cartier, premier Européen à l'avoir visitée, l'aurait baptisée ainsi en l'honneur de son protecteur Phillippe Chabot de Brion. Il écrit dans son journal de bord (1534):

« Nous y fumes posez pour la nuyt, pour avoir des eaux et du bouays à feu. [...] Ceste dite Ille est la meilleure terre que nous ayons veu, car vng arpant d'icelle terre vault mielx que toute la Terre Neufve. Icelle isle est rangée de sablons et beau fons et possaige à l'entour d'elle, à seix et à sept brassez. Ceste dite isle est la meilleure terre que nous ayons veu, car ung arpant d'icelle terre vault mielx que toute la Terre Neufue. Nous la trouvames plaine de beaulx arbres, prairies, champs de blé sauvaige, et de poys en fleurs, aussi espes et aussi beaulx, que je vis oncques en Bretaigne, qu'ilx sembloient y avoir esté sémé par laboureux. Il y a force grouaiseliers, frassiers et rossez de Provins, persil, et bonnes erbes, de grant odeur. [...] Nous y vimes paroillement des ours et des renards »

Paul Hubert écrit dans son document historique Les Iles-de-la-Madeleine et les Madelinots, écrit en 1926:

« Cependant le Docteur Storn assure que les Scandinaves franchirent le détroit, pénétrèrent dans le golfe et essayèrent d'y fonder un établissement; et pour appuyer cette opinion on a prétendu que les prairies naturelles trouvées par Cartier sur l'Île Brion provenaient d'une culture antérieure. [...] Au printemps de 1597, Charles Leigh, équipant un navire et faisant voile vers l'île Ramea (les Îles-de-la-Madeleine),y arriva le 18 juin. Il trouva une énorme quantité, une multitude de vaches marines sur toutes les îles, même sur les battures du Rocher-aux-Oiseaux. Et aux environs de Brion, il y avait tant de morues qu'en une heure, avec quatre lignes seulement, ses hommes en pêchèrent 250 et un flétan si gros que leur barque ne put le contenir. »

Utilisée en premier par des pêcheurs qui y habitaient saisonnièrement jusqu'au début des année 1970. Elle abrita également plusieurs gardiens de phares et leur familles de 1850 à 1972, telle la famille Dingwell, qui y pratiquait l'agriculture et était, à la fin du XVIIIe siècle, propriétaire la majeure partie de l'île.

Le phare est construit en 1904. Le dernier gardien de phare quittera en 1972 pour être remplacé par un phare automatisé. L'île a été acquise par voie d'expropriation en 1987 par le ministère de l'Environnement du Québec qui y crée une réserve écologique en 1988.

Édouard LeBlanc, qui fut le dernier gardien de l'île, de 1986 à 1993, affirme que «La Corporation pour l'accès et la protection de l'île Brion n'existe plus et ne gère plus l'île depuis 1994.»[1]

Aujourd'hui inhabitée, l'affluence des visiteurs y est contrôlée. Des vestiges des anciennes habitations sont encore visibles. Durant la saison touristique, des excursions sont organisées pour visiter l'Île Brion, en compagnie d'un guide, et une ou deux yourtes y sont installées. Less restes d'un ancien quai exposé aux intempéries offrent peu d'abri aux embarcations; il y est interdit de débarquer sans permis.

[modifier] Écologie

L'île a conservé l'étonnante diversité écologique de l'état primitif des Îles-de-la-Madeleine. Une petite partie de l'île, à l'ouest, est exempte des restrictions propres aux réserves écologiques et est ouverte au camping sauvage. Elle a entre autres fasciné le botaniste Marie-Victorin (1885-1944).

Selon plusieurs sources, il a été reconnu que l'île Brion possède à la fois les éléments qui caractérisent les paysages marins québécois et qu'elle constitue un site représentatif de l'ensemble des caractéristiques écologiques de l'archipel madelinot, sauf en ce qui a trait aux lagunes [2], absentes su l'île Brion.

La Réserve écologique de l'Île Brion comporte donc :

avec quelques anciens bûchers et des tranchées plus récentes traversant l'Île


Les sables côtiers désignent une végétation sur sols salés secs; elle comprend les plages, où seules quelques plantes pionnières son retrouvées, telles le caquiller édentulé et la sabline, et les dunes mobiles à ammophile, groupement où l'on retrouve quelques autres espèces, telles l'armoise, les pois de mer et la myrique de Pennsylvanie. Le groupement ne comporte ni mousse, ni lichen, ni plante ligneuse d'aucune sorte. Les espèces qui le composent réussissent à s'y maintenir seulement grâce à leurs facultés spéciales d'adaptation.

La pessière sur dune qui résulte de l'évolution progressive de la végétation des dunes fixées; la composition floristique de ce milieu peut varier d'un endroit à l'autre selon la proximité de la nappe phréatique (trous de déflation); ces peuplements peuvent parfois avoir une assise de mousses et de sphaignes et sont toujours rabougris et de faible densité (mais très importants pour la fixation du territoire).

La Lande à Empetrum représente la dune stabilisée propice à l'installation de nombreuses espèces dont la camarine (Empetrum migrum), l'arctostaphyle, l'hudsonie tomenteuse, le génévrier et le myrique de Pennsylvanie (plante rare du genre Myrica).

Les prairies et pâturages sont des endroits où la strate herbacée domine et est très dense; on y retrouve des graminées telles le mil, la fétuque rouge, le pâturin, le foin d'odeur et l'agrostiche. On retrouve aussi d'autres variétés comme l'épervière, l'oseille, la potentille, le pissenlit, le plantain et les fraisiers, et quelques arbustes tels les rosiers, l'aulne crispé et le génévrier. Quelques semis de sapins ou d'épinettes complètent le décor. Sur l'île Brion, ces prairies se retrouvent sur des sols élevés et peu profonds.

[modifier] Notes et références

  1. Cité dans l'article de Nichole Ouellette
  2. St-Onge, 1990; St-Onge et Fortin, 1991
  3. Texte tiré du "Programme éducatif à la réserve écologique de l'île Brion", rédigé par Lucie d'Amours, biologiste, 1992.

[modifier] Liens externes

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