Aisne (rivière française)
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Aisne | |
Longueur | 353,3 km |
---|---|
Débit moyen | 65,4 m3.s-1 mesurés à Trosly-Breuil |
Surface du bassin | 7 920 km2 |
Régime | pluvial océanique |
Se jette dans | Oise |
Bassin collecteur | Seine |
Pays | France |
Cours d’eau - Hydrologie |
L'Aisne est une rivière du nord de la France. Elle prend sa source dans l'Argonne à Sommaisne, près de la limite entre les départements de la Meuse et de la Marne, et se jette dans l'Oise à Compiègne, dans le département de l'Oise, après un long parcours de 353 kilomètres.
Sommaire |
[modifier] Nom
Le nom Aisne provient du celtique Axonna, Axona[1], d'un radical ax- et du suffixe -onna, fréquent dans les noms de rivières.
[modifier] Départements et principales villes traversés
- Meuse (55) : Vaubecourt, Triaucourt-en-Argonne
- Marne (51) : Sainte-Menehould
- Ardennes (08) : Vouziers, Attigny, Rethel , Château-Porcien, Asfeld
- Aisne (02) : Neufchâtel-sur-Aisne, Vailly-sur-Aisne, Soissons, Vic-sur-Aisne
- Oise (60) : Attichy, Compiègne
[modifier] Hydrographie - Affluents
Principaux affluents :
- l'Ante
- l'Auve, grossie de l'Yèvre
- la Bionne
- la Biesme
- la Tourbe
- l'Aire qui reçoit les eaux de la Cousances et de l'Agron
- la Vaux
- la Retourne
- la Suippe grossie des eaux de la Py
- la Vesle qui reçoit les eaux de l'Ardre
- la Crise
- le Rû de Bernes
Entre Vieux-lès-Asfeld et Semuy, l'Aisne est longée par le canal des Ardennes, lequel se prolonge entre Semuy et Vouziers. A Semuy le canal s'engage dans une vallée latérale en direction nord-est, d'où il rejoindra la Meuse en aval de Sedan en suivant la vallée de la Bar.
En aval de Vieux-lès-Asfeld, l'Aisne est encore longée par un autre canal, le canal latéral à l'Aisne qui relie cette dernière localité à Celles-sur-Aisne.
[modifier] Hydrologie
[modifier] Bassin supérieur - En amont de Rethel
Dans son cours supérieur, l'Aisne grossie de nombreux affluents issus des hauteurs de l'Argonne se présente comme un cours d'eau assez abondant. Son débit a été observé sur une période de 38 ans (1969-2007), à Givry, localité du département des Ardennes située un peu en amont de Rethel [2]. Le bassin versant de la rivière y est de 2 940 km² (soit un peu plus du tiers de sa totalité qui fait 7 920 km²).
Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Givry est de 31,2 m³ par seconde, c'est-à-dire la moitié du débit final de la rivière (65 m³).
L'Aisne y présente des fluctuations saisonnières de débit assez marquées, comme bien souvent dans l'est de la France, avec des hautes eaux d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 50 et 66 m³ par seconde, de décembre à mars inclus (avec un maximum en janvier), et des basses eaux d'été, de fin juin à début octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 6,17 m³ au mois de septembre.
À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 2,00 m³, en cas de période quinquennale sèche, ce qui n'est pas excessivement bas. Rappelons que le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
Quant aux crues, elles existent sans être trop importantes, à l'inverse donc des cours d'eau coulant plus à l'est, sur le plateau lorrain entre autres. Ainsi le débit instantané maximal enregistré a été de 300 m³ par seconde le 1er février 1977, tandis que la valeur journalière maximale était de 297 m³ par seconde le 22 du même mois. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 260 m³/s, le QIX 20 de 290 m³/s et le QIX 50 de 330 m³/s. Les QIX 2 et QIX 5 valent quant à eux respectivement 190 et 230 m³/s (voir note [3]). D'où il ressort que les crues de février 1977 étaient d'ordre vicennal, et nullement exceptionnelles.
Au total, l'Aisne dans son cours supérieur est une rivière assez abondante, alimentée par des précipitations notables, dans la région des hauteurs de l'Argonne. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 336 millimètres annuellement, ce qui est assez élevé, un peu supérieur à la moyenne d'ensemble de la France, et surtout à la moyenne de la totalité du bassin de la Seine (220 millimètres). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint le chiffre de 10,6 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
[modifier] Cours inférieur - L'Aisne près de Compiègne
Entre Givry et la fin de son parcours, l'Aisne a traversé toute l'étendue de la Champagne crayeuse et reçu notamment une série d'affluents moins irréguliers, aux étiages peu sévères, aux crues faibles et au débit maximal décalé vers la période de fin d'hiver et du printemps, tels la Retourne, la Suippe et la Vesle. L'Aisne a aussi bénéficié de nombreux apports souterrains liés à la présence d'eaux souterraines abondantes. Une bonne partie de l'eau des précipitations en Champagne crayeuse échappe en effet à l'écoulement et après s'être infiltrée, est stockée dans le sous-sol, étant donnée la grande perméabilité des terrains. Mais ces eaux d'infiltration ne sont perdues que momentanément par les petites rivières et finissent par retourner aux cours d'eau les plus importants qui coulent toujours en contrebas. En d'autres termes le sous-sol de la Champagne joue le rôle de régularisateur : il absorbe une partie de l'eau excédentaire durant l'hiver, et, lorsque les nappes souterraines ont bien remonté, en fin d'hiver et au printemps, restitue cette eau à la rivière principale de la région, en l'occurrence l'Aisne. Ce phénomène se produit aussi en faveur de la Marne voisine.
De ce fait le profil de l'Aisne s'est relativement adouci lors de la traversée de la Champagne. Elle est devenue plus régulière, son débit d'étiage a nettement augmenté, et sa période de hautes eaux s'est allongée au printemps.
Son débit a été observé durant une période de 42 ans (1961-2002), à Trosly-Breuil, localité du département de l'Oise située un peu en amont de Rethondes [4]. Le bassin versant de la rivière y est de 7 940 km², soit la presque totalité de celui-ci.
Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Trosly-Breuil est de 65,4 m³/s.
La saison des hautes eaux s'étend désormais de décembre à la mi-mai pour des débits mensuels moyens allant de 80 à 120 m³/s, avec un maximum en février. La saison des basses eaux se produit de juillet à octobre avec un minimum devenu très confortable de 24 m³/s au mois d'août. Le débit d'étiage VCN3 en cas de quinquennale sèche, passe de 2,1 m³/s (Givry) à 8,6 m³/s à Trosly-Breuil. Il fait plus que quadrupler, alors que le module ne fait que doubler.
A Trosly-Breuil, les QIX n'ont pas été calculés, mais les QJ ou débits calculés pour une crue journalière l'ont bien été. Le QJ 5 vaut 310 m³/s et le QJ 50 500 m³/s. Ces niveaux sont bien suffisants pour occasionner de sérieux débordements. Et si le débit moyen a doublé entre les deux localités, les débits de crue n'ont augmenté que de 45 à 55 %.
Enfin, la lame d'eau écoulée dans le bassin versant de l'Aisne est passée de 336 millimètres à 260 annuellement, ce qui devient inférieur à la moyenne d'ensemble de la France, mais reste supérieur à la totalité du bassin de la Seine (240 millimètres). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) n'atteint désormais plus que 8,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
[modifier] Débits des cours d'eau du bassin de l'Aisne
Nom | Localité | Débits en m³ par seconde | Côte max(m) |
Max. instant. |
Max. journ. |
Lame d'eau (mm) |
Surface (km²) |
||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Module | VCN3 (étiage) |
QIX 2 | QIX 5 | QIX 10 | QIX 20 | QIX 50 | |||||||
Aisne | Passavant-en-Argonne | 2,66 | 0,027 | 24 | 35 | 43 | 50 | 59 | 3,18 | 46,9 | 45,6 | 377 | 223 |
Ante | Châtrices | 0,993 | 0,029 | 9,3 | 13 | 15 | 17 | 20 | 2,34 | 14,0 | 13,1 | 278 | 113 |
Biesme | Le Claon | 0,925 | 0,014 | 15 | 19 | 21 | 23 | 26 | 2,80 | 23,3 | 17,3 | 411 | 71 |
Aire | Chevières | 13,6 | 0,420 | 100 | 140 | 160 | 180 | 210 | 3,49 | 240,0 | 190,0 | 431 | 1 000 |
Aisne | Mouron | 23,9 | 1,100 | 150 | 210 | 250 | 290 | 340 | 3,93 | 296,0 | 310,0 | 332 | 2 280 |
Aisne | Givry | 31,2 | 2,100 | 190 | 230 | 260 | 290 | 330 | 5,09 | 300,0 | 297,0 | 336 | 2 940 |
Vaux | Écly | 4,46 | 0,300 | 54 | 74 | 87 | 99 | - | 2,90 | 113,0 | 87,7 | 446 | 316 |
Retourne | Houdilcourt | 1,59 | 0,050 | 2,8 | 4 | 4,8 | 5,5 | 6,5 | 1,48 | - | 7,5 | 156 | 322 |
Suippe | Orainville | 4,34 | 0,300 | 7,8 | 11 | 13 | 15 | 17 | 1,54 | 16,4 | 16,4 | 171 | 802 |
Aisne | Berry-au-Bac | 48,20 | 3,900 | 200 | 280 | 330 | 380 | 450 | 3,78 | - | 478 | 291 | 5 230 |
Vesle | Braine | 7,72 | 1,400 | 18 | 24 | 27 | 31 | - | 1,89 | 34,1 | 32 | 169 | 1 440 |
Crise | Soissons | 0,78 | 0,310 | 2,3 | 2,8 | 3,2 | 3,5 | - | 0,90 | 3,8 | 3,4 | 209 | 118 |
Aisne | Trosly-Breuil | 65,40 | 8,600 | 220 | 310 | 370 | 420 | 500 | 3,69 | - | 451,0 | 260 | 7 940 |
[modifier] Tourisme
[modifier] La pêche
Du point de vue piscicole, l'Aisne est classée cours d'eau de deuxième catégorie. La rivière est riche en poissons blancs dont les plus représentés sont les gardons, les ablettes et les brèmes. Elle abrite également de belles populations de brochets, de carpes, de tanches, de barbeaux, de goujons et de perches. Toutes ces populations sont présentes en grande densité.
[modifier] Monuments et sites à visiter
- Soissons, sa cathédrale gothique et ses abbayes.
- Compiègne, son château et sa forêt.
- Rethondes et la clairière de l'armistice.
- Asfeld et son église très particulière.
- Rethel
- Vouziers
- Les belles forêts de l'Argonne.
[modifier] Notes et références
- ↑ Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre II, 5.
- ↑ Banque Hydro - Station H6221010 - L'Aisne à Givry (ne pas cocher la case "station en service")
- ↑ Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue ayant statistiquement une chance sur vingt de se produire chaque année. On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale. Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
- ↑ Banque Hydro - Station H6531011 - L'Aisne à Trosly-Breuil (ne pas cocher la case "station en service")
[modifier] Divers
L'Aisne est une rivière navigable sur laquelle de nombreuses écluses sont aménagées. La partie amont de la rivière, non navigable, est également appelée « Aisne sauvage ».
[modifier] Articles connexes
- La liste des rivières de France
- La Vaux
- La Serre
- La Suippe
[modifier] Lien externe
- Banque Hydro - recherche (ne pas cocher la case "station en service")