Al-Adel

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Al-Malik al-`Âdil Sayf ad-Dîn[1] (Safadin dit « le Juste »), (1143-1218), sultan ayyoubide (1200-1218), frère de Saladin

Sommaire

[modifier] Biographie

Nommé gouverneur d'Égypte par Saladin alors que celui-ci opère en Syrie contre les Francs, al-Adel le soutient lors de la reconquête de Jérusalem après la bataille de Hattin en 1187.

Il participe aux négociations entre le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion et Saladin en 1191. Richard réclame Jérusalem, le territoire à l’ouest du Jourdain et la vraie croix, que les musulmans ont prise à Hâttin. Saladin refuse en bloc, mais ouvre les négociations. Richard propose alors de donner sa sœur, veuve du roi de Sicile, en mariage à al-Adel. Il donnerait les terres qu’il contrôle, d’Acre à Ascalon, à sa sœur, tandis que Saladin céderait ses possessions du littoral à son frère. La croix leur serait confiée, et les prisonniers des deux camps seraient libérés. L’accord plait à al-Adel. Saladin accepte, conscient qu’il s’agit d’une ruse. Son refus aurait déplu à al-Adel, et provoqué la discorde entre les frères. Richard, démasqué, doit reculer : sa sœur refuse d’épouser un musulman !

Au début de septembre 1192, une paix est enfin signée pour cinq ans entre Richard et Saladin : le littoral de la Palestine, de Tyr à Jaffa, reste aux Francs alors que Saladin conserve l’intérieur. Les croisés obtiennent le libre accès à Jérusalem.

A la mort de Saladin le 3 mars 1193, le sultanat ayyubide est divisé en quatre branches. Al-Adel réunifiera les possessions ayyubides (1193-1198). En juillet 1196, al-Adel, à qui son frère Saladin avait confié les châteaux pris à Renaud de Châtillon sur la rive est du Jourdain, arrache Damas à son neveu Al-Afdhal Nûr ad-Dîn Alî, qui s’était montré incapable de gouverner.

Il reprend Jaffa aux Francs en 1197 puis signe une trêve avec eux pour une durée de cinq ans et huit mois (1er juillet 1198). Al-Adel en profite pour consolider son pouvoir.

En 1198, Al-`Aziz `Imâd ad-Dîn `Uthmân, fils de Saladin, se tue en tombant de cheval au cours d’une chasse au loup dans le voisinage des Pyramides. Al-Afdhal quitte sa retraite pour prendre sa succession, mais son oncle al-Adel n’a aucun mal à lui arracher sa nouvelle possession et à le renvoyer à sa vie de reclus. Il devient sultan en 1200.

Sous al-Adel, qui estime que la guerre sainte n’a plus lieu d’être après la récupération de Jérusalem et l’affaiblissement des Francs, le monde arabe connaît une ère de paix, de prospérité et de tolérance. Il adopte à l’égard des Occidentaux une politique de coexistence et d’échanges commerciaux, et encourage l’installation en Égypte de plusieurs centaines de marchands italiens.

En 1202, al-Adel recommande à son fils al-Kamel, « le Parfait », vice-roi d’Égypte, d’engager des pourparlers avec la république de Venise, principale puissance maritime de la Méditerranée. Al-Kamel garantit aux Vénitiens l’accès aux ports du delta, comme Alexandrie ou Damiette, et leur offre protection et assistance. En contrepartie, Venise promet de ne soutenir aucune expédition occidentale contre l’Égypte. Les Vénitiens ont cependant passé un accord avec des princes occidentaux prévoyant le transport de près de 35 000 guerriers Francs vers l’Égypte contre la promesse d’une forte somme d’argent, et ils préfèrent garder ce traité secret. Ils sont décidés à ne rompre aucun de leurs engagements. Le doge Dandolo, contre le paiement différé de ses services, détourne la quatrième croisade sur Zara, port de l’Adriatique appartenant au roi de Hongrie. La ville est pillée (novembre 1202). Le doge parvient ensuite à convaincre les croises de diriger leur action sur Constantinople (juin 1203).

En avril 1218, la cinquième croisade lance une offensive contre l’Égypte. Des dizaines de milliers de croisés mettent le siège devant Damiette. Al-Kamel, vice-roi d’Égypte, marche contre eux mais n’ose pas les affronter, et installe son camp au sud du port, pour permettre le ravitaillement de la ville par le Nil. La cité est défendue au nord et à l’est par une étroite bande marécageuse. Au nord et à l’ouest, le Nil assure un lien permanent avec l’arrière pays. Une chaîne tendue de la ville à une citadelle, barre l’accès du Nil. Les Francs s’acharnent en vain trois mois sur la citadelle, jusqu’au moment où ils ont l’idée d’arrimer deux grands vaisseaux et d’y construire une tour flottante arrivant à hauteur de la citadelle, qui prise d’assaut, tombe le 25 août ; la chaîne est rompue. Al-Adel apprend par un pigeon voyageur la chute de la citadelle, puis succombe, à 73 ans, victime d’une crise cardiaque. Al-Kamel parvient à contenir les croisés et à leur empêcher d’achever d’encercler Damiette, en leur infligeant des pertes sévères. Mais la mort d’al-Adel entraîne une tentative de coup d’État au Caire, où de nombreux émirs profitent de l’éloignement d’al-Kamel pour tenter d’installer un de ses frères sur le trône. Al-Kamel doit lever son camp et remonter vers la capitale pour rétablir l’ordre. Les Francs peuvent encercler Damiette.


Précédé par Al-Malik al-`Âdil Sayf ad-Dîn Suivi par
Al-Malik al-Mansûr Nâsir ad-Dîn
Ayyoubides d’Égypte
(1200-1218 )
Al-Malik al-Kamil Ier Nâsir ad-Dîn

[modifier] Notes

  1. arabe : abū bakr sayf ad-dīn al-malik al-ʿādil ʾaḥmad ben najm ad-dīn ʾayyūb,
    أبو بكر سيف الدين "الملك العادل" أحمد بن نجم الدين أيوب

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

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