André Citroën
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André Citroën | |
Naissance | 5 février 1878 à Paris |
Décès | 3 juillet 1935 (à 57 ans) à Paris |
Nationalité | Française |
Profession | Industriel Citroën |
Distinctions | Parc André-Citroën Quai André-Citroën |
André Citroën (André Gustave Citroën), né le 5 février 1878 à Paris et mort le 3 juillet 1935, est un ingénieur polytechnicien français, pionnier de l'industrie automobile, fondateur de l'empire industriel automobile Citroën en 1919.
Sommaire |
[modifier] Biographie
André Citroën naît à Paris le 5 février 1878. Fils de Lévie Citroen, diamantaire juif néerlandais, émigré à Paris en 1873, et de Macha Kleinan, juive polonaise originaire de Varsovie (après avoir émigré, Lévie Citroen francise son nom en Citroën).
En 1883 son père se suicide alors qu'il n'a que cinq ans. Il est alors élevé par sa mère qui reprend l'affaire de négoce de diamants et de perles fines de son époux.
Agé de 10 ans, il découvre l’œuvre visionnaire avant-gardiste de Jules Verne qui l'inspirera toute sa vie. La construction de la Tour Eiffel pour l'exposition universelle de 1889 l'incite à devenir ingénieur et industriel et à participer aux futurs grands défis industriels du vingtième siècle.
Il suit des études au Lycée Condorcet, puis devient ingénieur de l'École polytechnique (promotion 1898).
[modifier] Engrenages à doubles chevrons en V
En 1900, lors d'un voyage en famille en Pologne, André rencontre un parent qui a mis au point un procédé de taille d'« engrenages à double chevrons aux dents taillées en V » en bois à moindre coût utilisés pour des minoteries. Cette figure géométrique deviendra le symbole et le logo de la futur marque Citroën. De retour en France, il transpose l'idée avec des chevrons en acier et dépose un brevet.
[modifier] Directeur Général des Automobiles Mors
De 1906 à 1914, il est nommé directeur général administrateur chez le constructeur automobile Mors par les frères Émile et Louis Mors en difficultés. Il réorganise l'étude des besoins clientèles, la gestion, modernise, crée de nouveaux modèles et double la production de la marque en 10 ans.
André Citroën est un découvreur de talents et un organisateur de génie. Il n'est ni inventeur, ni technicien. Il se passionne pour la « fabrication et la distribution à grande échelle » .
En 1912, il visite l'usine Ford d'Henry Ford à Détroit qui applique le Taylorisme (démocratisation de bien de production industriel fabriqué en grande série à moindre coût de revient : Fordisme)
[modifier] Fondation de la société « Citroën, Hinstin et Cie »
En 1912, âgé de 35 ans, il s'associe avec Jacques et Paul Hinstin avec qui il investit une grande partie de l'héritage de ses parents pour fonder la société « Citroën, Hinstin et Cie », entreprise de fabrication d'engrenages, en particulier ceux à chevrons en V, avec une dizaine d'ouvriers dans le faubourg Saint-Denis du 10e arrondissement de Paris. Il déménage rapidement 31 quai de Grenelle dans le 15e arrondissement de Paris à côté de l'usine des frères Mors, près du quai de Javel et se rebaptise « Société Anonyme des Engrenages Citroën ». Il devient également Président de la Chambre syndicale de l'automobile.
Le 27 mai 1914, deux mois avant la déclaration de la Première Guerre mondiale, il épouse Georgina Bingen, fille d'un banquier génois, avec qui il fonde une nombreuse famille.
[modifier] Première Guerre mondiale
En 1914, André est mobilisé en août en temps que lieutenant puis capitaine au 2e régiment d'artillerie de Metz.
En 1915 il propose en janvier au général Louis Baquet, directeur de l'artillerie du Ministère de la Guerre, qui manque cruellement de munition, d'appliquer le Fordisme dans une usine construite en 3 mois, capable de produire 5 000 à 10 000 obus Shrapnel de type 75 par jours. Il fait ériger sur les 15 hectares de terrains vagues et de jardins potagers du quai de Javel (actuel quai André-Citroën et parc André-Citroën) une immense usine ultra moderne et produit avec 13 000 ouvrières, 23 millions d'obus à raison de 10 000 par jour, cadences inédites pour l’époque.
En 1917 et 1918, le gouvernement le charge également de réorganiser le ravitaillement de l'industrie de l'armement, les services postaux militaires, et la distribution des tickets de ration de pain dans la région parisienne.
[modifier] Fondation de Citroën en 1919
En 1919, au lendemain de la guerre, après s'être longtemps préparé à l'avance, André Citroën reconverti son usine d'armement en industrie automobile en quatre mois en absorbant le constructeur automobile Mors. Il fonde Citroën avec pour emblème historique son double chevron en V.
Assisté de son fidèle bras droit Georges-Marie Haardt pour la commercialisation, il fabrique cette même année le premier modèle de la marque : la Citroën Type A pour laquelle il a recruté l'ingénieur Jules Salomon dés 1916 pour sa conception. « La première voiture Européenne fabriquée en série » à raison de 30 par jours et 20 000 par an dès 1920 (davantage que toute la production Peugeot et Renault réunie). Le prix de lancement de 7 950 francs, est exceptionnellement bas pour l'époque (au détriment de ses bénéfices pour rembourser ses importants emprunts d’investissements).
Il innove en matière de publicité et de marketing de grande ampleur avec :
- La traversée très médiatisée du Sahara en autochenille Citroën tout-terrain démontables de décembre 1922 à février 1923 et les grandes croisière jaune en Asie en 1931, Croisière noire en Afrique en 1924 et Croisière blanche en Alaska en 1934.
- Il illumine de son nom la Tour Eiffel de 250 000 ampoules à partir de 1924 et fera du mécénat spectaculaire.
- Un réseau de concessionnaires et de service après-vente doté de stock de pièces détachées de grande ampleur.
- Des solutions novatrices de crédit très avantageux.
Suivent : les Citroën B2 (1921 à 1926), Type C (1921 à 1926), B10 (1924 à 1925) et B12 (1926 à 1927).
En 1926, il conçoit grâce à l'aide de l'ingénieur américain Edward Gowan Budd la Citroën B14 (1926 à 1928) première voiture « tout acier » qui permet de concevoir les premières carrosseries solides entièrement fermées d'Europe.
De 1928 à 1932 suivent les Citroën C4 et Citroën C6. En 1929 Citroën devient le second constructeur d'automobile mondial avec 400 véhicules par jour (le tiers de la production française) au détriment de très graves problèmes de financements accentués par la Grande Dépression de 1929.
De 1932 à 1938 : Citroën Rosalie 8, 10, 15
[modifier] Problème de surendettement chronique
En 1933 André Citroën est invité par son concurrent Louis Renault à visiter une nouvelle usine Renault. Il accentue alors lourdement son surendettement et multiplie les acrobaties de gestion (ce qui lui vaut beaucoup de critiques) pour faire bâtir la plus grande usine ultra moderne d'Europe d'alors en 6 mois à Bruxelles en Belgique, doté d'une « cathédrale de verre et acier » (dossier) capable de produire 1000 voitures par jour.
Les banques perdent confiance, arrêtent de le suivre dans son surendettement chronique et confient à Pierre Michelin du groupe Michelin (second fils d’Edouard Michelin, co-fondateur du groupe Michelin, un des principaux créanciers de Citroën) la gestion de Citroën avec la mission très difficile de lui éviter la faillite.
En 1934 André Citroën industrialise la première automobile de série du monde à traction avant : les Traction avant 7, 11 et 15 (1934 à 1957), mais le succès de ce modèle révolutionnaire, altéré par des débuts techniques difficiles, ne sauve pas le groupe de la faillite.
[modifier] Faillite et liquidation judiciaire
Le 21 décembre 1934, Citroën est mis en liquidation judiciaire. Le gouvernement propose au principal créancier Michelin de reprendre la marque et de sauver les 250 000 emplois, de calmer 1 500 créanciers et des milliers de petits porteurs.
[modifier] Disparition
En 1935, âgé de 56 ans, André Citroën cède ses actions à Michelin et se retire en janvier, remplacé en juillet par Pierre Michelin. Il décède le 3 juillet de la même année d'un cancer de l'estomac après 15 ans d'activité industrielle au sommet. Il repose au cimetière du Montparnasse.
En 1976, Peugeot acquiert 90% du capital Citroën à Michelin et devient jusqu'à ce jour le groupe PSA Peugeot Citroën, société à directoire et conseil de surveillance, propriété de la Famille Peugeot.
Le quai de Javel sera rebaptisé quai André-Citroën et son usine historique transformée en un parc André-Citroën à sa mémoire.
[modifier] Liens de parenté
Par sa sœur Fernande Citroën, André Citroën est :
- Oncle de Raymond Lindon, célèbre avocat et procureur des réquisitions des procès ayant suivi la Libération de la France.
- Grand-oncle de Jérôme Lindon (1925-2001), directeur des Éditions de Minuit de 1948 à 2001.
- Arrière-grand-oncle de Vincent Lindon (né en 1959), acteur, réalisateur et scénariste.
[modifier] Bibliographie
- 1996 : « La Conjuration de Javel » par Bernard Citroën (4e fils d'André : Thèse de complot sur la faillite de son père)
- 1999 : « André Citroën » par Jacques Wolgensinger - Editions Flammarion (Biographie)
- 2006 : « André Citroën, ingénieur, explorateur, entrepreneur » par John Reynolds - Editions E-T-A-I
[modifier] Voir aussi
- Automobile | Transport
- Histoire de l'automobile | Famille Peugeot | Louis Renault
- Citroën | PSA Peugeot Citroën | Constructeur automobile