Bernard de Clairvaux
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Saint Bernard de Clairvaux | |
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Abbé et Docteur de l'Église | |
Naissance | 1090 Château de Fontaine-lès-Dijon, Dijon |
Décès | 20 août 1153 (à 63 ans) abbaye de Clairvaux |
Canonisation | 18 juin 1174 par Alexandre III |
Fête | le 20 août |
Serviteur de Dieu - Vénérable - Bienheureux - Saint |
Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux (1090, Château de Fontaine-lès-Dijon, Dijon – † 20 août 1153, abbaye de Clairvaux) est un moine et réformateur français. Il est canonisé par l'Église catholique en 1174 et devient ainsi saint Bernard de Clairvaux.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Né en 1090, dans une grande famille noble de Bourgogne, Bernard est le troisième des sept enfants de Tescelin le Roux (Tescelin Sorrel) et d'Aleth de Montbard. À l'âge de neuf ans, on l'envoie à l'école canoniale de Châtillon-sur-Seine, où il montre un goût particulier pour la littérature. En 1112, il entre à l'abbaye de Cîteaux, fondée en 1098 par Robert de Molesme, et dont Étienne Harding vient juste d'être élu abbé.
En 1115, Étienne Harding envoie le jeune homme à la tête d'un groupe de moines pour fonder une nouvelle maison cistercienne dans la vallée de Langres. La fondation est appelée « claire vallée », qui devient ensuite « Clairvaux ». Bernard est élu abbé de cette nouvelle abbaye, et confirmé par Guillaume de Champeaux, évêque de Châlons et célèbre théologien.
Les débuts de Clairvaux sont difficiles : la discipline imposée par Bernard est très sévère. Bernard poursuit ses études sur l'Écriture Sainte et sur les Pères de l'Église. Il a une prédilection presque exclusive pour le Cantique de Salomon et pour saint Augustin. Cet auteur et ce livre correspondent aux tendances de l'époque.
Les gens affluent dans la nouvelle abbaye, et Bernard convertit même toute sa famille : son père, Tescelin, et ses cinq frères entrent à Clairvaux en tant que moines. Sa sœur, Humbeline, prend également l'habit au prieuré de Jully-les-Nonnains. Dès 1118, de nouvelles maisons doivent être fondées pour éviter l'engorgement de Clairvaux (ex: Abbaye Notre-Dame de Fontenay). En 1119, Bernard fait partie du chapitre général des cisterciens convoqué par Étienne Harding, qui donne sa forme définitive à l'ordre. La « Charte de Charité » qui y est rédigée est confirmée peu après par Calixte II.
C'est à cette époque que Bernard rédige ses premières œuvres, des traités et homélies, et surtout une Apologie, écrite sur la demande de Guillaume de Saint-Thierry, qui défend les bénédictins blancs (cisterciens) contre les bénédictins noirs (clunisiens). Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, lui répond amicalement, et malgré leurs différends idéologiques, les deux hommes se lient d'amitié. Il envoie également de nombreuses lettres pour inciter à la réforme le reste du clergé, en particulier les évêques. Sa lettre à l'archevêque de Sens, Henri de Boisrogues, surnommée par la suite De Officiis Episcoporum (Sur la conduite des évêques) est révélatrice du rôle important joué par les moines au XIIe siècle, et des tensions entre clergé régulier et séculier.
En 1128, Bernard participe au concile de Troyes, convoqué par Honorius II et présidé par Matthieu d'Albano, légat du pape. Bernard est nommé secrétaire du concile, mais en même temps il est contesté par une partie du clergé, qui pense que Bernard, simple moine, se mêle de choses qui ne le regardent pas. Il finit par se disculper. C'est lors de ce concile que Bernard fait reconnaître les statuts de la milice du Temple, les Templiers, dont il rédige lui-même les statuts.
Devenu une personnalité importante et écoutée dans la chrétienté, il intervient dans les affaires publiques, il défend les droits de l'Église contre les princes temporels, et conseille les papes. En 1130, après la mort d'Honorius II, lors du schisme d'Anaclet II, c'est sa voix qui fait accepter Innocent II. En 1132, il fait accepter par le pape l'indépendance de Clairvaux vis-à-vis de Cluny.
Dans cette période de développement des écoles urbaines, où les nouveaux problèmes théologiques sont discutés sous forme de questions (quaestio) et d'argumentation et de recherche de conclusion (disputatio), saint Bernard est partisan d'une ligne traditionnaliste. Il combat les positions d'Abélard, approximatives d'un point de vue théologique, et le fait condamner au concile de Sens en 1140.
En 1145, Clairvaux donne un pape à l'Église, Eugène III. Lorsque le royaume de Jérusalem est menacé, Eugène III, lui- même cistercien, demande à Bernard de prêcher la deuxième croisade à Vézelay le 31 mars 1146 puis à Spire. Il le fait avec un tel succès que le roi Louis VII le Jeune et l'empereur Conrad III prennent eux-mêmes la croix.
La tradition locale admet incontestablement que Bernard est venu visiter l'abbaye cistercienne de Sturzelbronn qu'il avait fondé en 1135. C'est en se rendant à Spire le 25 ou le 27 décembre 1146, pour prêcher la deuxième croisade (1147-1149) devant la Diète, par l'ancienne voie gallo-romaine qui reliait Bitche à Wissembourg, que Bernard est probablement passé par Sturzelbronn. Il est probable aussi qu'il se soit rendu à Haguenau pour consoler le duc d'Alsace, Frédéric le Borgne, père de Frédéric Barberousse, qui venait de partir en croisade avec son oncle Conrad.
Au concile de Reims, en 1148, il porte une accusation d'hérésie contre Gilbert de la Porrée, évêque de Poitiers. Il n'obtient qu'un mince avantage, et son adversaire conserve son évêché et toute sa considération. Plein de zèle pour l'orthodoxie, il combattit aussi les thèses de Pierre de Bruys, Henri de Lausanne, d'Arnaud de Brescia, et condamna les excès de Raoul, un ancien moine de Clairvaux, qui demandait le massacre des Juifs. En cette même année il prêche la croisade en Hainaut et séjourne à Mons, la capitale des comtes de Hainaut.
Saint Bernard fonde jusqu'à 72 monastères, répandus dans toutes les parties de l'Europe : 35 en France, 14 en Espagne, 10 en Angleterre et en Irlande, 6 en Flandre, 4 en Italie, 4 au Danemark, 2 en Suède, 1 en Hongrie.
En 1151, deux ans avant sa mort, il y a 500 abbayes cisterciennes. Clairvaux compte 700 moines.
Bernard meurt en 1153, à 63 ans.
[modifier] Canonisation
Canonisé le 18 juin 1174 par Alexandre III, Bernard de Clairvaux a été déclaré docteur de l'Église par Pie VIII en 1830. On le fête le 20 août.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Œuvres de Bernard de Clairvaux
[modifier] Éditions anciennes
Ses œuvres, écrites en latin ont été plusieurs fois imprimées : l'édition la plus estimée au XIXe siècle par le Dictionnaire Bouillet est celle de Jean Mabillon, 1690, 2 volumes in-folio, réimprimée à Paris par les frères Gaume, 1835-1840, 4 volumes in-8, et à Milan, 1852, 3 volumes in-4. Elles renferment des traités théologiques, des lettres et des sermons en langue romane, dont un choix a été publié par Antoine Le Roux de Lincy, à la suite du Livre des Rois, dans les Documents inédits de l'Histoire de France, 1841.
Ses Œuvres ont été traduites par l'abbé Charpentier, 1867.
[modifier] Éditions et traductions récentes
- Bernard de Clairvaux, Œuvres complètes ; texte latin de J. Leclercq, H. Rochais et Ch. H. Talbot, les Éd. du Cerf, Paris, 1990-. (collection Sources chrétiennes).
[modifier] Bibliographie
- Jean Leclercq, Bernard de Clairvaux, Desclée, Paris, 1989. (ISBN 2-7189-0410-0)
- Jacques Verger, Jean Jolivet, Bernard - Abélard ou le cloître et l'école, Mame ; Fayard, Paris, 1982. (ISBN 2-7289-0086-8)
[modifier] Source partielle
« Bernard de Clairvaux », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
[modifier] Liens externes
- Œuvres de Bernard de Clairvaux dans la collection des Sources Chrétiennes : édition en cours des œuvres complètes de Bernard de Clairvaux par l'Institut des Sources Chrétiennes, latin-français, avec introduction et notes, index scripturaire, index thématique et des noms propres des Sermons sur le Cantique.
- Œuvres complètes de saint Bernard
- (la) Opera omnia Sancti Bernardi Claraevallensis