Économie du Brésil

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sao Paulo
Sao Paulo

Le Brésil est la dixième économie mondiale avec un PIB de 1 313 milliards de dollars en 2007 (Total GDP 2007, Banque mondiale). L'économie brésilienne est à rapprocher de son histoire : en effet, les premières formes d'industrie (exploitation du bois, canne à sucre) ont marqué durablement le paysage économique du pays.

La politique de rigueur menée par le ministre Antonio Palocci, mais désapprouvée par la base électorale du président et par une partie du patronat, permet à l'économie brésilienne d'afficher une inflation maîtrisée et des excédents commerciaux historiques. Cependant, en août 2005, le prix Nobel de l'économie Joseph Stiglitz, de passage à Sao Paulo, s'est désolé que le président Lula da Silva n'ait pas opté pour « une politique plus agressive, avec un changement de la structure économique pour rendre le pays moins dépendant des capitaux extérieurs », car selon lui un pilotage économique, faisant tout pour obtenir une inflation faible et un excédent budgétaire élevé, ne garantit ni la croissance ni la réduction des inégalités sociales. Les taux d'intérêts élevés voire prohibitifs tels que les pratique le Brésil — 19,75 % en août 2005 —, ne doivent être que le moyen — bien que risqué — d'une politique de croissance et non pas une fin en soi. Ces taux élevés érodent la productivité du pays qui ne connaît qu'une croissance de 3 %, une des plus faibles d'Amérique latine.

Sommaire

[modifier] Histoire de l’économie

[modifier] Les débuts de la colonisation

La colonisation par les côtes a entraîné la découverte de plusieurs nouvelles essences de bois, dont notamment le pau brasil (bois de feu), d'où le pays tire son nom. Son exploitation fut le début d'une déforestation qui perdure encore avec des espèces actuellement exploitées encore plus nombreuses.

La plus grande partie des ouvriers des plantations est alors constituée d'esclaves.

[modifier] Le XVIIIe siècle

L'économie brésilienne dont une grande part est fondée sur la culture et le commerce de la canne à sucre est à ce moment perturbée par l'introduction en Europe de la betterave sucrière. En parallèle, des gisements d'or et d'argent sont découverts dans l'intérieur du pays. On assiste alors à une ruée vers l'or qui installe des villes nouvelles au cœur de la forêt amazonienne.

En même temps, des pierres précieuses commencent à être extraites des mines dans le Minas Gerais, région qui tire son nom de cette industrie.

[modifier] Le XIXe et le XXe siècle

De nouvelles productions agro-industrielles viennent s'ajouter : le café et le caoutchouc. Ce dernier connaîtra cependant assez rapidement une reconversion vers la production de latex naturel en raison du développement de la production de caoutchouc à partir du pétrole dans la première moitié du XXe siècle.

En 1888, avec l'abolition de l'esclavagisme (grandement dû à des raisons purement économiques : il devenait plus cher d'entretenir des esclaves que de payer des salaires à des ouvriers récemment immigrés), l'outil industriel commence à se moderniser lentement.

Durant la Première Guerre mondiale et dans les années qui la suivent, l'industrialisation du pays se conforte de manière importante, pour atteindre un niveau de fonctionnement industriel moderne.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la première unité de production sidérurgique est construite (1940, état de Rio de Janeiro), jetant les bases d'une économie de production de masse (automobile, pétrochimie, acier, machines-outils, aéronautique…). En parallèle, la mise en place d'infrastructures de transport et de télécommunications permet de soutenir le développement du pays, qui connaît des taux de croissance économique records jusqu'en 1974 (7,4% en moyenne).

L'afflux massif de capitaux dans les années 1970, en provenance des États-Unis, de l'Europe et du Japon a été utilisé pour subventionner des entreprises d'État et construire plus d'infrastructures dans les régions les plus pauvres, pour encourager leur décollage économique. Le résultat immédiat a été sensible : le PIB a connu une croissance de plus de 8% par an sur la décennie, malgré le double choc pétrolier. Cependant, les années 1980 ont vu un retournement de situation et le Brésil fut forcé de restreindre ses dépenses publiques. Cette situation de crise a alimenté une accélération de l'inflation et une augmentation notable du poids de la dette, avant que des mesures de rigueur économique ne soient prises pour stabiliser la monnaie.

Sur la fin de cet épisode, en 1987, le gouvernement négocia un accord avec ses créanciers pour rééchelonner le paiement de la dette, après avoir suspendu son paiement. L'accord conclu n'a pas eu les résultats espérés mais fut cependant suffisant pour que la production économique totale assure un excédent commercial permettant de couvrir les intérêts de la dette.

Dans les années 1990, le Brésil a mené une politique fiscale stricte mais les contrecoups de la crise financière de 1998 en Asie du sud-est ont fini par le contraindre à faire décrocher la monnaie, le réal, du dollar américain.

[modifier] Structure actuelle de l’économie

[modifier] Secteurs traditionnels

Le Brésil s’est retiré des secteurs traditionnels et a adopté la politique économique de la Colombie.

[modifier] Industrie

Le Brésil est le leader industriel en Amérique latine. L’industrie emploie 41% des actifs, le domaine de l’aéronautique est particulièrement dynamique au Brésil. Le Brésilien Vale (ex-CVRD) est le premier producteur de minerai de fer du monde[1].

[modifier] Énergie

(Voir l'article détaillé : Énergie au Brésil)

La demande en énergie primaire au Brésil s'est élevée en 2001 à 238 millions de tep, en augmentation de 30 % depuis 1990. La production nationale s'est élevée à 206 millions de tep, soit un taux d'autosuffisance proche de 90 %. L'enjeu du développement de la production nationale d'énergie est très important tant pour assurer la croissance du PIB que pour contribuer à l'équilibre de la balance commerciale.

Au Brésil, la fourniture d'énergie électrique repose essentiellement sur l'hydroélectricité, qui fournit 86 % de la production totale d'électricité. Le pays est doté du potentiel hydroélectrique le plus important du monde, estimé à 255 millions de kilowatts. Il dispose avec l'usine hydroélectrique d'Itaipu, sur le fleuve Paraná de la plus grande installation du genre dans le monde.

Le pays développe aussi une filière complète dans le domaine de l'électricité nucléaire, qui fournit actuellement 4,3 % de l'énergie produite dans le pays. Il dispose pour cela d'importantes réserves d'uranium et a mis au point une technique d'enrichissement de l'uranium qui serait très compétitive.

L'entreprise nationale d'exploitation pétrolière est Petrobras, toutefois celle-ci ne dispose plus, depuis 1995, du monopole de production.

Il a également développé sa production de pétrole, notamment grâce à des forages en haute mer. Sa production qui approche de 1,9 million de barils par jour lui permet d'atteindre l'autosuffisance à court terme.

Le 8 novembre 2007 la compagnie nationale d'hydrocarbures Petrobras et ses partenaires pétroliers aux Brésil annonçaient la découverte un nouveau gisement au large du Brésil (Tupi Sul) évalué entre 5 et 8 Milliards de barils, susceptible d’augmenter les capacités de production du Brésil d’au moins 40 %. Le Brésil deviendrait l'une des dix premières réserves de pétroles du monde (actuellement 24e mondiale) en concurrence direct avec le Venezuela dans l'exportation.[2] L'exploitation de ce champ gigantesque (le plus gros gisement découvert depuis ceux découvert au Kazakhstan en 2000) ne devrait débuter qu'à partir de 2012.

Le Brésil a également fortement développé la filière de l'éthanol, biocarburant dont il est, avec 154 millions d'hectolitres par an, le premier producteur mondial. Cet éthanol est produit à partir de la canne à sucre, ce qui permet grâce à des rendements élevés un coût de production bas, de l'ordre de 0,17 euro/l. Un plan de développement de l'éthanol prévoit une progression de la production de 55 % d'ici 2010, pour atteindre 240 millions d'hectolitres à cette échéance. Un vaste plan pro-alcool a été mis en place pour diminuer la pollution au soufre notamment et améliorer l'autonomie énergétique. Cela n'a pas été sans conséquence sur la déforestation. Dans ce programme, la canne à sucre servait de matière première. Parmi les critiques contre ce programme, outre le coût, figure la demande de terres arables qu'elle représente, aux dépens des forêts et des cultures vivrières. La chute du prix du pétrole dans les années 1980, l'expansion du parc diesel, et finalement la découverte d'importantes ressources de pétrole dans les eaux brésiliennes ont été autant de conditions défavorables pour ce programme, qui connaît cependant un regain d'intérêt récent, du fait de la flambée des cours internationaux du pétrole. Le bilan énergétique de l'éthanol brésilien est assez bon car les « raffineries » sont autonomes en énergie, la bagasse de canne à sucre fournissant suffisamment de combustible pour leur fonctionnement.

La mise sur le marché de véhicules polycarburants (ou flex fuel, VCM) a connu une spectaculaire envolée avec la hausse du cours du pétrole, pour dépasser 5 000 % en 1999. On estime que ce taux dépassera 90 % en 2008. On peut noter que la Suède a elle aussi développé cette technique, bien que les biocarburants soient pour l'essentiel importés. En effet la canne à sucre ne pousse pas en Europe. Les deux solutions qui restent sont la production d'éthanol à partir de la betterave sucrière ou encore l'importation, deux procédés beaucoup plus coûteux en énergie. Cela entraîne un cercle vicieux qui enlève au biocarburant ses qualités d'énergie renouvelable.

La moitié du Parc automobile du Brésil en 2008 fonctionne avec ce biocarburant à base de cannes à sucre. De nouveaux riches brésiliens émergent actuellement : ce sont les grands propriétaires de terres à cannes à sucres qui se réunissent par groupe autour d'une raffinerie construite avec leur argent mis en commun et donc vite rentabilisé par la vente de l'alcool de cannes à sucre. Les États-Unis se sont montrés très intéressés et envisagent le développement de la culture de cannes à sucres dans leur pays à long terme ; à moyen terme l'importation de ce carburant beaucoup moins couteux que le pétrole, ce qui signifie aussi le développement d'un parc automobile flex fuel.

[modifier] Secteurs de pointe

Le Brésil a pour ambition de se doter d'une technologie spatiale nationale. Il dispose d'une base de lancement à Alcântara, au nord-est du pays. Depuis 1997, le Brésil a connu plusieurs échecs, dont un ayant provoqué la mort de 21 techniciens en août 2003.

Le programme spatial a été maintenu et soutenu par les différents présidents sur cette période.

Le 23 octobre 2004, une première fusée est lancée avec succès, et est restée quatre minutes en microgravité.

L'aéronautique est aussi un secteur très important, avec Embraer, 4e constructeur mondial d'avions.

Le Brésil possède aussi des compétences avancées dans le domaine médical (fabrication de médicaments génériques), le clonage d'animaux (naissance de la première vache clonée en 2001).

Enfin le Brésil affirme avoir mis au point dans son usine nucléaire de Resende (État de Rio de Janeiro) un procédé d’enrichissement d’uranium 25 fois moins cher que celui utilisé aux États-Unis.

[modifier] Finances

Sous la pression de la Banque mondiale, le Brésil réduit progressivement sa dette publique, qui est passée de 57 % en 2003 à 51 % en 2005[3]. L'inflation est maîtrisée depuis 1994. L'assainissement de la situation budgétaire a conduit le Brésil à annoncer en mars 2005 qu'il n'aurait pas recours à un nouveau prêt du FMI.

Les taux d'intérêt demeurent cependant élevés : le taux directeur de la banque centrale brésilienne est de 11 % et les emprunteurs finaux peuvent être soumis à des taux de 25 %[4]. Ces taux, qui montrent que les institutions financières craignent un retour des dérives, pèsent sur la croissance, qui oscille entre 0 et 5% depuis le milieu des années 1990.

[modifier] Inégalités

1% de la population possède 50 % des terres, les 17 millions de Brésiliens les plus riches font 50 % des importations.10% des plus riches gagnent en moyenne 80 fois plus que 10% des plus pauvres. Les inégalités entre Noirs et Blancs sont pires qu´aux États-Unis.[réf. nécessaire]

[modifier] Chiffres clés

  • Population active : 82,59 millions (estimation 2003).
  • Population active par secteur : Services 53%, Agriculture 23%, Industrie 24%.
  • Nombre d'entreprises enregistrées : 4 679 825 (2001).
  • PIB : 1 313 milliards $US (2007).
  • PIB/hab. : 7 140 $US (2007).
  • Revenu/hab. : 8500,41 $US (2006).
  • Excédent budgétaire : +4,5% du PIB (2004).
  • Croissance : +5,4% (2007).
  • Inflation : 4,46% (2007).
  • Chômage : 9,7% (estimation 2007).
  • Dette publique extérieure : 43% du PIB (2007).
  • Exportations : 160,6 milliards $US (2007).
  • Importations : 120,6 milliards $US (2007).
  • Solde: excédent de US$ 40,0 milliards $US (2007).
  • IDH (indice de développement humain) : 73e mondial. IDH compris entre 0,78 et 0,88 (1995).
  • Taux directeur de la Banque centrale : 12,25% (juin 2007).
  • Lignes de téléphone : 53,8 millions (Anatel 2004).
  • Téléphones portables : 125 millions (Anatel 2008).
  • Postes de radio : 71 millions (en 1997).
  • Postes de télévision : 36,5 millions (1997).
  • Abonnement de télévision : 13,1 millions (2004) (câble et MMDS).
  • Utilisateurs d'Internet : 14,3 millions (2002).
  • Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 50 (2000).
  • Nombre d'ordinateurs personnels : 19,3 millions (2004).
  • Routes : 1 724 929 millions km (dont 94 871 km goudronnés) (2000).
  • Voies ferrées : 29 706 km (dont 1 620 km électrifiés) (2004).
  • Voies navigables : 50 000 km.
  • Nombre d'aéroports : 3 803 (dont 677 avec des pistes goudronnées) (2003).
  • Nombre d'héliports : 417 (2003).

POPULATION: 184.184.264 d'hab. (IBGE: est. 01/07/2005)

 PIB: US $ 604,876 MDS, soit R$ 1.766.621.034   Source: (BC: 2004) Plus d'infos
 TAUX DE CROISSANCE DU PIB: 4,9 % (BC: 2004)
 REVENU PAR TETE: R$ 8.694, soit US$ 2.967,23 (IBGE: 2003)

COMMERCE EXTERIEUR (Source: Ministério do Desenvolvimento, Indústria e Comércio. 2005) Exportations: US$ 118,308 MDS (MDIC: 2005) Plus d'informations Importations: US$ 75,551 MDS (MDIC: 2005). Plus d'informations Solde de la Balance de paiements: US$ 44,757 MDS (MDIC: 2005). Plus d'informations

SMIC: R$ 300,00 Plus d'informations sur salaires et travail. Inflation: 5,52 % (12 dern. mois); 0,41 % (fév 2006). Plus d'informations Taux d'intérêt de la Banque centrale: 14,75 % (à jour le: 28/07/06) Cours du dollar US: R$ 2,19% (à jour le: 28/07/06)

[modifier] Voir aussi

Articles connexes

Lien externe* Brésil Atlas et Chiffres

[modifier] Notes et références

  1. Alain Faujas, « Le minerai de fer augmentera d'au moins 65 % en 2008 », dans Le Monde du 20-02-2008, mis en ligne le 19-02-2008, [lire en ligne]
  2. Source : http://www.lefigaro.fr/matieres-premieres/2007/11/13/04012-20071113ARTFIG00006-le-bresil-se-reve-en-puissance-petroliere-.php
  3. Chiffres cités par P. Fonseca dos Santos, du ministère des finances du Brésil, dans [pdf] Le Brésil : un remarquable parcours.
  4. Source : Alternatives Économiques, n° 250, septembre 2006.

Wikipedia HTML 2008 in other languages

100 000 +

Česká (Czech)  •  English  •  Deutsch (German)  •  日本語 (Japanese)  •  Français (French)  •  Polski (Polish)  •  Suomi (Finnish)  •  Svenska (Swedish)  •  Nederlands (Dutch)  •  Español (Spanish)  •  Italiano (Italian)  •  Norsk (Norwegian Bokmål)  •  Português (Portuguese)  •  Română (Romanian)  •  Русский (Russian)  •  Türkçe (Turkish)  •  Українська (Ukrainian)  •  中文 (Chinese)

10 000 +

العربية (Arabic)  •  Български (Bulgarian)  •  Bosanski (Bosnian)  •  Català (Catalan)  •  Cymraeg (Welsh)  •  Dansk (Danish)  •  Ελληνικά (Greek)  •  Esperanto  •  Eesti (Estonian)  •  Euskara (Basque)  •  Galego (Galician)  •  עברית (Hebrew)  •  हिन्दी (Hindi)  •  Hrvatski (Croatian)  •  Magyar (Hungarian)  •  Ido  •  Bahasa Indonesia (Indonesian)  •  Íslenska (Icelandic)  •  Basa Jawa (Javanese)  •  한국어 (Korean)  •  Latina (Latin)  •  Lëtzebuergesch (Luxembourgish)  •  Lietuvių (Lithuanian)  •  Latviešu (Latvian)  •  Bahasa Melayu (Malay)  •  Plattdüütsch (Low Saxon)  •  Norsk (Norwegian Nynorsk)  •  فارسی (Persian)  •  Sicilianu (Sicilian)  •  Slovenčina (Slovak)  •  Slovenščina (Slovenian)  •  Српски (Serbian)  •  Basa Sunda (Sundanese)  •  தமிழ் (Tamil)  •  ไทย (Thai)  •  Tiếng Việt (Vietnamese)

1 000 +

Afrikaans  •  Asturianu (Asturian)  •  Беларуская (Belarusian)  •  Kaszëbsczi (Kashubian)  •  Frysk (Western Frisian)  •  Gaeilge (Irish)  •  Interlingua  •  Kurdî (Kurdish)  •  Kernewek (Cornish)  •  Māori  •  Bân-lâm-gú (Southern Min)  •  Occitan  •  संस्कृत (Sanskrit)  •  Scots  •  Tatarça (Tatar)  •  اردو (Urdu) Walon (Walloon)  •  יידיש (Yiddish)  •  古文/文言文 (Classical Chinese)

100 +

Nehiyaw (Cree)  •  словѣньскъ (Old Church Slavonic)  •  gutisk (Gothic)  •  ລາວ (Laos)